30 Mai 2013
| La loi créant la Haute Autorité de Santé (HAS) lui a confié la mission de certification des sites internet santé. La HAS proposera d'ici quelques mois un nouveau dispositif qualité en matière de sites dédiés à la santé qu'elle entend construire en concertation avec les usagers, les professionnels de santé, les pouvoirs publics et les éditeurs.Depuis 2007, la fondation HON (Health On the Net) assurait pour le compte de la HAS la mission de certification des sites internet santé français. Ce partenariat ne sera pas reconduit, et la certification à double logo HAS/HON ne pourra plus être obtenue à compter du 7 juillet 2013. Pour la HAS, le partenariat avec HON représente le meilleur choix qu'elle pouvait faire de 2007 à aujourd'hui, vu l'expérience de cet organisme. Le site de la HAS continuera de respecter les principes du HONcode. Mais le bilan de cette certification est contrasté : la certification HON/HAS est utile pour les éditeurs de site internet, mais elle apparaît comme peu utile pour les internautes.
Du mieux pour la transparence et les pratiques éditoriales des sites internet...
En cinq ans, la certification HON a permis l'amélioration certaine des sites qui se sont présentés à la certification alors que la majorité de ceux qui ont décidé de rester en dehors du processus respectent encore aujourd'hui difficilement les 8 critères choisis par l'organisme helvétique. Ces critères reposent majoritairement sur le respect et le suivi d'un cahier des charges de transparence et de bonne pratique éditoriale : datation des textes, qualification de l'auteur, justification des assertions, liens d'intérêt, transparence du financement, ... Pour les sites prêts à respecter ces principes, la certification joue un rôle important de levier vers une plus grande qualité éditoriale.
...Mais qui ne répond pas aux attentes des internautes
En effet, une certification ne peut donner de garanties sur la qualité du contenu des sites : les contenus sont nombreux, évolutifs, pas forcément évaluables. Si le sceau de la certification venait à signifier une telle garantie pour certains internautes, il serait alors trompeur.
Surtout, alors que la certification témoigne du respect des principes de transparence et de bonne pratique éditoriale, le label HON ne semble cependant pas jouer un rôle d'orientation pour la majorité des internautes. En pratique, les internautes croisent fréquemment les informations, cherchent des interlocuteurs dans la même situation qu'eux, sans se reposer sur des labels qualité. Des enquêtes témoignent de la faible connaissance de la certification par le public et les professionnels de santé. Aucune certification dans le domaine n'a fait l'objet d'une diffusion virale sur le web qui aurait témoigné de son adoption par les utilisateurs.
Une réorientation de la mission pour mieux contribuer à l'esprit critique des internautes
La HAS souhaite aujourd'hui faire évoluer sa mission vers un dispositif qui privilégie l'esprit critique des internautes et les accompagner dans cet apprentissage. Dans les mois à venir, la HAS va travailler sur des « repères » à proposer aux internautes pour leur navigation en s'entourant des représentants de patients, des usagers, des professionnels de santé et des pouvoirs publics. Les éditeurs seront consultés. La HAS proposera une première version en début d'année 2014.
Enfin, la HAS est consciente que l'amélioration de la présence (référencement) et de la lisibilité des contenus publics de santé sur le web est ce qui permet le mieux de répondre à l'esprit de la loi (offrir aux internautes une information de qualité). Les institutions publiques, y compris la HAS, ont encore des efforts importants à faire dans cette direction.