15 Novembre 2012
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Des milliers de familles ont fui les combats qui se poursuivent au Soudan et sont actuellement hébergées dans des camps dans le comté de Maban, dans l’État du Haut Nil au Soudan du Sud. Le CICR a distribué des secours à 80 000 réfugiés et s'emploie à améliorer l'accès à l'eau potable. Le CICR a lancé un projet en septembre pour renforcer le réseau existant de distribution d’eau dans le camp de réfugiés de Yusuf Batil, l'un des quatre camps dans le comté de Maban, près de la frontière soudanaise, et le plus durement touché par les pénuries d'eau. Quelque 37 000 personnes ont trouvé refuge à Yusuf Batil. Le CICR installe des canalisations, des réservoirs de stockage, des bornes fontaines et des pompes, en particulier à la périphérie du camp où l'eau manque le plus. « Les personnes ne reçoivent pas suffisamment d'eau propre dans le camp, les mauvaises conditions d’hygiène sont mauvaises et contribuent à la propagation de maladies telles que la diarrhée », a déclaré Adrian Zimmermann, chargé des programmes d'assistance du CICR au Soudan du Sud. « En collaboration avec d'autres organisations humanitaires, nous travaillons à renforcer l'approvisionnement en eau et installons des bornes fontaines plus près des communautés pour que les personnes n’aient pas à marcher longtemps pour chercher de l’eau. » Dans le camp de réfugiés de Jamam, également dans le comté de Maban, le CICR a achevé l'installation d'une conduite de distribution d'eau de 15 kilomètres afin d’assurer un approvisionnement régulier en eau pour les réfugiés. Jamam est un point de transit naturel pour les réfugiés nouvellement arrivés, et dont le nombre a considérablement diminué depuis le dernier grand afflux de mai et de juin. « Les plus forts ont fait le voyage depuis le Soudan ces dernières semaines et ces derniers mois après avoir pataugé dans la boue jusqu’à la taille pour arriver », a expliqué M. Zimmermann. « Maintenant que la saison sèche est proche, il sera plus facile de se déplacer. Il est réellement possible que d'autres réfugiés atteignent les camps. » Dans les quatre camps de réfugiés du comté de Maban, des jerrycans, des seaux, du savon et des cuvettes ont été également distribués afin d'améliorer les conditions d'hygiène. « Nous essayons de faire en sorte que les familles collectent et stockent l'eau en toute sécurité », a indiqué M. Zimmermann. En outre, le CICR a distribué des articles ménagers aux familles les plus démunies dans les quatre camps. Au total, 80 000 réfugiés ont bénéficié de distributions de vêtements, de bâches, de couvertures, de moustiquaires et de matelas pour se protéger des éléments et aider à prévenir le paludisme et les infections respiratoires. Rétablir le contact entre les membres de familles dispersées De nombreux réfugiés du comté de Maban sont partis en laissant des membres de leur famille derrière eux lorsqu’ils ont fui les combats. En collaboration avec la Croix-Rouge du Soudan du Sud, le CICR a aidé plus de 1 300 personnes à reprendre contact avec leurs proches depuis le début de l'année 2012 en leur donnant la possibilité de passer des appels téléphoniques. « Ces appels sont souvent le premier contact avec la famille depuis le départ de la maison », a déclaré Marc Thorens, délégué du CICR pour la région du Haut-Nil. « Une voix au bout de la ligne nous dit qu'ils sont toujours en vie. » De plus, cette semaine, deux enfants non accompagnés au Congo ont été réunis par le CICR avec leurs familles au Soudan du Sud, et huit enfants non accompagnés au Soudan du Sud ont voyagé au Congo pour retrouver leurs familles. Tous les enfants ont été séparés de leurs proches après avoir fui leurs villages lors d'une attaque perpétrée par un groupe armé. Avec le soutien du CICR, la Croix-Rouge du Soudan du Sud a récemment élargi son département chargé des services de recherches familiales. Un personnel dévoué est désormais en place dans les branches locales à travers le pays, et travaille en étroite collaboration avec un réseau de volontaires de la Croix-Rouge pour localiser les personnes qui ont perdu contact avec leurs proches et essayer de rétablir le contact entre elles. Les services de rétablissement des liens familiaux s’imposent d’urgence dans le pays, car de nombreux réfugiés sud-soudanais sont toujours dans le camp de réfugiés de Kakuma au Kenya, dans les camps de l'ouest de l'Éthiopie et une importante diaspora se trouve dans d'autres parties du monde. Formation au droit des conflits armés pour les conseillers juridiques militaires À la fin du mois d’octobre, le CICR a tenu son tout premier cours sur le droit des conflits armés pour les conseillers juridiques de l’armée du Soudan du Sud. Le Soudan du Sud est le dernier pays à avoir signé les Conventions de Genève de 1949, et l'armée joue un rôle clé en s’assurant que le pays respecte ses engagements en matière de protection et de respect des civils, des blessés et des détenus. Concluant le cours d'une semaine, le lieutenant-général Ayuen Alier Jongroor, chef d’état major général adjoint, chargé de la formation, a insisté sur l'importance des conseillers juridiques pour guider les commandants lors des opérations militaires. « Alors que l'armée devient une force plus professionnelle, ce cours démontre notre engagement à s'assurer que ces règles deviennent une seconde nature pour nos unités de combat. Le droit des conflits armés sous-tend toutes nos activités », a déclaré le lieutenant-général. Ayuen, qui a récemment participé à un atelier international de haut niveau sur les règles régissant les opérations militaires à Kuala Lumpur, organisé par le CICR et les forces armées malaisiennes.