altKaboul/Genève (CICR) –Le chef sortant de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Afghanistan, Reto Stocker, a déclaré aujourd'hui à Kaboul que le conflit armé qui sévit dans le pays a pris une tournure dramatique pour la population. M. Stocker quitte l'Afghanistan après avoir occupé son poste pendant sept ans.

« Je quitte ce pays avec une très grande inquiétude. Depuis mon arrivée ici en 2005, les groupes armés locaux prolifèrent, les civils sont pris au piège non pas dans une mais dans plusieurs lignes de front, et la population a de plus en plus de mal à obtenir des soins de santé ». En sus du conflit armé, les souffrances des civils sont aggravées par d’autres facteurs. Ces difficultés dues à la situation économique, ou à des catastrophes naturelles ou des phénomènes météorologiques violentes, sont toujours plus répandues, et l'espoir d’un avenir meilleur s’estompe avec le temps », a expliqué M. Stocker.

M. Stocker a insisté tout particulièrement sur la privation d'accès aux soins de santé pour la population. « Certaines choses sont tout simplement inacceptables et entraver les soins de santé en est une. Les attaques contre le personnel de santé, les véhicules sanitaires et les structures médicales ne sauraient être considérés comme faisant partie d’une conduite ordinaire de la guerre. Les soins de santé doivent rester accessibles à tous ceux qui en ont besoin. Ils doivent être fournis avec impartialité, sur la base de considérations strictement médicales. »

Malgré ces problèmes, des progrès ont été accomplis. « Par rapport aux décennies précédentes, les médias et la société civile font connaître le sort des civils avec plus d’énergie », a précisé M. Stocker. « Au fil des années, le CICR a pu faire part de ses préoccupations plus directement et franchement auprès des différentes parties au conflit. Les parties ont montré une volonté plus marquée de nous écouter et de suivre certaines recommandations concernant la conduite des hostilités et les questions liées à la détention. On ne saurait en dire autant de toutes les zones de conflits dans le monde aujourd’hui. »

Le CICR continue de visiter des milliers de personnes détenues en relation avec le conflit armé en Afghanistan dans des lieux relevant à la fois des forces internationales et des autorités afghanes. « Nous craignons qu’avec le retrait des forces internationales et la réduction du financement à la disposition du gouvernement afghan, il sera alors plus difficile de maintenir des conditions de détention acceptables », a-t-il ajouté.

Le CICR est présent en Afghanistan depuis 1979. L’Afghanistan est l’opération à laquelle le CICR consacre le plus de ressources. L’institution compte actuellement plus de 1 800 collaborateurs locaux dans 15 bureaux et un budget de 89 millions de francs suisses pour 2012. Le nouveau chef de la délégation du CICR en Afghanistan, Gherardo Pontrandolfi, a pris ses fonctions ce mois-ci.


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