altDans le but d’empêcher des millions de personnes de mourir et de souffrir chaque année de malnutrition, l’Organisation mondiale de la Santé présente aujourd’hui une nouvelle initiative en ligne qui précise les recommandations concernant les interventions nutritionnelles susceptibles de sauver des vies et devrait aider les gouvernements et les dispensateurs de soins à mieux développer l’action contre toutes les formes de malnutrition.

La bibliothèque électronique OMS de données pour l’action nutritionnelle (eLENA), lancée aujourd’hui à l’occasion de l’ouverture en Asie d’une réunion régionale sur la nutrition, qui s’est tenue au Sri Lanka, devrait aider les gouvernements à surmonter l’un des principaux problèmes dans la lutte contre la malnutrition : la masse considérable de données et de recommandations souvent contradictoires qui existent concernant les interventions préventives et thérapeutiques efficaces en matière de nutrition.

Pour cela, le projet en ligne eLENA établit des priorités et présente les recommandations les plus récentes sur la lutte contre les trois principales formes de malnutrition : la sous‑alimentation, les carences en vitamines et en minéraux, et la surcharge pondérale et l’obésité.

« Plusieurs millions de personnes souffrent d’une ou plusieurs formes de malnutrition », a déclaré le Dr Ala Alwan, Sous-Directeur général de l’OMS chargé des maladies non transmissibles et de la santé mentale. « Les pays doivent avoir accès à des données scientifiques et des recommandations fondées sur des données factuelles afin de réduire la mortalité et les souffrances inutiles associées à la malnutrition. eLENA peut améliorer considérablement la façon dont les pays font face aux terribles menaces pour la santé que fait peser la malnutrition. »

La malnutrition peut prendre diverses formes.

  • L’insuffisance pondérale est le principal facteur de risque pour de nombreuses maladies dans les pays à faible revenu et représente environ 6 % de la charge mondiale de morbidité.
  • L’insuffisance pondérale de l’enfant, les carences en micronutriments (fer, vitamine A et zinc), ainsi qu’un allaitement au sein insuffisant sont responsables à eux seuls de 7 % des décès (soit près de 3,9 millions de vies perdues) et de 10 % de la charge mondiale de morbidité.
  • Les carences en micronutriments comprennent :
    • la carence en iode, la plus répandue dans le monde, alors qu’elle est facilement évitable et qu’elle peut entraîner des dommages cérébraux ;
    • l’anémie, qui touche 1,6 milliard de personnes, principalement due à une carence en fer et qui augmente le risque d’insuffisance pondérale à la naissance et d’anémie pendant la grossesse, et qui est associée à 18 % des décès maternels ;
    • la carence en vitamine A, qui affecte 190 millions d’enfants d’âge préscolaire ;
    • la carence en zinc, qui peut affecter le système immunitaire et qui tue 430 000 enfants chaque année ;[1]
  • La surcharge pondérale et l’obésité : près de 1,5 milliard d’adultes de plus de 20 ans sont en surcharge pondérale ou obèses. Les estimations mondiales laissent supposer que plus de 40 millions d’enfants de moins de 5 ans seraient déjà en surpoids ou obèses.

eLENA décrit les interventions sanitaires efficaces pour lutter contre la malnutrition. Ces mesures sont notamment le traitement adapté de la malnutrition aiguë sévère, la promotion de l’allaitement au sein et l’enrichissement des aliments de base en vitamines et en minéraux comme le fer et l’acide folique pour les farines de blé et de maïs. Il est également recommandé d’utiliser des poudres contenant plusieurs micronutriments pour enrichir les aliments destinés aux enfants âgés de 6 à 23 mois. Pour prévenir l’anémie, des suppléments quotidiens de fer et d’acide folique sont conseillés pour les femmes enceintes et une supplémentation intermittente en fer et en acide folique est recommandée pour les femmes en période de menstruations et pour les enfants d’âge préscolaire et scolaire.

« Pour créer eLENA, nous avons parcouru des milliers de pages de données scientifiques et de recommandations afin d’établir des priorités, de justifier et de mieux présenter le type d’action nutritionnelle nécessaire pour empêcher les gens de mourir de nombreuses formes de malnutrition », a déclaré le Dr Francesco Branca, Directeur chargé de la nutrition pour la santé et le développement à l’OMS.

Le nouvel outil eLENA est un élément important de l’action mondiale menée par l’OMS pour aider les pays à prévenir et à juguler à malnutrition. L’OMS est l’un des principaux initiateurs du mouvement « Renforcer la nutrition », auquel participent plusieurs organismes des Nations Unies et autres partenaires clés dans le domaine de la nutrition. Le but de ce mouvement est d’aider les pays à améliorer la façon dont ils luttent contre la malnutrition et à faire en sorte que les solutions apportées fassent appel aux secteurs de l’agriculture, de la santé, de la protection sociale et de la sécurité alimentaire.

eLENA est soutenue par la Fondation Bill & Melinda Gates, les Centers for Disease Control and Prevention des Etats-Unis d’Amérique, l’Initiative en faveur des micronutriments basée au Canada et le Gouvernement luxembourgeois.

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