RÉDUIRE LA PROPAGATION DU VIH POUR LES HOMMES QUI ONT DES RAPPORTS SEXUELS AVEC D’AUTRES HOMMES ET DE TRANSSEXUELS
21 Juin 2011
|DE NOUVELLES APPROCHES DE SANTÉ PUBLIQUE VISENT À RÉDUIRE LA PROPAGATION DU VIH ET À SAUVER DES VIES D’HOMMES QUI ONT DES RAPPORTS SEXUELS AVEC D’AUTRES HOMMES ET DE TRANSSEXUELS
21 JUIN 2011 ¦ GENÈVE. De nouvelles recommandations de santé publique émises par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires visent à aider les décideurs et les médecins à élargir l’accès aux services de traitement et de prévention du VIH et des infections sexuellement transmissibles chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels. Il s’agit des premières lignes directrices mondiales de santé publique axées sur ces groupes de population particuliers.
On a observé récemment une résurgence de l’infection à VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, en particulier dans les pays industrialisés. Des données font également état de l’apparition d’épidémies d’infection à VIH nouvelles ou récemment observées dans ce groupe de population en Afrique, en Asie, dans les Caraïbes et en Amérique latine. D’une manière générale ces hommes ont près de 20 fois plus de risques d’être infectés par le VIH que la population générale. Les taux d’infection par le VIH chez les transsexuels sont compris entre 8 et 68 % selon le pays ou la région.
Cela s’explique notamment par l’exclusion qui frappe beaucoup d’hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et de transsexuels. Dans de nombreux pays, la pénalisation de certaines relations sexuelles font qu’elles deviennent clandestines, les personnes ayant alors peur de s’adresser aux services de prévention et de traitement du VIH. L’OMS et ses partenaires préconisent des approches plus soucieuses de n’exclure personne et suggèrent des moyens pratiques d’améliorer l’accès de ces personnes aux services de prévention, de diagnostic, de traitement et de soins concernant le VIH
« Nous ne pouvons imaginer inverser totalement la tendance à la propagation mondiale du VIH sans répondre aux besoins particuliers concernant le VIH de ces populations clés », a déclaré le Dr Gottfried Hirnschall, Directeur du Département VIH/sida à l’OMS. « Nous publions ces lignes directrices pour aider les pays et les communautés à renforcer les services nécessaires pour réduire le taux de nouvelles infections et sauver des vies.
Selon George Ayala, Directeur exécutif du Global Forum MSM & HIV (MSMGF), l’un des principaux partenaires de la publication de ces recommandations, « les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels ont partout d’énormes difficultés d’accès aux services pour le VIH. Les lignes directrices contiennent à la fois des données visant à mettre en place des interventions préventives efficaces pour ces populations et des recommandations visant à garantir que les problèmes qui subsistent tels que l’exclusion et la pénalisation ne fassent plus obstacle à des services salvateurs. »
Les nouvelles directives sur « la prévention et le traitement du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles (IST) chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels: recommandations pour une approche de santé publique » contiennent 21 recommandations appelant de multiples partenaires à prendre des mesures en étroite collaboration avec ces groupes de population, notamment :
- Pour les décideurs nationaux : Élaborer des mesures législatives et autres mesures antidiscriminatoires pour protéger les droits de l’homme et mettre en place des services qui n’excluent pas les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels, sur la base de leur droit à la santé.
- Pour les fournisseurs de services de santé : Proposer des tests de dépistage du VIH et des services de conseil suivis de traitement pour les patients dont la numération des CD4 est égale ou inférieure à 350, ainsi que l’a recommandé l’OMS dans ses directives pour le traitement du VIH 2010.
- Pour les communautés : Développer les interventions comportementales pour la prévention du VIH et des IST chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels.
- Pour les personnes touchées : Utiliser systématiquement le préservatif plutôt que de choisir ses partenaires sur la base de leur sérologie VIH.
« Des mesures d’urgence sont nécessaires pour garantir que les droits fondamentaux des personnes les plus exposées à l’infection par le VIH soient respectés et qu’ils disposent des informations et des outils nécessaires pour se protéger contre le VIH et puissent avoir accès au traitement antirétroviral si nécessaire », a déclaré Mariângela Simào, Chef, Prévention, vulnérabilité et droits, à l’ONUSIDA.
Les lignes directrices de l’OMS ont été élaborées au cours de l’année écoulée dans le cadre de consultations mondiales auxquelles ont été associés des responsables de la santé publique, des scientifiques et des représentants des organisations donatrices, de la société civile et des dispensateurs des services de santé. Les nouvelles lignes directrices peuvent être consultées à l’adresse : http://www.who.int/hiv/pub/guidelines/msm_guidelines2011/fr/.