altRésultats encourageants d’une immunothérapie contre les cancers gynécologiques

Le nivolumab pourrait être un nouveau traitement efficace pour les patientes atteintes de cancers du col de l’utérus, du vagin ou de la vulve en échec thérapeutique. Le 2 juin, le Dr Antoine Hollebecque, chef de service de l’hôpital de jour au sein du Département d’Innovation Thérapeutique et Essais Précoces (DITEP) à Gustave Roussy, présentera ces résultats lors d’une session orale du congrès de l’ASCO.

Présentation vendredi 2 juin à 16h12 salle S406 (Abstract disponible).

Le nivolumab est une immunothérapie qui a déjà fait ses preuves dans différents types de cancer dont le cancer du poumon, le mélanome… Cette étude clinique démontre son intérêt dans les cancers gynécologiques et offre un nouvel espoir pour les patientes en impasse thérapeutique. L’essai clinique CheckMate 358 est un essai international de phase 1/2, promu par le laboratoire BMS, qui vise à tester l’efficacité du nivolumab contre cinq types de cancers différents, mais tous potentiellement liés à une infection par un virus. Le Dr Antoine Hollebecque a coordonné, pour Gustave Roussy, le volet français de l’étude concernant la cohorte de femmes atteintes de cancers du col de l’utérus, du vagin ou de la vulve, liés au papillomavirus humain (HPV).

Dans cette cohorte, 24 patientes ont reçu des injections de 240 mg de nivolumab (la dose standard utilisée dans d’autres cancers) toutes les deux semaines. 19 souffraient d’un cancer du col utérin et 5 d’un cancer vaginal ou vulvaire. Après un suivi médian de 31 semaines, il était constaté un contrôle tumoral chez 70,8 % des patientes et une réponse (forte régression

tumorale) chez 20,8 % d’entre-elles. Ces réponses au traitement ont toutes été observées chez les patientes atteintes de cancers cervicaux.

Le cancer du col de l’utérus touche en France environ 3 000 femmes chaque année. Son incidence diminue grâce à la progression du dépistage par frottis, mais sa mortalité reste importante puisqu’il tue environ 1 100 femmes par an. Plus de 90 % des cancers du col de l’utérus sont la conséquence d’une infection par le virus HPV – infection intervenue le plus

souvent des dizaines d’années plus tôt, au début de leur vie sexuelle. Les cancers du vagin ou de la vulve sont plus rares mais peuvent aussi être la conséquence d’une infection par HPV, dans 40 à 70 % des cas.

Le traitement de ces cancers repose sur la chirurgie, parfois associée à une chimiothérapie et une radiothérapie pour les formes avancées. En cas d’échec de ces traitements, de rechute ou d’apparition de foyers cancéreux à distance (métastases), il n’existe pas d’option satisfaisante à offrir ces patientes.

Les médicaments anti-PD1, dont fait partie le nivolumab, sont l’une des branches majeures de l’immunothérapie. Cette stratégie anticancéreuse apparue récemment consiste à aider les défenses du patient à combattre elles-mêmes le cancer.

PD-1 et PD-L1 sont connus pour être présents dans les cancers gynécologiques, ce qui laissait espérer une efficacité du nivolumab contre ces tumeurs.

La preuve en est donc faite. L’essai a aussi permis de vérifier que le médicament était bien toléré par les patientes, avec des effets secondaires gérables. Le recul est encore insuffisant pour conclure mais la survie globale de ces patientes semble également avoir progressé. Si ces résultats se confirment, le nivolumab deviendrait la première immunothérapie approuvée dans cette indication.

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