altLe 25 octobre dernier, l'US Preventive Services Task Force (USPSTF) publiait, dans la revue américaine JAMA, un rapport pour mettre à jour ses anciennes recommandations de 2008, après avoir passé en revue des dizaines d'études sur la manière dont les femmes étaient accompagnées dans leur allaitement.


Plusieurs articles, en France et à l'étranger, ont relayé cette information mais, selon l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA), ils contiennent de mauvaises interprétations.


Le thème de l'allaitement est l'un des plus complexes en pédiatrie, bien souvent incompris et controversé. Il n'est pas possible de l'appréhender avec de simples données statistiques car il comporte d'autres dimensions centrales telles que la physiologie (la lactation), les bénéfices santé mère-enfant (dont les facteurs sont nombreux), les motivations de la mère et du père et l'accompagnement par les professionnels et l'entourage.


Pour parler de l'allaitement maternel, il est essentiel de l'aborder dans sa globalité, sur la base de 3 fondamentaux : le désir de la mère et du couple, l'individualisation du couple mère-enfant et l'accompagnement par un personnel formé.


Retour sur ces propos «irrationnels» qualifiant certaines recommandations officielles de non pertinentes voire dangereuses


Les articles mis en cause par l'AFPA dans sa lettre ouverte interprètent le rapport de l'USPSTF (qui est à la base neutre), avec des propos disqualifiant l'allaitement : «Un groupe d'experts indépendants [...] a estimé que des recommandations officielles sur l'allaitement, comme éviter les tétines ou nourrir les bébés exclusivement au sein dans les premiers jours, n'étaient pas pertinentes voire étaient dangereuses [...]».


Ainsi, la recommandation officielle de ne pas donner la tétine pour éviter de freiner l'allaitement (recommandation n°9 de l'Initiative Hôpital Ami des Bébés -IHAB- créée par l'Organisation Mondiale de la Santé) est opposée à une étude signalant l'utilité de la tétine pour éviter la mort subite du nourrisson. Sauf que dans la réalité, la tétine est très souvent donnée pour calmer un bébé avant même de lui proposer le sein, diminuant d'autant la lactation. Par ailleurs, il est souvent oublié de dire que, grâce à l'allaitement, le bébé et la maman synchronisent leur respiration pendant leur sommeil lorsqu'ils sont dans la même chambre. De plus, il est bien démontré que la proximité mère-bébé nécessaire à la situation d'allaitement est un facteur de protection contre la mort inattendue du nourrisson.


Autre recommandation contestée dans les articles : «privilégier l'allaitement maternel exclusif des nouveau-nés», qui exposerait à des risques de déshydratation et d'hospitalisation (car le lait peut être parfois insuffisant). L'AFPA alerte sur le fait que c'est un des risques des sorties précoces de la maternité ou des accouchements à domicile mais cela est facilement évité si la mère et son nouveau-né sont «accompagnés» par un personnel formé à bien reconnaître les signes d'efficacité d'une tétée et d'une bonne lactation, y compris dans les situations à risque.


3 fondamentaux à prendre en compte pour une approche globale de l'allaitement


Une décision personnelle et bien assumée


Chacun peut être influencé par son vécu, son environnement, sa culture... mais aussi par le regard de la société sur l'allaitement. Pour aider les futurs parents à prendre leur décision, il faut qu'ils puissent être informés, de façon juste et impartiale, des avantages de l'allaitement au sein et de sa pratique. Pour cela, le PNNS a édité le guide de l'allaitement maternel qui a pour objectif de répondre aux questions que les parents se posent, de leur apporter des conseils pratiques, etc. Les futurs parents, la future maman, ne doivent pas non plus hésiter à en parler avec les professionnels de santé qui les entourent, en particulier lors de la consultation préconceptionnelle, de l'entretien prénatal précoce ou lors des séances de préparation à l'accouchement. Beaucoup de réticences sont liées au manque d'information et à de fausses idées qui circulent sur l'allaitement au sein.


L'allaitement maternel n'est pas instinctif mais culturel


La lactation est un phénomène naturel, physiologique. Mais la pratique de l'allaitement maternel est essentiellement culturelle, avec des gestes et un maternage transmis de générations en générations. Depuis plus d'un siècle, pour des raisons sociales, les femmes des pays développés ont plus que jamais le choix de ne pas allaiter leur enfant au sein. C'est ainsi que, en deux ou trois générations, la transmission culturelle s'est rompue et, désormais, les mères attendent souvent que l'équipe soignante leur réapprenne les bons gestes.


Or les professionnels de santé ne sont généralement pas assez formés. L'enseignement des futurs médecins ne prend pas en compte la physiologie de la lactation et les enjeux médicaux, psycho-affectifs et sociétaux de l'allaitement maternel. Quant aux sages-femmes et aux puéricultrices, même si elles bénéficient d'une formation plus complète, elle reste encore insuffisante. Et, si aujourd'hui en France, environ 530 000 femmes choisissent chaque année d'allaiter (66% des naissances [1]), le sort de l'allaitement dépend grandement de l'implication personnelle et volontaire des soignants qui cherchent à se former.


Prendre en compte les besoins de chaque mère et chaque bébé


Les premières heures et les premiers jours sont une période capitale pour un bon démarrage de l'allaitement. La mise au sein précoce après la naissance est une reconnaissance de la mère par l'enfant et de l'enfant par sa mère. Elle permet une séparation en douceur, dans la continuité du lien physique «peau à peau» et dans l'intensité des regards échangés. Les heures et les jours suivants, le respect des rythmes du bébé, la reconnaissance de ses signes d'éveil et de ses besoins, l'apprentissage de positions confortables pour la mère et pour le bébé sont autant de choses fondamentales pour bien démarrer l'allaitement. Pour ce faire, il convient au personnel soignant de savoir observer et être attentif aux besoins de chacun... pour orienter chaque couple mère-enfant vers la façon d'être la plus adaptée et vers l'autonomie.


Les échecs peuvent être ressentis comme une déception, une frustration intense et parfois vécu de façon dramatique où la culpabilité de ne pas être «une bonne mère» peut prendre le dessus. À l'inverse, une mère ne désirant pas allaiter peut se sentir contrainte et coupable de ne pas faire le «bon» choix.


C'est dire l'importance de ne pas être dans le militantisme dans un sens ou dans un autre. L'important, pour un professionnel, c'est que la mère ayant choisi d'allaiter puisse réussir son allaitement tout le temps qu'elle avait prévu. Quant à la mère qui est objectivement informée et qui préfère nourrir au biberon, son choix est généralement lié à des raisons profondes et intimes : il est alors important de le respecter.


C'est souligner à quel point l'allaitement doit être considéré sous ses aspects nutritionnels, techniques, psychologiques, sociologiques, en restant toujours dans le champ de la bienveillance absolue due au bébé et à ses parents. C'est pourquoi la démarche IHAB est fondée sur des données éminemment scientifiques et sur trois principes fondamentaux qui guident les équipes soignantes et les familles vers un partenariat réussi.


Informations sur l'IHAB et sur IHAB France : http://amis-des-bebes.fr/tout-sur-ihab.php


Plus d'information sur mpedia.fr


Il n'y a pas de meilleur aliment pour votre bébé que le lait maternel. Il est source de nombreux bienfaits pour sa santé et contient tous les éléments nécessaires à sa croissance. Allaiter permet aussi de développer de riches interactions avec votre enfant. [...]


L'allaitement est bénéfique pour la santé de votre bébé mais aussi pour la vôtre. Allaiter renforce également votre confiance en tant que maman et vos liens d'attachement avec votre enfant. [...]


Allaiter ou donner le biberon ? C'est un choix difficile pour vous ? Pour vous aider à avancer dans votre réflexion, notre pédiatre, commente vos possibles réticences, craintes et interrogations. Dans tous les cas, c'est une décision qui doit être personnelle et bien assumée. [...]


Allaiter : les bonnes positions - Tétées : à quel rythme ? - Prise du sein - Gérer la montée de lait - Mon bébé tète-t-il bien ? - Pourquoi je n'y arrive pas - Où trouver de l'aide ? - Allaitement : halte aux idées reçues [...]


Et sur sa chaîne YouTube mpediaTV







Le 25 octobre dernier, l'US Preventive Services Task Force (USPSTF) publiait, dans la revue américaine JAMA, un rapport pour mettre à jour ses anciennes recommandations de 2008, après avoir passé en revue des dizaines d'études sur la manière dont les femmes étaient accompagnées dans leur allaitement.

 

Plusieurs articles, en France et à l'étranger, ont relayé cette information mais, selon l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA), ils contiennent de mauvaises interprétations.

 

Le thème de l'allaitement est l'un des plus complexes en pédiatrie, bien souvent incompris et controversé. Il n'est pas possible de l'appréhender avec de simples données statistiques car il comporte d'autres dimensions centrales telles que la physiologie (la lactation), les bénéfices santé mère-enfant (dont les facteurs sont nombreux), les motivations de la mère et du père et l'accompagnement par les professionnels et l'entourage.


Pour parler de l'allaitement maternel, il est essentiel de l'aborder dans sa globalité, sur la base de 3 fondamentaux : le désir de la mère et du couple, l'individualisation du couple mère-enfant et l'accompagnement par un personnel formé.

 

 

Retour sur ces propos «Â irrationnels » qualifiant certaines recommandations officielles de non pertinentes voire dangereuses

 

Les articles mis en cause par l'AFPA dans sa lettre ouverte interprètent le rapport de l'USPSTF (qui est à la base neutre), avec des propos disqualifiant l'allaitement : «Â Un groupe d'experts indépendants [...] a estimé que des recommandations officielles sur l'allaitement, comme éviter les tétines ou nourrir les bébés exclusivement au sein dans les premiers jours, n'étaient pas pertinentes voire étaient dangereuses [...] ».

 

Ainsi, la recommandation officielle de ne pas donner la tétine pour éviter de freiner l'allaitement (recommandation n°9 de l'Initiative Hôpital Ami des Bébés -IHAB- créée par l'Organisation Mondiale de la Santé) est opposée à une étude signalant l'utilité de la tétine pour éviter la mort subite du nourrisson. Sauf que dans la réalité, la tétine est très souvent donnée pour calmer un bébé avant même de lui proposer le sein, diminuant d'autant la lactation. Par ailleurs, il est souvent oublié de dire que, grâce à l'allaitement, le bébé et la maman synchronisent leur respiration pendant leur sommeil lorsqu'ils sont dans la même chambre. De plus, il est bien démontré que la proximité mère-bébé nécessaire à la situation d'allaitement est un facteur de protection contre la mort inattendue du nourrisson.

 

Autre recommandation contestée dans les articles : «Â privilégier l'allaitement maternel exclusif des nouveau-nés », qui exposerait à des risques de déshydratation et d'hospitalisation (car le lait peut être parfois insuffisant). L'AFPA alerte sur le fait que c'est un des risques des sorties précoces de la maternité ou des accouchements à domicile mais cela est facilement évité si la mère et son nouveau-né sont «Â accompagnés » par un personnel formé à bien reconnaître les signes d'efficacité d'une tétée et d'une bonne lactation, y compris dans les situations à risque.

 

3 fondamentaux à prendre en compte pour une approche globale de l'allaitement

 

Une décision personnelle et bien assumée

 

Chacun peut être influencé par son vécu, son environnement, sa culture... mais aussi par le regard de la société sur l'allaitement. Pour aider les futurs parents à prendre leur décision, il faut qu'ils puissent être informés, de façon juste et impartiale, des avantages de l'allaitement au sein et de sa pratique. Pour cela, le PNNS a édité le guide de l'allaitement maternel qui a pour objectif de répondre aux questions que les parents se posent, de leur apporter des conseils pratiques, etc. Les futurs parents, la future maman, ne doivent pas non plus hésiter à en parler avec les professionnels de santé qui les entourent, en particulier lors de la consultation préconceptionnelle, de l'entretien prénatal précoce ou lors des séances de préparation à l'accouchement. Beaucoup de réticences sont liées au manque d'information et à de fausses idées qui circulent sur l'allaitement au sein.

 

L'allaitement maternel n'est pas instinctif mais culturel

 

La lactation est un phénomène naturel, physiologique. Mais la pratique de l'allaitement maternel est essentiellement culturelle, avec des gestes et un maternage transmis de générations en générations. Depuis plus d'un siècle, pour des raisons sociales, les femmes des pays développés ont plus que jamais le choix de ne pas allaiter leur enfant au sein. C'est ainsi que, en deux ou trois générations, la transmission culturelle s'est rompue et, désormais, les mères attendent souvent que l'équipe soignante leur réapprenne les bons gestes.


Or les professionnels de santé ne sont généralement pas assez formés. L'enseignement des futurs médecins ne prend pas en compte la physiologie de la lactation et les enjeux médicaux, psycho-affectifs et sociétaux de l'allaitement maternel. Quant aux sages-femmes et aux puéricultrices, même si elles bénéficient d'une formation plus complète, elle reste encore insuffisante. Et, si aujourd'hui en France, environ 530 000 femmes choisissent chaque année d'allaiter (66% des naissances [1]), le sort de l'allaitement dépend grandement de l'implication personnelle et volontaire des soignants qui cherchent à se former.

 

Prendre en compte les besoins de chaque mère et chaque bébé

 

Les premières heures et les premiers jours sont une période capitale pour un bon démarrage de l'allaitement. La mise au sein précoce après la naissance est une reconnaissance de la mère par l'enfant et de l'enfant par sa mère. Elle permet une séparation en douceur, dans la continuité du lien physique «Â peau à peau » et dans l'intensité des regards échangés. Les heures et les jours suivants, le respect des rythmes du bébé, la reconnaissance de ses signes d'éveil et de ses besoins, l'apprentissage de positions confortables pour la mère et pour le bébé sont autant de choses fondamentales pour bien démarrer l'allaitement. Pour ce faire, il convient au personnel soignant de savoir observer et être attentif aux besoins de chacun... pour orienter chaque couple mère-enfant vers la façon d'être la plus adaptée et vers l'autonomie.

Les échecs peuvent être ressentis comme une déception, une frustration intense et parfois vécu de façon dramatique où la culpabilité de ne pas être «Â une bonne mère » peut prendre le dessus. À l'inverse, une mère ne désirant pas allaiter peut se sentir contrainte et coupable de ne pas faire le «Â bon » choix.

 

 

C'est dire l'importance de ne pas être dans le militantisme dans un sens ou dans un autre. L'important, pour un professionnel, c'est que la mère ayant choisi d'allaiter puisse réussir son allaitement tout le temps qu'elle avait prévu. Quant à la mère qui est objectivement informée et qui préfère nourrir au biberon, son choix est généralement lié à des raisons profondes et intimes : il est alors important de le respecter.

 

C'est souligner à quel point l'allaitement doit être considéré sous ses aspects nutritionnels, techniques, psychologiques, sociologiques, en restant toujours dans le champ de la bienveillance absolue due au bébé et à ses parents. C'est pourquoi la démarche IHAB est fondée sur des données éminemment scientifiques et sur trois principes fondamentaux qui guident les équipes soignantes et les familles vers un partenariat réussi.

 

Informations sur l'IHAB et sur IHAB France : http://amis-des-bebes.fr/tout-sur-ihab.php

 

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