altMonsieur le rédacteur en chef, Richard HORTON, Monsieur le président de l'Alliance pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan), Yves LEVY, Monsieur le directeur général de l’Institut Pasteur, Christian BRECHOT, Monsieur le président-directeur général de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Jean-Paul MOATTI, Monsieur le directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), Jean-François DELFRAISSY, Madame Françoise BARRE-SINOUSSI,

I am very pleased to welcome you, Mr. HORTON, to my ministry, for the launch of this Lancet edition dedicated to France’s health system.

Ce choix, je le vois comme une reconnaissance. La reconnaissance de l’extraordinaire qualité de nos professionnels de santé qui ont à cœur, au quotidien, d’innover dans leurs pratiques. La reconnaissance, aussi, du travail de nos chercheurs qui repoussent chaque jour un peu plus loin l’horizon des possibles. La reconnaissance, enfin, de la « santé à la française » : des valeurs, un engagement, national et mondial, des résultats, qui fondent notre modèle social. Pour reprendre vos mots, cher Richard HORTON, il y a bien une

« philosophie de la santé » française, fondée sur la solidarité et l’inclusion. Ce sont ces principes qui nous guident dans la nécessaire réorganisation de notre système de santé. Nécessaire pour des raisons budgétaires, sans doute. Nécessaire surtout pour faire face aux défis nouveaux du vieillissement de la population et des maladies chroniques, de l’inégale répartition des professionnels de santé sur le territoire, d’une meilleure articulation ville-hôpital.

Ce modèle social, par son ambition de permettre à chacun d’être soigné, accompagné, dans les meilleures conditions et sans discrimination, est une formidable source de dynamisme. Il y a aujourd’hui davantage de startups de la Health Tech à Paris qu’à Londres. Au cours de chacun de mes déplacements à l’étranger, je mesure combien la France impressionne par la vitalité de ses innovations.

I. Si la santé de demain se dessine en France, c’est parce que le modèle français est un terreau fertile à l’innovation.

70 ans ont passé depuis la parution des ordonnances d’octobre 1945 qui ont donné naissance à la sécurité sociale française. Cette grande ambition de voir « chacun responsable de tous », selon les mots de Saint-Exupéry, n’a cessé de nous être enviée à l’international.

Le modèle social français, ce n’est pas seulement une idée ou un concept. Ce sont des bénéfices concrets, quotidiens, pour nos concitoyens. Un dynamisme démographique : la France est le seul pays d'Europe où le taux de fécondité demeure à la fois stable et élevé depuis 10 ans. Des soins d’une très grande qualité : la dernière enquête de l’Institut national contre le cancer (INCA) démontre que l’espérance de vie des trois cancers les plus fréquents a augmenté ces dernières années. Des thérapies innovantes accessibles à tous : la France est le premier pays au monde à avoir permis l’accès au Sovaldi grâce au système d’autorisation temporaire d’utilisation (ATU).

C’est un enjeu de justice sur lequel je n’ai jamais transigé depuis 2012 : un nouveau traitement innovant doit bénéficier à tous, sans condition autre que thérapeutique. En cela, notre modèle social est un accélérateur d’innovation : il la solvabilise, en lui garantissant une diffusion rapide et massive. Le dernier exemple concerne le remboursement par la sécurité sociale de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour lutter contre le Sida. Là encore, notre pays est pionnier.

Pour pérenniser ce modèle vertueux, ce gagnant-gagnant entre pouvoirs publics et industriels, il nous faut nous accorder sur un prix juste de l’innovation. C’est sans doute la question centrale, décisive, pour les années à venir. C’est en ce sens que j’ai mis en place un mécanisme nouveau pour les traitements de l’hépatite C. Dès lors que les dépenses dépassent un montant défini par le Parlement, les industriels concernés reversent une partie du chiffre d’affaires dépassant l’enveloppe.

La question du prix de l’innovation et de sa prise en charge par la collectivité doit être portée au niveau international. Je m’y emploie depuis plusieurs mois, dans le sens voulu par le Président de la République qui a exprimé son engagement dans vos colonnes. Il portera personnellement cette question lors du prochain G7 pour amorcer un dialogue et une coordination internationale, notamment avec les industriels.

I want to thank Richard Horton for publishing President HOLLANDE’s comment on health security issues and my own comment. It’s a great opportunity, given that The Lancet is the world most read Journal in the field of Health, to relay the French position on antimicrobial resistance.

II. Cet engagement à l’international s’inscrit pleinement dans la volonté historique de la France d’agir pour faire progresser la santé dans le monde.

La France a toujours été et restera un pays moteur pour le progrès dans le monde.

Cet engagement, il est avant tout politique : la France a un rôle de lanceur d’alerte à jouer. Nous avons ainsi récemment alerté l’opinion publique et les dirigeants mondiaux de l’enjeu de santé publique mondiale que représente l’antibiorésistance. Grâce à cette prise de conscience, l’antibiorésistance est inscrite à l’ordre du jour des prochaines réunions du G7, du G20 et à la prochaine assemblée générale de l’ONU en septembre prochain.

Cet engagement, il passe aussi par un soutien massif au développement en santé. En 2015 nous avons engagé plus de 1 Md€ dans l’aide au développement en santé et depuis 2007, ce sont 1,1 milliards d’euros qui ont été investis dans UNITAID, ce qui fait de la France le premier contributeur mondial. Nous avons aussi débloqué 8 M€ pour le consortium REACTing chargé de coordonner la recherche sur les menaces sanitaires émergentes, telles que Zika et Ebola.

Cet engagement enfin, se traduit chaque jour sur le terrain. Je pense évidemment aux crises sanitaires. Des agents publics, des associations, des ONG comme médecins sans frontière (MSF) ont apporté leur aide aux pays touchés par la crise Ebola, en assurant une veille épidémiologique, en mettant à disposition des traitements, et en formant des professionnels de santé. Je pense aussi aux organismes français de recherche installés partout dans le monde. A l’Institut Pasteur qui a été pensé comme une école visant à former des élèves venant du monde entier. Je veux aussi en profiter pour remercier les présidents de l’IRD, de l’ANRS et de l’INSERM, ici présents pour leur engagement fort et la détermination à améliorer la santé dans le monde.

Cet engagement important est pour nous l’occasion de rappeler que les crises de demain se préparent aujourd’hui. L’anticipation, trop souvent, manque en matière de crises sanitaires. A Bruxelles, à Genève, nous devons préparer les conditions d’une prévention efficace des crises, à commencer par celles qui naissent des épidémies. Nos actions humanitaires d’urgence doivent s’accompagner d’un soutien résolu à la construction de systèmes de santé solides et durables partout dans le monde.

Mesdames, messieurs,

Le choix du Lancet de dédier ce numéro à la France est une preuve supplémentaire que notre modèle social est d’une incroyable modernité. Une preuve aussi, que la France continuera à jouer un rôle décisif dans les progrès scientifiques mondiaux. Je me réjouis de voir que ce modèle est salué, étudié, qu’il s’exporte de plus en plus, car je suis convaincue que c’est grâce à des couvertures sociales de qualité que nous pourrons améliorer l’accès aux soins à travers la planète. Je vous remercie.

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