09 Mars 2016
|La dépression et les mauvaises expériences, plus grands facteurs de risque de trouble de stress post-traumatique lié à l’accouchement
Londres, Mars 2016 - Selon une étude menée par des universitaires de la City University de Londres, de l’Université de Sussex et de l’Université de Linköping, les plus grands facteurs de risque de troubles de stress post-traumatique (TSPT) survenant après un accouchement sont la dépression pendant la grossesse et de mauvaises expériences au cours de l’accouchement.
Chaque année, environ 136 millions de femmes, dont 5,4 millions en Europe, donnent naissance à un enfant vivant ou mort-né. S’appuyant sur 50 études incluant 21 429 participantes dans 15 pays, notamment le Royaume-Uni, les États-Unis et le Nigeria, cette étude de recherche a évalué les facteurs de vulnérabilité les plus fortement associés au TSPT avant la naissance, lors de l’accouchement et après la naissance. Les pays ayant le plus contribué aux études sont le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Suède.
Le professeur Susan Ayers, responsable du Centre for Maternal and Child Health Research (Centre de santé maternelle et infantile) de la City University de Londres et l’une des auteurs de la publication, déclare à propos de cette étude de recherche : «Dans cette étude, nous avons cherché à identifier les facteurs de risque et de vulnérabilité associés au TSPT lié à l’accouchement car il existe un potentiel évident de prévention ou de réduction de ses effets. Il s’agit de modifier les soins post-partum et de maternité afin d’améliorer l’expérience de la grossesse et de l’accouchement vécue par les femmes.
Cette étude nous a montré que les facteurs liés à la grossesse et à l’accouchement sont déterminants, et que le TSPT est associé à un ensemble de problèmes après la naissance tels que l’anxiété et la dépression. Notre méta-analyse a également identifié plusieurs nouveaux facteurs qui permettront de mieux comprendre l’apparition du TSPT lié à l’accouchement et qui contribueront à améliorer le dépistage, la prévention et le traitement de ce trouble qui a de sérieuses répercussions sur la vie des femmes et de leur famille.»
Résultats
Les résultats ont révélé que les facteurs anténataux les plus souvent associés au TSPT lié à l’accouchement étaient la dépression pendant la grossesse, la peur de l’accouchement, un mauvais état de santé ou des complications lors de la grossesse, et des antécédents de TSPT et de consultations psychologiques pour des facteurs liés à l’accouchement. Les facteurs les plus fortement associés au TSPT au moment de l’accouchement étaient une mauvaise expérience de l’accouchement, un accouchement assisté (par forceps, par ventouse ou par césarienne) et le manque de soutien. Après la naissance, le TSPT a été associé à l’anxiété et à des difficultés à faire face à la situation, et s’est révélé très fortement lié à la dépression.
Méthodologie
La recherche, qui a étudié plus de 50ÂÂ publications de divers pays, sera utilisée afin de mettre nos connaissances à jour concernant les origines du TSPT lié à l’accouchement et d’apporter des améliorations en matière de dépistage, de prévention et d’intervention dans le cadre des soins de maternité.
Pour trouver des articles de recherche pertinents, l’équipe a entrepris une recherche documentaire systématique sur PsycInfo, PubMed, Scopus et Web of Science. Seuls les articles faisant état d’une recherche primaire portant sur les facteurs associés au TSPT lié à l’accouchement au moins un mois après la naissance ont été sélectionnés.