Quinzaine de la migraine en officine - 1 français sur 5 souffre de migraines et 80 % d’entre eux ne sont pas suivis médicalement

Écrit par Société Française d’Etude de la Migraine et des Céphalées | 16 Avril 2015

1 français sur 5 souffre de migraines[i]^{, [ii]} et 80 % d’entre eux ne sont pas suivis médicalement[iii]

Afin de mieux prendre en charge les personnes souffrant de migraine, la SFEMC (société française d’étude de la migraine et des céphalées) et la FSPF (fédération des syndicats des pharmaciens de France), se sont associés pour mettre en place avec le soutien du laboratoire Pfizer, une campagne de dépistage en pharmacie :

« La Quinzaine de la migraine en officine » qui s’est tenue du 9 au 22 mars.

· La migraine est une maladie neurologique à part entière, classée par l’OMS comme l’une des pathologies « sociétalement » les plus invalidantes, en particulier pour les femmes[iv]. En effet, près de 2 patients sur 3 voient leur activités courantes perturbées par les migraines, que ce soit au niveau professionnel, social, familial ou des loisirs³.

· Or 60 % des migraineux s'ignorent² et 20 % seulement sont intégrés dans la filière de soins³,ce qui engendre une automédication non adaptée et des abus médicamenteux^2,3. C’est pourquoi la SFEMC a souhaité s’associer à la FSPF pour mener une campagne de dépistage :  « la quinzaine de la migraine en officine », qui s’est déroulée du 9 au 22 mars, avec le soutien du laboratoire Pfizer.

· Acteur de soin de proximité, le pharmacien est un maillon essentiel pour aider à identifier les patients potentiellement migraineux à travers un test simple en 3 questions. L’objectif : apporter des informations sur la pathologie et sa prise en charge, et réintégrer les patients dans le parcours de soin en les orientant vers leur médecin traitant.

Paris, le 16 avril 2015. Du 9 au 22 mars s’est tenue pour la première fois « La quinzaine de la migraine en officine », à l’initiative de la SFEMC en association avec la FSPF, avec le soutien du laboratoire Pfizer. Pourquoi cette campagne ? Si 1 français sur 5 souffre de migraine, seulement 20 % d’entre eux est suivi médicalement. Or cette pathologie dégrade considérablement la qualité de vie². Elle peut également engendrer une automédication non adaptée et des abus médicamenteux². Il était donc important de pouvoir mieux identifier les patients et les réintégrer dans le circuit de soin.

La migraine : une maladie neurologique fréquente et invalidante

La migraine est une maladie neurologique due à une sensibilité génétique du cerveau qui réagit à des changements d’états émotionnels, physiques, hormonaux, alimentaires ou météorologiques[v]^,[vi] . Tout le monde peut avoir un jour une crise migraineuse, la maladie migraineuse se caractérise par la répétition des crises. Apparaissant généralement à la puberté, la migraine est une céphalée récurrente qui, dans de nombreux cas, survient tout au long de la vie. Les adultes souffrant de migraine ressentent des crises invalidantes épisodiques, très souvent caractérisées par des maux de tête et des nausées. D’autres font état de vomissements et/ou de photophobie et de phonophobie.

« Le pic de prévalence de la migraine se situe entre 20 et 50 ans³ et touche particulièrement les femmes². Si les migraines de l’enfant touchent autant les filles que les garçons, à partir de la puberté on compte 3 à 4 fois plus de femmes que d’hommes et même après la ménopause, on dénombre encore 2 fois plus de femmes que d’hommes » précise le Dr Anne Donnet, Présidente de la SFEMC.

La migraine a un impact important sur la qualité de vie² : près de 2 patients migraineux sur 3 voient leurs activités de la vie courantes perturbées, que ce soit au niveau professionnel, social, familial ou des loisirs³. La migraine a également un retentissement psychologique important : 50,6 % des patients migraineux sont anxieux et/ou dépressifs (28 % anxiété seule, 3,5 % dépression seule, et 19,1 % à la fois anxiété et dépression)[vii]. Des études ont chiffré à plus d’un milliard d’euros le coût médical et social de la migraine épisodique[viii]. En Europe, on recense également 3,2 de jours d’arrêt de travail par trimestre pour un patient migraineux[ix]!

Les pharmaciens : un maillon essentiel de la filière de soins pour détecter et orienter

Au-delà du nombre important de patients migraineux qui ne sont pas suivis médicalement, beaucoup de migraineux s’ignorent et soulagent leurs maux de tête par automédication, sans consulter. Certain migraineux ont également tendance à une surconsommation d’antalgique. Celle-ci peut s’avérer non seulement inefficace mais aussi engendrer des risques de surdosages, d’effets indésirables et même déclencher des céphalées par abus de médicaments qui vont créer un cercle vicieux des migraines avec une fréquence accélérée… Dès lors, il est important de mieux identifier les personnes à risque et de leur apporter un suivi médical adapté.

C’est pourquoi la SFEMC, dont l’objectif est d’informer sur la migraine, de développer des outils d’aide aux patients pour mieux gérer leur maladie et d’améliorer la prise en charge du patient, s’est tout naturellement tourné vers le pharmacien, acteur de soin essentiel, pour détecter les signaux d’alerte et réorienter les patients migraineux dans le parcours de soin.

« Dans la continuité des actions d’information et de sensibilisation que nous avons réalisées en direction des médecins généralistes, il nous a paru évident de nous appuyer sur les pharmaciens, maillons incontournables et de proximité dans la filière de soin, afin de mieux identifier et orienter les patients qui sortent du circuit de soin. Cette opération est aussi l’occasion d’informer et de sensibiliser les pharmaciens à la migraine » explique le Dr Anne Donnet.

« Cette campagne s’inscrit dans l’évolution du rôle du pharmacien suite à la loi HPST de 2009, dont les missions sont les soins de premier secours, le dépistage et la prévention » , explique Philippe Gaertner, Président de la FSPF. « L’appui d’un industriel était essentiel, dans la logique de la chaîne du médicament » précise-t-il.

« L’évolution du rôle du pharmacien fait de lui un acteur à part entière dans le dépistage, le conseil et l’éducation à l’observance médicamenteuse. Il est un élément charnière entre le patient et la filière de soin de par sa proximité et la fréquence de ses contacts. La collaboration entre une société savante apportant son savoir en termes de contenu scientifique et d’éducation thérapeutique, avec les pharmaciens s’inscrit dans cette volonté de développer les outils à disposition du pharmacien pour une amélioration de la prise en charge médicale » souligne Bruno Valtier, Directeur médical Global Established Pharma  de Pfizer.

Cette opération originale dans sa conception, au travers des acteurs impliqués et de sa diffusion, comprend un module de e-learning pour les pharmaciens, la mise à disposition du questionnaire de test en 3 questions (voir annexe ci-dessous) et un courrier à destination du médecin traitant.

Elle invite les pharmaciens à identifier les patients qui ne se savent pas migraineux et viennent chercher un antalgique en accès libre ; à dialoguer avec un sujet migraineux pour s’assurer du bon usage de son traitement et à répondre aux questions sur la migraine de la femme enceinte et la migraine de l’enfant.

« Il est important que le pharmacien soit attentif à la consommation récurrente et importante  d’antalgiques pour identifier et prendre en charge des patients migraineux sortis du circuit de soin » souligne Philippe Gaertner. « Lors de la quinzaine de la migraine, nous mettons à disposition un test simple en 3 questions. Si une réponse est positive, le pharmacien remet au patient un courrier pour son médecin traitant »

« Il est d’autant plus important de bien diagnostiquer la migraine qu’une mauvaise prise en charge peut être non seulement inutile mais aussi dangereuse pour le patient. Un abus médicamenteux ou une prise non adaptée favorise la chronicité de la migraine et peut engendrer des risques iatrogènes » rappelle le Dr Michel Lantéri-Minet, Past Président  de la SFEMC.

Cette campagne s’inscrit dans la volonté d’être reconduite pour poursuivre le travail d’information, de dépistage et d’amélioration de la prise en charge des patients migraineux. Les résultats recueillis permettront à la SFEMC de réaliser un état des lieux en vue d’une publication.

Annexe : le test de dépistage

Au cours des 3 derniers mois, avez-vous eu en même temps que vos maux de tête :

· Des nausées ou envie de vomir ?

· Eté gêné par la lumière (beaucoup plus que lorsque vous n’aviez pas mal à la tête) ?

· Eté limité par vos maux de tête dans votre capacité à travailler, à étudier ou à faire tout ce que vous devriez faire pendant au moins une journée ?

Si la réponse est « oui » à 2 des 3 questions, la probabilité pour que le patient soit migraineux est supérieure à 90 %.

Ce questionnaire est un questionnaire de dépistage, le diagnostic doit être établi par un médecin.

A propos de la SFEMC (www. http://sfemc.fr/ )

La Société Française d'Etudes des Migraines et Céphalées est une association régie par la loi de 1901. Cette société savante a pour but de promouvoir et coordonner la recherche dans le domaine des céphalées, d’organiser des réunions scientifiques sur cette thématique, de favoriser l’enseignement, d’établir des relations au niveau national et international avec des individus ou personnes travaillant dans ce domaine, de rédiger des recommandations de bonne pratique. Le site internet de l’association est spécifiquement destiné aux patients et à leur entourage. Il leur permet d’obtenir des informations rédigées par des professionnels sur les céphalées et de préparer leur consultation via le téléchargement de documents, agendas, échelles.

A propos de la FSPF (http://www.fspf.fr )

Créée en 1878, la fédération des syndicats pharmaceutiques de France reste aujourd’hui le principal syndicat professionnel représentatif des pharmaciens titulaires d’officine. Il représente la profession dans de multiples organismes officiels et est à l’origine de structures au service des pharmaciens. Il s’engage à négocier et à mobiliser la profession auprès des décideurs, à porter des projets et à faire évoluer la profession, à adapter les métiers aux besoins et à défendre les intérêts de la profession que sont l’indépendance, la sécurité et la proximité. Elle s’investi pour une vision d’avenir basée sur une dynamique de services en faveur de la prévention, du dépistage, de l’accompagnement des malades chroniques et du maintien à domicile des patients, tout en préservant la capacité d’investissement et le capital humain des officines.

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