31 Mars 2015
|L’Institut de veille sanitaire (InVS), en partenariat avec l’administration pénitentiaire, publie la première analyse des causes de décès des agents et ex-agents pénitentiaires sur la période 1990-2008. Cette étude s’inscrit dans une réflexion globale de l’administration pénitentiaire sur la santé au travail de ses agents.
Lancée à l’initiative de l’administration pénitentiaire, cette étude analyse les causes de décès, y compris après le départ à la retraite, de l’ensemble des personnes y ayant travaillé au moins un an entre 1990 et 2008. Cela représente près de 43 665 personnes, soit 32 728 hommes et 11 137 femmes, réparties dans cinq filières professionnelles (surveillance, insertion et probation, administration, service technique et encadrement). Le métier de surveillant est le plus représenté, tant chez les hommes (89 %) que chez les femmes (46 %).
Parmi les 1 754 décès recensés entre 1990 et 2008, les tumeurs malignes représentent la première cause de mortalité (1 décès sur 3), devant les morts violentes - accidents, suicide, etc. - (1 sur 5) et les maladies cardiovasculaires (1 sur 6). Ces résultats ne révèlent pas de surmortalité toutes causes chez les agents pénitentiaires par rapport à la population française1.
Cependant, un excès de suicide est observé chez les hommes2 (+21 % par rapport à la population française) en particulier chez les surveillants et les adjoints techniques. L’étude ne révèle toutefois pas de lien avec le type d’établissement ou le taux d’occupation carcérale. L’excès observé n’a probablement pas une origine unique et les données disponibles ne permettent pas d’explorer la part des facteurs personnels et professionnels.
Cette collaboration avec l’administration pénitentiaire s’inscrit dans les missions de l’Institut qui visent à doter les entreprises et les institutions d’un système de surveillance épidémiologique. Dans ce cadre, cette étude est la première étape de la mise en place d’un système de surveillance pour cette population spécifique. Ces résultats renforcent l’intérêt de poursuivre les mesures de prévention déjà mises en place par l’administration pénitentiaire : création d’un groupe de travail sur les suicides, mise en place d’un numéro vert, outils d’information en direction des médecins du travail et des préventeurs, et la tenue d’un séminaire sur les rythmes de travail. |
1 Les causes de décès ont été comparées en termes de fréquence à celles de la population générale française sur la même période après prise en compte de l'âge.
2 Chez les femmes, aucun excès de suicide n'est observé.
Pour en savoir plus : Rapport et synthèse Description de la mortalité des agents et ex-agents de l’administration pénitentiaire - Analyse de la mortalité par cause entre 1990 et 2008.
http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Travail-et-sante/2015/Description-de-la-mortalite-des-agents-et-ex-agents-de-l-administration-penitentiaire