altLe Sénat a débattu de la situation des maternités en France. Jean-Marie Vanlerenberghe, rapporteur, sénateur du Pas-de-Calais, est revenu sur le rapport alarmant de la Cour des comptes. « Quelles mesures compte prendre le Gouvernement pour améliorer nos résultats en terme de périnatalité ? Quelles mesures de contrôle sur les maternités qui effectuent moins de 300 accouchements par an ?  » a-t-il demandé à la Ministre.

Le sénateur a insisté sur le point essentiel du sous-financement structurel des maternités, « qui ne peuvent trouver un équilibre qu’à partir de 1 100 à 1 200 accouchements par an, en raison d’une déconnexion ancienne des tarifs et des coûts réels ».

Evoquant la question de la sécurité, Elisabeth Doineau, sénatrice de la Mayenne, rappelle que la France ne tient pas son rang (17ème en Europe sur la mortalité néonatale). Elle estime qu’il serait « nécessaire que l’Etat commande une étude épidémiologique analysant plus en profondeur les questions liées à la morbi-mortalité infantile afin de repérer plus précisément les fragilités de notre organisation ». « Rappelons qu’aujourd’hui le nombre de gynécologues obstétriciens a baissé de 30% en un an, que la moyenne d’âge est de 60 ans et qu’il y a là de vraies difficultés à renouveler les générations de professionnels » a-t-elle ajouté.

Face au déficit chronique des établissements, la sénatrice recommande l’émergence d’un nouveau modèle économique : « Nous devons nous interroger sur la durée de séjours en France (4,2 jours) au regard des autres pays européens (3 jours seulement) ».

Anne-Catherine Loisier, sénatrice de la Côte d’Or, est quant à elle revenue sur l’intérêt des réseaux de périnatalité et des centres périnataux de proximité « qui ont permis une modernisation de la prise en charge des patientes » citant l’exemple de la Bourgogne, mentionnée dans le rapport de la Cour des comptes pour ses résultats exemplaires : « Malgré la fermeture d’une maternité sur 3 entre 1998 et 2003, la région affiche aujourd’hui des résultats remarquables ». Cette offre de soins est soutenue par un maillage régional assuré par le Réseau Périnatal de Bourgogne (RPB); et localement par l’ouverture de nombreux CPP (Centre périnataux de proximité). Un dossier obstétrico-pédiatrique commun à tout le département permet d’optimiser la prise en charge et de traiter le cas de la parturiente ou du nouveau-né dans des délais brefs. « J’invite donc le gouvernement à déployer autant que possible ces réseaux et à soutenir leur développement sur l'ensemble  du territoire. »

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