alt Genève / Kiev / Moscou (CICR) – Le président du Comité international de la Croix-Rouge, Peter Maurer, achève aujourd'hui une visite à Moscou et à Kiev, où il a eu des entretiens de haut niveau sur la grave crise humanitaire qui sévit dans l'est de l'Ukraine, et a instamment prié les gouvernements des deux pays de tout faire pour que les secours vitaux parviennent aux personnes démunies. Au cours de sa visite de quatre jours dans la région, il a rencontré le président Vladimir Poutine et le président Petro Porochenko, ainsi que de hauts responsables des deux pays.

« J’ai reçu l’assurance du président Porochenko et du président Poutine que les civils touchés par le conflit auraient accès à l'aide humanitaire. La mise en œuvre de l'accord de Minsk permettra donc au CICR d’intensifier son assistance humanitaire dans les prochaines semaines », déclare M. Maurer. « Ce conflit a provoqué une effusion de sang inacceptable dont la population paye le prix. Nous espérons que le cessez-le-feu tiendra, et nous sommes prêts à fournir des conseils d’experts pour mettre en place un mécanisme international permettant d’acheminer l'aide humanitaire dans les zones touchées par le conflit. Toutefois, c’est aux parties au conflit de prendre en charge ce mécanisme. »

Le conflit dans l'est de l'Ukraine a coûté la vie à au moins 6 000 personnes et brisé la vie d’innombrables autres citoyens. « Il nous faut maintenant appréhender tout l’impact de ces combats », précise M. Maurer. « La moitié de la population de l’est de l'Ukraine a été déplacée. Les gens enterrent encore leurs proches et recherchent des êtres aimés et des amis disparus. »

M. Maurer s’est aussi déclaré préoccupé par l’utilisation de roquettes, de pièces d’artillerie et de mortiers durant le conflit, des armes qui n’ont pas leur place dans les rues et quartiers résidentiels. La probabilité que leur utilisation soit imprécise et aveugle dans les zones habitées est si forte que les civils en subissent inévitablement les conséquences. »

Les civils qui habitent sur la ligne de front ou à proximité ont subi d’intenses tirs de roquette et d'artillerie. L'accès humanitaire à ces zones est vital. Des hôpitaux, des écoles et autres infrastructures essentielles sont gravement endommagés, et des services de base détériorés. Compte tenu de cette situation, conjuguée à la crise économique qui prévaut dans la région, les travaux de reconstruction risquent d’être longs et difficiles. Les effets du conflit se feront encore sentir durant de nombreuses années.

Depuis le début des hostilités, le CICR s’efforce de travailler des deux côtés de la ligne de front, de venir en aide aux personnes particulièrement démunies, et prie instamment toutes les parties d’épargner la population et les infrastructures civiles. Mais, un effort concerté s’impose de part et d’autre pour pouvoir répondre aux besoins existants. « Au milieu des accusations et contre-accusations très publiques, le sort de la population est oublié », dit M. Maurer. « La polarisation extrême du conflit est alimentée par ces accusations. C’est pourquoi, lors de nos entretiens, j’ai insisté sur l'importance que revêt le respect d’une action humanitaire neutre, impartiale et indépendante. »

Le président du CICR a ajouté que l'échange de prisonniers entre les parties au conflit était un autre élément positif de l'accord de Minsk. Le CICR se tient prêt à agir en qualité d'intermédiaire neutre et a offert ses services à toutes les parties. Depuis septembre 2014, le CICR visite les lieux de détention gérés par le gouvernement ukrainien et vise à renforcer son accès aux personnes détenues par chacune des deux parties afin de de suivre leurs conditions de détention et le traitement qui leur est réservé.

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