altLe Dr Caroline Robert, dermato-oncologue et chef du service de Dermatologie à Gustave Roussy, est le premier auteur de deux études publiées dans le même numéro du prestigieux New England Journal of Medicine mettant en avant des avancées majeures, en immunothérapie et en médecine personnalisée, dans le traitement du mélanome cutané métastatique.


Ces deux études sont des essais cliniques de phase III arrêtées pour cause d'efficacité du traitement étudié à l'analyse intermédiaire chez des patients atteints de mélanome cutané avancé. L'arrêt précoce de ces études va permettre que tous les patients concernés bénéficient plus rapidement de ces traitements innovants.


L'une a testé une immunothérapie, le nivolumab un anti-PD1 (Opdivo, Bristol-Myers-Squibb), versus un traitement standard de chimiothérapie, la dacarbazine. L'autre, concernant la médecine personnalisée, une combinaison de deux inhibiteurs, trametinib (Mekinist, GSK) et dabrafenib (Tafinlar, GSK), versus une monothérapie, vémurafénib.

 

 

// Immunothérapie : le nivolumab (Opdivo, Bristol-Myers-Squibb) un traitement plus efficace que la dacarbazine

Cet essai de phase III randomisé, connu sous le nom de CheckMate-066 a également été présenté au cours d'une session orale au Society for Melanoma Research qui s'est tenu du 13 au 16 novembre dernier à Zurich, Suisse. C'est la première fois que les résultats d'un essai de phase III randomisé sont aussi significatifs quant à l'efficacité en termes de survie d'un anticorps anti-PD1, en l'occurrence le nivolumab.

411 patients atteints de mélanome métastatique sans mutation de BRAF et n'ayant reçu aucun traitement préalable ont participé à cette étude randomisée en double aveugle. Une partie des patients a reçu du nivolumab (3mg/Kg toutes les 2 semaines) l'autre de la dacarbazine (1000 mg par m² de surface corporelle toutes les 3 semaines). Les résultats ont montré à un an un taux de survie global de 73% pour les patients sous nivolumab contre 42% pour les patients sous dacarbazine. De plus, le nivolumab a permis une diminution du risque de décès de 58%. Le taux de réponse objective avec le nivolumab était de 40% contre 13,9% avec la dacarbazine.

Les effets secondaires observés dans le groupe ayant reçu le nivolumab étaient moins fréquents que pour le groupe ayant reçu la dacarbazine, 11,7% des patients versus 17,6%.

>Lire l'article original : http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1412082

 

// Thérapie ciblée : étude COMBI-v, supériorité de la bithérapie sur la monothérapie

Cet essai de phase III randomisé, COMBI-v, a été présenté au cours d'une conférence de presse au 39ème Congrès de la société européenne d'oncologie médicale (ESMO) qui s'est tenu du 26 au 30 septembre à Madrid, Espagne.

L'étude COMBI-v visait à comparer une bithérapie (anti BRAF : dabrafenib + anti-MEK : trametinib) à une monothérapie par un anti-BRAF (vemurafenib) en première ligne de traitement. Ces molécules ont pour but d'inhiber une voie de signalisation, dite des MAP-kinases, qui est activée dans les cellules de mélanome porteuses de mutation de BRAF.

Les 704 patients inclus dans cet essai étaient atteints de mélanome avancé porteur d'une mutation de BRAF et ont reçu l'une ou l'autre des thérapies par voie orale. Les résultats démontrent que cette combinaison prolonge significativement la durée de vie des patients, diminuant de 31% le risque de décès par rapport à la monothérapie. De plus, le taux de réponse objective était de 64% avec la combinaison versus 51% avec le vémurafenib seul. Les effets secondaires observés sont en accord avec ceux rapportés par de précédentes études, et confirment en particulier que certains effets adverses des inhibiteurs de BRAF en monothérapie sont amoindris par l'utilisation de la combinaison.

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