18 Novembre 2014
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GENÈVE – Selon le premier Rapport mondial sur la noyade : comment prévenir une cause majeure de décès, publié par l’Organisation mondiale de la Santé, 372 000 personnes meurent noyées chaque année et la noyade est l’une des dix principales causes de décès d’enfants et de jeunes dans toutes les Régions.
Il ressort également du rapport que :
- au niveau mondial, plus de la moitié des noyés ont moins de 25 ans ;
- c’est parmi les enfants de moins de cinq ans que les taux de noyade sont les plus élevés ;
- les hommes ont deux fois plus de chances que les femmes de se noyer ;
- plus de 90 % des noyades surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire et c’est dans les Régions africaine, de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental que les taux sont les plus élevés.
Le rapport préconise d’intensifier considérablement les efforts et d’accroître sensiblement les ressources afin de prévenir les noyades et présente, à l’intention des décideurs nationaux et des communautés locales, plusieurs mesures susceptibles de sauver de nombreuses vies, notamment parmi les jeunes.
« Les efforts déployés pour réduire la mortalité de l’enfant ont permis de réaliser des progrès remarquables ces dernières décennies mais ont aussi révélé l’existence d’autres causes cachées de décès d’enfants », dit le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS, ajoutant : « La noyade est l’une d’entre elles et c’est une cause de décès évitable. Les autorités nationales et locales doivent mettre en œuvre les mesures de prévention simples proposées par l’OMS. »
Les stratégies proposées aux communautés locales sont les suivantes : installer des barrières pour limiter l’accès aux plans d’eau ; aménager des lieux sûrs pour les enfants, par exemple des garderies ; enseigner aux enfants les bases de la natation et enseigner aux témoins potentiels de noyades les manœuvres de secourisme et de réanimation. Au niveau national, les interventions suivantes sont préconisées : améliorer la réglementation relative à la sécurité à bord des bateaux de plaisance, des navires de commerce et des ferries ; mieux gérer les risques d’inondation et adopter des politiques globales en matière de sécurité aquatique.
Malheureusement, plusieurs études réalisées dans des pays à revenu élevé semblent indiquer que le nombre de noyades est considérablement sous-estimé. Les données officielles ne tiennent compte ni des noyades motivées par un suicide ou un homicide ni de celles consécutives à une intonation ou à un accident tel que le chavirement d’un ferry.
« Je pense qu’il est impossible de prendre en charge ce que l’on ne peut pas mesurer. Et on n’a jamais encore entrepris de mesurer toute l’ampleur du problème de la noyade dans le monde », dit Michael R Bloomberg, maire de New York pendant trois mandats et fondateur de Bloomberg Philanthropies, qui a financé l’établissement du rapport. « Plus nous pourrons recueillir des données, mieux nous serons en mesure d’adapter nos efforts de prévention – et le Rapport mondial sur la noyade est un grand pas dans la bonne direction », a-t-il ajouté.
« Presque toute masse d’eau représente un risque de noyade, en particulier à l’intérieur du domicile et aux alentours », dit le Dr Etienne Krug, Directeur du Département Prise en charge des maladies non transmissibles, handicap et prévention de la violence et des traumatismes de l’OMS, en ajoutant : « La noyade est un accident de la vie quotidienne qui peut survenir dans une baignoire, un seau, un étang, un cours d’eau, un égout ou encore une piscine. Come tenu de ce que nous savons en matière de prévention, il est inacceptable que des centaines de milliers de gens perdent la vie de cette façon ».
Le rapport présente des projets de prévention de la noyade dans plusieurs pays à revenu faible ou intermédiaire, par exemple au Bangladesh, au Cambodge, en Chine, en Inde, aux Philippines, en Thaïlande et au Viet Nam. Il recommande de mettre en œuvre et de suivre systématiquement ces projets afin de repérer les meilleures pratiques et de généraliser les plus efficaces.
Le rapport souligne également la nécessité d’intégrer la prévention de la noyade dans plusieurs débats sur des sujets d’actualité tels que le changement climatique, qui entraîne une augmentation du nombre d’inondations, les migrations de masse, en particulier la question des demandeurs d’asile qui voyagent dans des embarcations, et le développement rural, l’eau et l’assainissement. Une meilleure coordination des mesures prises dans ces divers domaines permettra de sauver des vies.
- Chaque jour, plus de 40 personnes par heure meurent noyées
- 372 000 personnes meurent noyées chaque année. Les enfants de moins de cinq ans sont les plus exposés au risque.