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La médiatisation des risques liés aux contraceptifs oraux combinés (COC) en décembre 2012 et le plan d’actions des autorités sanitaires qui a suivi, ont conduit à un changement des habitudes des femmes vis-vis de la contraception en France[1] . Les femmes françaises et les prescripteurs ont donc privilégié les COC 1ère et 2ème génération qui présentent un risque thromboembolique plus faible. L’étude menée par l’ANSM vise à évaluer l’impact de ces changements sur la survenue d’embolies pulmonaires chez les femmes en âge de procréer. Les résultats de cette étude suggèrent que ces évolutions récentes ont eu un effet bénéfique et immédiat : environ 341 hospitalisations pour embolies pulmonaires auraient ainsi été évitées en 2013.

Sur l’année 2013, la vente globale des contraceptifs (hors préservatifs) n’a que peu baissé par rapport à 2012. Les ventes de pilules de 3ème et 4ème génération, qui représentaient environ 50% des ventes de COC depuis 2009, ont diminué au profit de celles de 1ère et 2ème génération qui atteignent désormais près de 75% des ventes. Parallèlement une augmentation d’utilisation des stérilets, imprégnés ou non, et des implants s’est opérée.

Ces changements de comportements devraient entrainer une diminution significative du nombre d’embolies pulmonaires. Dans le cadre de son plan d’actions sur les COC, l’ANSM a mené une étude sur les cas d’embolie pulmonaire survenus chez les femmes de 15 à 49 ans, en France, en 2013 comparé à 2012, à partir des données du programme de médicalisation des systèmes d’information de Médecine-Chirurgie-Obstétrique (PMSI-MCO). Il s’agit plus précisément du nombre de femmes hospitalisées pour embolie pulmonaire.

En 2013, 2 704 femmes de 15 à 49 ans ont été hospitalisées pour embolie pulmonaire (versus 3 045 en 2012, soit une différence de 341 cas d’embolie pulmonaire). Le nombre d’hospitalisation observé en 2013 pour embolie pulmonaire a donc baissé de 11,2%.

Cette diminution est observée dans toutes les tranches d’âge et plus particulièrement chez les femmes de 15 à 19 ans (19,1%). Chez les femmes de 20 à 29 ans, la diminution est de 12,0%. Chez les femmes de 30 à 39 ans, elle est de 9,4%. Enfin, la diminution observée est de 11,2% chez les femmes de 40 à 49 ans.

La réduction observée est en accord avec les travaux de modélisation menés par l’ANSM qui estiment à près de 10% la réduction théorique attendue du nombre de femmes de 15 à 49 ans hospitalisées pour embolie pulmonaire qui pourrait être liée au changement de comportements en matière de contraception. Le phénomène n’a été retrouvé ni chez les hommes du même âge, ni chez les femmes de 50 à 69 ans, deux populations non utilisatrices de contraception orale.

La médiatisation des risques liés aux pilules et le plan d’actions des autorités sanitaires qui a suivi ont amené à des modifications des méthodes contraceptives au détriment des COC de 3ème et 4ème  génération. Les résultats de l’étude suggèrent que l’impact de ces modifications a été bénéfique et immédiat : environ 341 hospitalisations pour embolies pulmonaires auraient ainsi évitées en 2013.

Etude de l’impact de la modification récente des méthodes de contraception   sur la survenue d’embolies pulmonaires chez les femmes de 15 à 49 ans  (07/11/2014) application/pdf (316 ko)

[1] http://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/19893/population.societes.2014.511.crise.pilule.fr.pdf

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