altLe plan cancer annoncé par le président de la République le 4 février 2014 a sa déclinaison à l’AP-HP. Serge Uzan, doyen de la faculté de médecine de l’UPMC et directeur de l’Institut universitaire de cancérologie (IUC), a remis récemment ses recommandations pour appliquer le plan au sein de l’institution francilienne. Visibilité accrue, patients experts, recherche multidisciplinaire et appliquée… le document étend l’expérience de l’IUC aux centres de soin de l’assistance publique.

« L’assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) est très compétente en cancérologie mais manque de visibilité dans le domaine. C’est donc pour affirmer son rôle de leader sur le sujet qu’elle s’est appropriée le 3ème plan cancer français », explique Serge Uzan.

Premier centre de lutte contre le cancer

Sollicité par Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, le professeur s’est vu confier la rédaction sous trois mois d’une déclinaison du plan cancer pour l’institution. Il s’est entouré d’une quinzaine de personnes représentant aussi bien les usagers que les agents de l’administration, les médecins ou les personnels non médicaux (infirmiers par exemple). « Il s’agissait de mettre en oeuvre de façon originale, innovante et efficiente les mesures du plan cancer en les adaptant aux spécificités de l’AP-HP », précise le directeur de l’IUC. « Avec plus de 40 structures spécialisées l’assistance publique est le premier centre de lutte contre le cancer en France. Je recommande de regrouper ces forces en trois clusters correspondant au projet de découpage territorial de l’Agence régionale de santé (nord, sud-ouest, sud-est) ». Ces trois communautés prendront en charge tous les types de cancers, à tous les âges et même au-delà (reconstruction mammaire, préservation de la fertilité, etc.). Elles garantiront par ailleurs l’équilibre de l’offre de soins en Ile-de-France. Géographiquement proches, l’UPMC et l’UPECNouvelle fenêtre ont d’ores et déjà dégagé des objectifs territoriaux communs au sein du Collegium Galillée, préfiguration du futur cluster cancer du sud-est francilien.

Expertise des patients

Le rapport de Serge Uzan replace par ailleurs le malade au cœur du dispositif médical. « Un label « cancer AP-HP » lui garantira des critères de qualité et de rapidité d’accès aux traitements. Il n’aura plus à trouver son chemin dans le dédale du parcours de soins, ce sont les soins qui se coordonneront autour de lui », lance le professeur. Le lien avec les structures médicales de ville sera également renforcé pour limiter les séjours à l’hôpital. « Impact psychologique moindre, risques nosocomiaux réduits… les malades se sentent mieux et récupèrent plus vite chez eux ». Dans cette même dynamique, l’Assistance publique ouvrira largement ses instances aux usagers (institutions partenaires par exemple) et aux patients. « Leur retour d’expérience servira à améliorer la prise en charge des malades et leur accompagnement ». Ces nouveaux « experts », au même titre que les professionnels, pourront à cet effet suivre les diplômes d’université (DU) d’éducation thérapeutique et de démocratie sanitaire de l’UPMC.

Le modèle IUC

La lutte contre le cancer ne saurait être sans la recherche. « La multidisciplinarité assez exemplaire de l’UPMC et surtout son Institut universitaire de cancérologie transparaissent nettement dans mes préconisations à l’AP-HPNouvelle fenêtre ». En réunissant des disciplines variées, l’IUCNouvelle fenêtre crée des synergies entre les équipes et favorise les avancées scientifiques. Il développe la recherche translationnelle (passage du fondamental à la pratique) et favorise la recherche clinique sur les techniques de diagnostic. Innovant sur ce dernier point, l’institut incorpore de nombreux patients dans ses protocoles de recherche. « C’est essentiel pour la qualité des travaux. L’AP-HP inclut actuellement 10% de patients dans ses études. Le plan prévoit 20 à 25% dans 5 ans », souligne Serge Uzan. « L’IUC tente de préfigurer toutes les démarches du plan cancer au sein de l’assistance publique. J’ai la faiblesse de penser que ce n’est pas par hasard si Martin Hirsch m’a confié ce travail ».

Parcours patients, visibilité, formation des personnels, informatisations des dossiers … le rapport du professeur UzanNouvelle fenêtre prévoit un engagement de l’AP-HP sur 10 points. Ils seront mis en œuvre dès 2015, pour une période de 4 ans.


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