01 Avril 2014
|Sous l’égide du ministère des Affaires sociales et de la Santé, du ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, et avec le soutien de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), l’Institut de veille sanitaire (InVS) lance le 14 avril 2014 Esteban, une étude de santé publique qui porte à la fois sur l’environnement, l’alimentation, l’activité physique et sur des maladies chroniques fréquentes. Menée auprès d’un échantillon national de 4000 adultes de 18 à 74 ans et de 1000 enfants de 6 à 17 ans1 Esteban permettra de mieux connaître l’état de santé de la population vivant en France. L’étude fournira des connaissances essentielles pour les professionnels de santé et les pouvoirs publics dans l’orientation et la mise en place des programmes de santé publique.
Mesurer l’exposition de la population à plus d’une centaine de substances chimiques présentes dans l’environnement
Esteban vise à mesurer dans le sang, les cheveux et les urines les niveaux des expositions de la population à plus d’une centaine de substances chimiques présentes dans l’environnement : métaux (cadmium, mercure, arsenic, nickel, antimoine, cobalt, aluminium), cotinine et certains polluants organiques (pesticides, perfluorés et polybromés, dioxines, composés organiques volatils, etc). Certains polluants seront à cette occasion mesurés pour la première fois dans un échantillon représentatif de la population. L’étude produira également des valeurs de référence, indispensables pour déterminer si des populations particulières présentent une surexposition à certains polluants. Les données recueillies fourniront aussi un éclairage sur les facteurs (géographie, mode de vie, alimentation, profession, etc.) qui conditionnent les niveaux d’exposition aux substances présentes dans l’environnement. Des résultats primordiaux pour la mise en place d’actions de prévention et de gestion.
Décrire l’évolution des consommations alimentaires, de l’activité physique et de l’état nutritionnel de la population
L’alimentation et l’activité physique jouent un rôle déterminant dans l’apparition ou la prévention de plusieurs pathologies chroniques et facteurs de risque (maladies cardiovasculaires, certains cancers, diabète, hypertension, apnée du sommeil, ostéoporose, etc). Esteban fournira, au niveau national, une description détaillée des consommations alimentaires, de l’activité physique, et des marqueurs de l’état nutritionnel (corpulence, statut en fer et en vitamines) de la population vivant en France. Pour la première fois, l’activité physique fera l’objet d’une étude objective par accélérométrie. Par comparaison avec les données similaires collectées en 2006-2007 dans le cadre de l’Etude nationale nutrition santé (ENNS), cette étude permettra d’étudier les évolutions de la situation nutritionnelle et de continuer à orienter les actions de prévention en termes d’alimentation favorable à la santé, d’activité physique et de réduction de la sédentarité, notamment dans le cadre du Plan national nutrition santé (PNNS).
Faire un état des lieux objectif des maladies chroniques et de leurs facteurs de risque en France
Dans le cadre d’Esteban, la fréquence de certaines maladies chroniques majeures, ainsi que des principaux facteurs de risque cardiovasculaire, sera mesurée : le diabète, l’asthme, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), l’hypertension artérielle, les dyslipidémies (dont l’hypercholestérolémie) et l’obésité chez l’adulte ; l’asthme, les allergies et l’obésité chez l’enfant. Concernant la BPCO, il s’agira de la première estimation de sa prévalence en population générale en France par une mesure de la fonction respiratoire. En outre, l’étude Esteban permettra d’analyser les évolutions intervenues depuis l’ENNS 2006-2007 pour le diabète, l’hypertension artérielle et les dyslipidémies.
L’étude Esteban en pratique
Esteban est une enquête en population générale portant sur un échantillon aléatoire national d’adultes et d’enfants résidant dans des ménages ordinaires, en France métropolitaine2. Cette enquête est dite « transversale » car la collecte de données s’effectuera au cours d’une période restreinte pour donner une « photographie » de la population à un moment donné. Afin de tenir compte de la saisonnalité des comportements alimentaires et de l’exposition aux substances de l’environnement, le recrutement des participants se déroulera sur une durée de 12 mois minimum dès le 14 avril 2014 et s’effectuera en quatre vagues qui prendront fin dans le courant de l’été 2015. Pour les 5 000 participants, tirés au sort, Esteban proposera un bilan de santé étendu et gratuit qui inclut des examens de santé et des analyses biologiques. L’étude combinera le recueil de données par questionnaires (conditions et habitudes de vie, alimentation, exposition à certains risques, antécédents médicaux, etc.), un recueil de données cliniques (anthropométrie, pression artérielle, exploration fonctionnelle respiratoire, etc.), des dosages biologiques (sang, urine, cheveux) et permettra la constitution d'une banque de prélèvements biologiques. Pour que cette étude décrive le plus fidèlement possible les consommations alimentaires, certaines maladies chroniques et l’exposition aux substances de l’environnement des personnes vivant en France, il est essentiel que le plus grand nombre de personnes sélectionnées y participe. En effet, pour garantir une bonne représentativité des résultats, cette étude nécessite un taux de participation le plus élevé possible. Les premiers résultats d’Esteban seront publiés en 2016.
Esteban (Etude de SanTé sur l’Environnement, la Biosurveillance, l’Activité physique et la Nutrition) s’inscrit dans le cadre des missions de biosurveillance, de surveillance nutritionnelle et de surveillance des maladies chroniques de l’Institut de veille sanitaire. Constituée de trois volets complémentaires : un volet biosurveillance, un volet nutrition et un volet couvrant des maladies chroniques répandues ainsi que certains facteurs de risque cardiovasculaire, elle viendra compléter et actualiser les connaissances actuelles dans ces domaines. Elle permettra, en outre, de disposer de données comparables au niveau des pays de l’Union européenne. Pour en savoir plus : www.esteban.invs.sante.fr |