11 Février 2014
|Les indicateurs de santé des adolescents en classe de 3e sont positifs malgré un bilan contrasté selon l’origine sociale. C’est le résultat d’une étude publiée par la DREES, d’après les enquêtes nationales menées en milieu scolaire en 2004 et 2009.
En 2009, près d’un élève de 3e sur cinq (18 %) est atteint de surcharge pondérale et parmi eux, 4 % sont obèses. Ces chiffres, ayant peu évolué depuis 2004, confirment que surcharge pondérale et obésité n’augmentent plus, comme ce fut le cas au début des années 2000. Autre tendance favorable : en matière de santé bucco-dentaire, la part des adolescents indemnes de caries passe de 52 % à 56 % entre 2004 et 2009. Enfin, durant la même période, la couverture vaccinale contre la rougeole grimpe de 66 % à 86 %. Ce constat positif peut s’expliquer en partie par les campagnes de prévention de l’obésité menées pendant la même période dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS). Le dispositif « M’T Dents », mis en place par l’Assurance maladie en 2007, a également pu contribuer à modifier les habitudes en matière d’hygiène bucco-dentaire. Pourtant, ces évolutions globalement encourageantes masquent la persistance des inégalités sociales en matière de santé. 22 % des adolescents dont l’un des parents est ouvrier sont atteints de surcharge pondérale contre seulement 12 % chez les enfants de cadres. Ils sont aussi plus nombreux à avoir au moins une dent cariée (58 % contre 34 %). Ces disparités se traduisent également dans les troubles de la vision. En raison d’un défaut de dépistage et de prise en charge, les enfants d’ouvriers portent moins souvent des lunettes ou des lentilles (22 % contre 33 %), leur myopie étant plus tardivement diagnostiquée. Ces inégalités de santé selon le milieu social au collège s’observent déjà dans les classes de cm2, comme l’ont montré les résultats publiés par la DREES en septembre 2013. Ils suggèrent ainsi l’intérêt d’une prévention ciblée sur les plus défavorisés. Des facteurs socio-économiques mais aussi culturels peuvent en partie expliquer que ces populations soient moins sensibilisées par les recommandations nationales de santé.