altAu terme d'une réunion de concertation organisée à l'initiative du ministère de la Santé, mercredi 18 décembre 2013 à Paris, le Syndicat des Néphrologues Libéraux s'élève vigoureusement contre le retour d'un projet d'intégration de l'EPO dans le forfait dialyse.


L'érythropoïétine (EPO [1]) est une hormone qui entraîne une augmentation des globules rouges dans le sang. Elle est produite essentiellement par le rein (plus de 90%) et diminue avec la progression de l'insuffisance rénale, dont souffrent les dialysés. Administrer cette hormone quand les indications médicales le justifient transforme la vie des patients dialysés en leur restituant notamment une sensation de bien-être et une qualité de vie diminuant les complications, en particulier cardiaques. C'est pourquoi 80 % de ces patients en bénéficient aujourd'hui.


A ce jour, ce traitement est pris en charge par les caisses, en plus du prix de séance d'hémodialyse. Le ministère de la Santé souhaite intégrer l'EPO dans le prix de la séance, appelé forfait de dialyse, à partir de 2014. Or le budget de l'EPO est très conséquent chez les patients dialysés. Cette mesure restreindrait donc l'accès à ce traitement pour des raisons financières, entraînant très rapidement une inégalité et une non-qualité des soins. Déjà étudiée par le précédent gouvernement en 2010, elle avait finalement été repoussée. Elle refait surface aujourd'hui alors qu'aux Etats-Unis, il a été démontré qu'intégrer l'EPO au forfait dialyse entraîne une augmentation très nette du nombre de transfusions sanguines et une baisse significative de l'hémoglobine moyenne des patients dialysés.


De plus, des médicaments biosimilaires de l'EPO arrivent aujourd'hui sur le marché. Les biosimilaires, copies de médicaments originaux produits par le génie génétique, et non issus de la synthèse chimique, se différencient des médicaments génériques car ils présentent des différences de matière première et de process de fabrication par rapport à l'original. Substituer l'EPO par ces médicaments biosimilaires pourrait s'avérer dangereux chez certains patients.


Or, la procédure actuelle donne toute satisfaction tant pour la qualité de l'utilisation que pour la sécurité des soins apportés aux patients dialysés. L'ensemble des professionnels et des patients concernés par la dialyse s'est heurté à un blocage dogmatique de la part du ministère de la Santé et de ses services cachant une volonté de restriction financière.


Le Syndicat des Néphrologues Libéraux en appelle à Marisol Touraine, et mobilise les médecins et patients, pour mettre un terme à ce projet, hautement préjudiciable à la santé et au bien-être d'un très grand nombre de patients dialysés alors que le système actuel apporte toute satisfaction.


A propos du Syndicat des Néphrologues Libéraux

Le Syndicat des Néphrologues Libéraux rassemble les médecins spécialistes de néphrologie pratiquant un exercice libéral, et représente un secteur prenant en charge près de 40 % des patients dialysés en France.. Il est membre de l'union nationale des médecins spécialistes confédérés au  sein de la CSMF.

Ajouter un Commentaire


Code de sécurité
Rafraîchir

Vitrines Sociétés

Voir toutes les vitrines