altL’InVS a organisé les 5 et 6 décembre 2013, un atelier intitulé " Troubles de la reproduction humaine et perturbateurs endocriniens : quels systèmes de surveillance de la santé reproductive pour le futur ? ".

Cet atelier a réuni une quarantaine de chercheurs, épidémiologistes, représentants d’agences nationales de santé publique venus de différents pays européens ainsi que des représentants de l’Organisation mondiale de la santé (OMS Europe) et de la Commission européenne.

La santé reproductive inclut la fertilité, mais aussi les processus, fonctions et systèmes reproductifs à tous les stades de la vie selon l’OMS. Elle englobe ainsi les pathologies des organes reproductifs dont les cancers, les malformations urogénitales, des caractéristiques biologiques (niveau des hormones reproductives) et les effets reproductifs transgénérationnels.

Les récents travaux de l’InVS à partir de bases de données existantes (base Fivnat et données hospitalières) ont mis en lumière une altération de la santé reproductive masculine en France : baisse de la qualité du sperme entre 1989 et 2005 et, sur la période 1998-2008, augmentation de l’incidence du cancer du testicule, des cryptorchidies et des hypospadias.

Les travaux d’équipes scandinaves, en particulier danoises, ont abouti à élaborer en 2001 l’hypothèse du syndrome de dysgénésie testiculaire (TDS), un trouble du développement qui aurait pour origine une exposition fœtale aux perturbateurs endocriniens. Le TDS associe des malformations urogénitales et, à l’âge adulte, une mauvaise qualité du sperme et une augmentation de risque de cancer du testicule. Plus récemment la même hypothèse a été proposée chez la femme, avec le syndrome de dysgénésie ovarienne (ODS), qui pourrait être à l’origine d’altérations diverses de la santé reproductive au long de la vie (malformations, insuffisance ovarienne, fibromes, endométriose, cancers  etc.).

Au vu de ces éléments, la question de l’altération globale de la santé reproductive humaine, du fait de l’évolution rapide et récente de l’environnement général et, en particulier de l’exposition ubiquitaire aux perturbateurs endocriniens, se pose.

La capacité à répondre à cette question passe par la mise en œuvre de dispositifs de surveillance de santé publique incluant des indicateurs de santé reproductive comparables pour les différents pays d’Europe. Parmi les indicateurs envisageables, ceux plus spécifiques des effets avérés ou suspectés de certains facteurs de risques, tels que l’exposition aux perturbateurs endocriniens seraient à inclure en priorité. De façon rétrospective ou prospective, les données produites permettront d’analyser les variations spatio-temporelles de ces indicateurs de la santé reproductive.

Aussi, l’objectif du workshop était d’initier un travail collaboratif entre épidémiologistes, spécialistes de la santé reproductive et  de la santé environnementale, pour identifier des indicateurs communs de la santé reproductive masculine ou féminine afin de construire un dispositif de surveillance international.

Cet atelier a débouché sur la création d’un réseau dénommé HURGENT (HUman Reproductive health and General Environment NeTwork), qui vise à accroitre la coopération et l’échange d’expérience en matière de connaissance de la santé reproductive et de surveillance en lien avec l’environnement général. Le travail s’organisera autour de quatre thématiques identifiées comme prioritaires pour définir un socle commun pour une surveillance internationale : les indicateurs hormonaux, les indicateurs de la fertilité, les données hospitalières, les cancers et les malformations de la sphère reproductive.


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