altA l’occasion du congrès THS qui se déroule à Biarritz, sont dévoilés les résultats RIME, première étude évaluant Suboxone® vs buprénorphine chez les patients recourant fréquemment à l’injection de buprénorphine.

- En France, 150 000 patients bénéficient actuellement d’un traitement substitutif aux opiacés (TSO)1. Cette prise en charge médicale visant à réduire les risques liés à l’usage de la drogue a fait la preuve de son efficacité sur le plan socio-sanitaire depuis 1995. Toutefois, il subsiste et se développe différentes formes de mésusage de ces traitements : auto-substitution, dépendance, qui font courir à l’usager des risques sanitaires graves. - Suboxone® a été mis sur le marché en France en janvier 2012. Disponible dans 46 pays, ce traitement permet d’accompagner les patients dans la maitrise de leur dépendance, tout en minimisant le risque de mésusage du médicament.

- Pour la première fois, une étude clinique randomisée, française, a comparé l’efficacité de Suboxone® à celle de la buprénorphine, sur la réduction du mésusage du TSO par voie intraveineuse chez les patients dépendants aux opiacés déclarant s’injecter la buprénorphine au moins 4 fois par semaine et désireux d’arrêter cette pratique.

- Cette étude offre une nouvelle vision des traitements substitutifs aux opiacés et révèle que 89,6 % des patients dans le groupe Suboxone® sont parvenus à réduire leur nombre moyen d’injection/semaine d’au moins 30 % vs 45.8 % dans le groupe buprénorphine (différence significative p<0.0001).

- Par ailleurs, 74.2 % des patients du groupe Suboxone® ont déclaré avoir réussi à arrêter les injections vs 15,9 % dans le groupe buprénorphine (différence significative, p <0.0001).

- « Si Suboxone® n’a certainement pas pour vocation à remplacer la buprénorphine, il peut constituer l’une des bases sur laquelle bâtir le contrat thérapeutique entre patient et soignant. Le patient est moins soumis à la tentation du mésusage, du marché noir ou à la pression engendrée par la détention d’un produit aux effets stupéfiants notamment en milieu carcéral. Le soignant, pour sa part, a le sentiment de prescrire un traitement à stricte visée thérapeutique » précise le Dr Jérôme Bachellier (Tours), investigateur de l’étude.

Un protocole conciliant données scientifiques et réalité des patients

Cette étude prospective française, multicentrique, randomisée, en ouvert, a été menée auprès de patients dépendants aux opiacés, traités par buprénorphine pendant au moins 3 mois à une dose > 2 mg/j et déclarant la consommer par voie injectable au moins 4 fois par semaine. L’une des principales difficultés rencontrées lors de la conception de la méthodologie a reposé sur la notion du double aveugle. Elle était difficilement conciliable avec la réalité d’une population par définition non compliante et caractérisée par un comportement à risque.

« Les patients auraient été tentés d’injecter le traitement pour savoir s’il s’agissait de Suboxone® ou de buprénorphine. Nous avons donc choisi de mener l’étude en ouvert» indique de Dr Touzeau, investigateur de l’étude.

L’étude a été menée dans 20 centres répartis sur l’ensemble du territoire, afin d’assurer une représentativité des pratiques et des patients. En raison de la complexité du recrutement, il a été décidé de stopper l’inclusion en 2012 à 158 patients, lorsque Suboxone® était disponible en France. Ces derniers, majoritairement masculins, avaient un âge moyen de 36 ans, 12 ans de consommation d’héroïne, traités à l’inclusion par buprénorphine avec une dose moyenne de 11 mg/jour. Le nombre d’injection moyen par semaine de buprénorphine était de 21.

Un suivi sur 3 mois des patients sur la réduction du mésusage

Ces patients ont été randomisés en 2 groupes de 79 patients. Le premier a poursuivi son traitement par buprénorphine et le second a été remplacé par Suboxone®. La durée du traitement était de 3 mois. Pendant cette période les patients devaient rapporter le mode de consommation du traitement alloué. Ces informations étaient envoyées directement au centre de traitement des données de l’étude, à l’insu du médecin assurant le suivi. Aux termes des 3 mois de traitement, il a été proposé aux patients du groupe Suboxone® de rentrer dans une phase optionnelle de suivi de 9 mois, pour permettre le recueil des données de tolérance.

Le critère principal de jugement était le pourcentage de patients ayant réduit d’au moins 30 % la fréquence moyenne hebdomadaire d’injections du médicament prescrit. Les critères secondaires s’intéressaient au pourcentage de patients ayant arrêté l’injection, l’évaluation de l’index de sévérité de l’addiction, l’évaluation du sevrage par les échelles OOWS et SOWS (Échelles cliniques des symptômes de sevrage des opiacés permettant de déterminer si le sevrage est modéré), les facteurs associés à la réduction de l’injection et la tolérance du traitement.

Suboxone® : un outil efficace pour réduire le mésusage
Malgré les difficultés d’inclusion, les résultats montrent que le pourcentage de patients ayant réussi à réduire leur nombre d’injections hebdomadaires d’au moins 30 % est significativement plus important dans le groupe traité par Suboxone®, soit 89.6 % dans le groupe Suboxone® vs 45.8 % dans le groupe buprénorphine (p<0.0001).

La réduction du nombre moyen d’injections du médicament par semaine était de -16.06 dans le groupe Suboxone® contre -1.28 dans le groupe buprénorphine (p<0.0001). Le pourcentage de patients ayant arrêté l’injection du médicament, défini par une absence d’injection observée au moins les deux dernières semaines de suivi, était de 74.2 % dans le groupe Suboxone® contre 15.9 % dans le groupe buprénorphine (p<0.0001). Le suivi des patients montre enfin des profils de tolérance équivalents entre Suboxone® et buprénorphine.

Une nouvelle vision du traitement substitutif aux opiacés
« Ces résultats confirment ceux de l’étude SWITCH mais chez des patients exclusivement injecteurs » précise le Dr Touzeau. « Ils sont particulièrement intéressants car si la diminution des injections dans les 2 bras de l’étude peut être attribuable à l’effet docteur, le différentiel observé entre le groupe traité par Suboxone® et celui traité par buprénorphine ne peut être qu’attribuable au traitement » renchérit-il.

« Cette étude devrait contribuer à faire évoluer la vision qu’ont les prescripteurs de ce traitement » indique le Dr Jérome Bachellier, investigateur de l’étude. « Si Suboxone® n’a certainement pas pour vocation à remplacer la buprénorphine, il peut constituer l’une des bases sur laquelle bâtir le contrat thérapeutique entre patient et soignant. Le patient est moins soumis à la tentation du mésusage. Le soignant, pour sa part, a le sentiment de prescrire un traitement à stricte visée thérapeutique, qui ne stigmatise pas le patient » précise-t-il.
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A propos de RB Pharmaceuticals
RB Pharmaceuticals est une entreprise pharmaceutique appartenant au groupe Reckitt Benckiser Group plc. Sa vision est d’être pionnier dans le développement de médicaments innovants destinés aux patients souffrant d'une pharmacodépendance aux opiacés. Depuis la découverte de la buprénorphine dans les années 60, RB Pharmaceuticals met à disposition des professionnels de santé un nouveau traitement destiné à réduire le trafic et le mésusage des TSO. RB Pharmaceuticals demeure très actif en matière de recherche et de développement. Le laboratoire est présent dans 28 pays et emploie 500 collaborateurs. Ses spécialités sont disponibles dans plus de 40 pays dans le monde. Plus de 600 000 patients sont actuellement sous traitement et plus de 2 millions de patients ont bénéficié dans le monde d’un traitement RB Pharmaceuticals.

Références :
1) Brisacier AC, Cadet-Taïrou A. Traitements de substitution aux opiacés. In OFDT 2013 : 82-89.
2) Brisacier AC. Morbidité et mortalité liées aux drogues illicites. In OFDT 2013 : 105-112.
3) Cadet-Taïrou A, Dambélé S. Héroïne et autres opiacés. In Drogues et addictions, données essentielles. OFDT 2013 : 242-250.
4) Avis de la commission de transparence du 16 avril 2008
5) European Medicines Agency. EMA/832828/2011. EMEA/H/C/000697


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