altGenève, le 2 septembre 2013. Les mesures prises dans les pays développés pour réduire les maladies non transmissibles – principales causes de décès dans le monde – ont augmenté l'espérance de vie des femmes âgées de plus de 50 ans au cours des 20 à 30 dernières années. Cependant, selon une étude publiée aujourd'hui dans le Bulletin de l'Organisation mondiale de la Santé, l'écart d'espérance de vie entre les femmes de ce groupe d'âge dans les pays riches et les pays pauvres continue à se creuser.

L'étude de l'OMS, qui fait partie des articles réunis dans un numéro spécial du journal dédié à la santé des femmes qui ne sont plus en âge de procréer, montre que les causes principales de décès des femmes âgées de plus de 50 ans dans le monde sont les maladies cardiovasculaires (maladies cardiaques et accidents vasculaires cérébraux) et les cancers, mais que ces décès surviennent à un âge plus précoce dans les pays en voie de développement que dans les pays riches.
Cette étude est l'une des premières à analyser les causes de décès des femmes âgées de plus de 50 ans dans un large éventail de pays. Les résultats suggèrent que la prévention, le dépistage et le traitement des maladies non transmissibles sont actuellement insuffisants dans de nombreux pays.
«Compte tenu de la réduction substantielle de la mortalité maternelle et de l'augmentation du nombre de femmes âgées au cours des 10 dernières années, les systèmes de santé dans les pays à revenus faibles et moyens doivent s'adapter en conséquence, autrement cette tendance continuera à augmenter.» a déclaré Dr John Beard, directeur du département Vieillissement et qualité de vie au sein de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l'un des auteurs de l'étude.
«Changer l'exposition des femmes à des stades précoces de leur vie, en particulier en ce qui concerne la santé sexuelle, l'usage du tabac et la consommation nocive d'alcool, est essentiel pour enrayer l'épidémie des maladies chroniques» a déclaré Beard.
Il existe des moyens connus et rentables pour lutter contre ces maladies non transmissibles fréquentes. Cela comprend la prévention, le diagnostic précoce et la prise en charge de l'hypertension, de l'obésité et de l'hypercholestérolémie, ainsi que le dépistage et le traitement des cancers.
«La meilleure façon de lutter contre ces maladies dans les pays à revenus faibles et moyens est de s'appuyer sur les services de santé existants afin qu'elles puissent être dépistées précocement et prises en charge avec des traitements efficaces» a déclaré Beard. «Ainsi, par exemple, les services de santé maternelle peuvent permettre le dépistage correct et la prise en charge appropriée du diabète gestationnel pour aider les mères à ne pas être en surpoids ou à ne pas devenir diabétiques plus tard dans leur vie.»
Les pays développés ont pris des mesures pour lutter contre ces maladies au cours des 20 à 30 dernières années et les résultats sont probants. Selon l'étude de l'OMS, il y a moins de femmes âgées de plus de 50 ans dans les pays développés qui meurent de maladies cardiaques, d'accidents vasculaires cérébraux et du diabète qu'il y a 30 ans, et ces améliorations dans le domaine de la santé ont le plus contribué à l'augmentation de l'espérance de vie des femmes à l'âge de 50 ans
À 50 ans, les femmes en Allemagne et au Japon ont gagné 3,5 ans d'espérance de vie – grâce aux progrès réalisés dans ces domaines de la santé – et peuvent aujourd'hui espérer vivre respectivement jusqu'à 84 et 88 ans.
L'étude montre qu'en France, au Royaume-Uni et au Chili, l'espérance de vie des femmes âgées de plus de 50 ans a augmenté d'environ 2,5 ans pour arriver à 36,7, 34,4 et 34,3 ans, de sorte qu'elles peuvent espérer vivre jusqu'à 83 ou 84 ans grâce aux progrès réalisés dans ces domaines de la santé.
L'étude montre que, dans le même temps, au Mexique et dans la Fédération de Russie, l'espérance de vie des femmes âgées de plus de 50 ans a augmenté plus lentement, de 2,4 et 1,2 ans, de sorte qu'elles peuvent espérer  vivre jusqu'à 80 et 78 ans.
Alors que l'incidence du cancer du sein a augmenté globalement au cours de la même période de 30 ans, il y avait moins de décès causés par le cancer du sein et le cancer du col de l'utérus chez les femmes de plus de 50 ans en raison de la mise à disposition de diagnostics précoces et de traitements donnés à temps.
L'étude montre qu'entre 1970 et 2010, les décès de femmes dans ce groupe d'âge causés par une maladie cardiovasculaire et le diabète ont chuté de 66% dans 11 pays riches: le Chili, la France, l'Allemagne, la Grèce, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Mexique, la Pologne, la Fédération de Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis d'Amérique.
Les 194 États Membres de l'OMS ont convenu d'un Plan d'action global pour la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles (MNT) à l'Assemblée mondiale de la Santé qui a eu lieu en mai. Le plan propose des mesures que les pays peuvent prendre pour lutter contre ces maladies pendant les sept prochaines années.
«Nous savons que les mesures proposées dans le Plan d'action global de l'OMS contre les MNT pour 2013-2020 sont efficaces dans la réduction du nombre de décès et de maladies causés par les maladies non transmissibles. Cette étude souligne combien il est important pour tous les pays d'adopter et d'appliquer le Plan d'action global de l'OMS» a déclaré Dr Oleg Chestnov, Sous-Directeur général du département Maladies non transmissibles et santé mentale.
«L'objectif du Plan d'action, qui comprend une réduction relative de 25% de la mortalité globale des hommes et des femmes âgés entre 30 et 70 ans causée par les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète ou les maladies respiratoires chroniques, devrait être une priorité pour tous les partenaires du développement et de la santé publique» a déclaré Chestnov.
Les pays se sont réunis à l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2011 et ont convenu de prendre des mesures pour lutter contre les maladies non transmissibles dans une Déclaration politique de la Réunion de Haut-niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la Prévention et le contrôle des maladies non transmissibles.
Il y a aujourd'hui environ 280 millions de femmes âgées de plus de 50 ans vivant dans les régions développées et environ 550 millions de femmes de cette tranche d'âge qui vivent dans les pays en voie de développement. Mais l'étude montre qu'en 2050, près d'un cinquième (19%) de la population mondiale sera composé de femmes âgées de plus 50 ans, avec 379 millions de ces femmes vivant dans les régions développées et 1,5 milliard de ces femmes vivant dans des régions moins développées.
«Le fait que les maladies non transmissibles frappent ces femmes à un âge plus précoce dans les pays les moins développés a des conséquences importantes, car leurs décès sont dévastateurs pour les individus, les familles et les sociétés» a déclaré Beard.
Les autres articles de ce numéro spécial du Bulletin de l'Organisation mondiale de la Santé peuvent être fournis sur demande, et notamment:
  • Les systèmes de santé doivent s'adapter pour prendre en charge la santé des femmes tout au long de leur vie.
  • Les causes environnementales du cancer du sein
  • Entretien avec Ana Langer: le nouveau programme de la santé des femmes
  • La santé sexuelle des femmes âgées
  • Possibilités d'action contre le cancer du sein et le cancer du col de l'utérus dans les Amériques
  • Maladies non transmissibles chez les femmes en Chine
  • Cancer du sein et cancer du col de l'utérus dans les pays pauvres
  • Santé des femmes âgées dans le programme post-MDG
  • Couverture universelle des services de santé pour les femmes âgées
  • Lutter contre les cancers des femmes en Afrique
  • Prévention, prise en charge et contrôle du cancer du col de l'utérus au Rwanda


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