altGENÈVE, 23 août 2013 – Une nouvelle étude publiée aujourd’hui dans la revue The Lancet Infectious Diseases montre que la stratégie de l’OMS pour une meilleure hygiène des mains est facile à appliquer pour les agents de santé. Les infections associées aux soins de santé sont un risque important pour la sécurité des patients partout dans le monde et la transmission en milieu médical se fait principalement par contact avec les mains des agents de santé.

Sur six sites en Arabie saoudite, au Costa Rica, en Italie, au Mali et au Pakistan, l’équipe de chercheurs a appliqué la stratégie de l’OMS dans 55 services de 43 hôpitaux. Pendant la période de deux ans allant de décembre 2006 à décembre 2008, le respect des bonnes pratiques est passé de 51 % avant l’étude à 67 % et, parallèlement, les infrastructures et les connaissances du personnel ont aussi nettement progressé sur tous les sites.

L’étude montre également que ce changement des pratiques et des mentalités en matière de sécurité a perduré pendant deux ans au moins après la fin de la phase de test.

« La stratégie de l’OMS suit une approche multimodale dont il a été prouvé au Centre collaborateur de l’OMS pour la sécurité des patients, aux Hôpitaux universitaires de Genève, qu’elle réduit considérablement le nombre d’infections associées aux soins, mais c’est la première fois qu’on a la preuve de sa faisabilité et de son efficacité dans des contextes géographiques et économiques différents, avec un impact plus grand encore dans les pays à revenu faible et intermédiaire que dans les pays à haut revenu », explique le Dr Benedetta Allegranzi, responsable technique du programme « Un soin propre est un soin sûr » au Programme OMS de sécurité des patients, et premier auteur de l’article.

Les infections associées aux soins de santé surviennent en général après un contact entre le soignant et les patients, par transmission des germes présents sur les mains. Les plus courantes sont les infections des voies urinaires et des sites d’intervention chirurgicale, les pneumonies et les septicémies et elles sont souvent causées par des microbes multirésistants comme S. aureus résistant à la méthicilline (MRSA). Sur 100 patients hospitalisés, au moins sept dans les pays développés et 10 dans les pays en développement contractent une infection nosocomiale. Dans les unités de soins intensifs, ce taux atteint 30 % environ chez les patients vulnérables et dans un état critique. Une bonne hygiène des mains au cours des soins réduit le risque d’infection et la propagation de la résistance aux antimicrobiens.

« À mesure que la résistance aux antibiotiques et à d’autres médicaments essentiels progresse, il devient plus important que jamais de réduire le nombre d’infections nosocomiales évitables », commente Edward Kelley, Coordonnateur du Programme de sécurité des patients à l’OMS. « Le meilleur moyen de réduire le nombre de personnes qui contractent des infections résistantes aux antimicrobiens est d’abord de les protéger contre la transmission croisée de microbes par contact avec les mains des soignants. »

La lutte anti-infectieuse est l’un des piliers stratégiques définis par l’OMS pour juguler le problème croissant de la résistance aux antimicrobiens. Les autres piliers sont des politiques et des plans nationaux adéquats, une meilleure surveillance des agents pathogènes résistants, l’accès ininterrompu à des médicaments essentiels de bonne qualité, le bon usage des médicaments et l’intensification de la recherche-développement de nouveaux traitements.

La stratégie de l’OMS pour la promotion de l’hygiène des mains comprend cinq grands éléments :

1.          solution hydro-alcoolique mise à la disposition du personnel soignant sur le lieu des soins ;
2.           formation du personnel soignant aux cinq indications de l’hygiène des mains ;
3.           contrôle et information en retour sur le respect des bonnes pratiques ;
4.           rappels visuels sur le lieu des soins ;
5.           culture institutionnelle attachée à la sécurité des patients et du personnel soignant.

« Les interventions les plus simples et les plus économiques sont parfois celles qui ont le plus d’impact », note Sir Liam Donaldson, Envoyé spécial de l’OMS pour la sécurité des patients. « Nous avons maintenant des méthodes efficaces pour empêcher des millions de maladies et de décès évitables et pour endiguer le problème croissant des infections résistantes aux antimicrobiens. »

Selon le programme de l’OMS « Un soin propre est un soin plus sûr », lorsqu’on soigne des patients, il y a cinq indications essentielles à la pratique de l’hygiène des mains, de préférence en utilisant un produit hydro-alcoolique ou en lavant les mains à l’eau et au savon si elles sont visiblement sales. Ces cinq indications sont les suivantes :

1.           avant un contact avec un patient ;
2.           avant un geste propre et aseptique (par exemple l’insertion de dispositifs comme des cathéters) ;
3.           après un contact avec un liquide biologique ;
4.           après un contact avec un patient ;
5.           après un contact avec l’environnement d’un patient.

« La stratégie OMS de promotion de l’hygiène des mains est recommandée par les Centres for Disease Control des États-Unis et de l’Europe, la Joint Commission International et les organismes accrédités et par presque toutes les organisations de professionnels dans le monde », souligne le Professeur Didier Pittet, Directeur du Centre collaborateur de l’OMS pour la sécurité des patients aux Hôpitaux universitaires de Genève, et auteur principal de l’article.

Jusqu’à présent, la stratégie a été appliquée dans plus de 15 700 structures de soins dans 168 pays du monde et plus d’une cinquantaine de gouvernements en ont fait le fondement de leurs campagnes nationales pour l’hygiène des mains. Cette étude la valide en tant que référence universelle pour les soins aux patients.


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