Infections nosocomiales-endoscopie / Réaction de la Société Française d'Endoscopie Digestive (SFED)
11 Juin 2013
|Suite à la parution d’un article d’un journal satirique qui accuse pêle-mêle les gynécologues, les urologues et les gastro-entérologues d’être responsables de « 30.000 infections nosocomiales après avoir subi une endoscopie », de nombreux patients annulent leurs rendez-vous de coloscopie et gastroscopie alors que cet examen pourrait leur éviter un cancer digestif.
La SFED (Société Française d’Endoscopie Digestive) s’élève contre la confusion entretenue entre les différentes catégories de techniques (endoscopie digestive et échographie endocavitaire) et contre l’amalgame réalisé, entre les procédures de nettoyage de ces appareils totalement différents, les sondes endocavitaires devant suivre un avis du Haut conseil de santé publique d’octobre 2008.
La SFED rappelle que les procédures de nettoyage – désinfection des endoscopes souples digestifs (munis d’un optique et d’instruments chirurgicaux) ainsi que les contrôles microbiologiques des endoscopes sont extrêmement rigoureux et définis par des textes précis (circulaire n° 591 du 17/12/03 et recommandations DGS/DHOS mars 2007 sur les éléments d’assurance qualité en hygiène relatifs au contrôle microbiologique des endoscopes et à la traçabilité en endoscopie) qui ne sont pas les mêmes que pour le nettoyage des sondes d’échographies, par exemple.
Le risque infectieux généré par une endoscopie digestive effectuée dans les conditions normales est très faible. Il est estimé à 1 infection pour plus de 2 millions d’explorations représentées par les gastroscopies et les coloscopies réalisées en un an en France.
Ce faible risque doit être comparé au bénéfice très important de dépister en endoscopie des maladies graves, en particulier dans le cadre du dépistage et de la prévention du cancer colo rectal : 35.000 nouveaux cas en France chaque année, 17.000 morts, en grande partie évitables si les sujets à risque de cancer colorectal ou dépistés par les tests fécaux bénéficiaient d’une coloscopie de dépistage avec ablation éventuelle de polypes dans le même temps.
La SFED déplore cette désinformation à l’heure où dans l’esprit du « Plan cancer » tout devrait être fait pour motiver le public à se faire dépister.