| 07 Mai 2013
 Introduction – Il n’est pas justifié à proprement parler  d’évoquer une large diffusion de l’alcool durant l’adolescence,  l’expérimentation y étant largement répandue avant même l’entrée au  collège. En revanche, les premières consommations régulières comme les  premières ivresses se développent fortement pendant les « années collège  » pour s’intensifier ensuite tout au long du lycée. Deux enquêtes  interrogent les élèves au moment où s’initient ces premières  alcoolisations, qui peuvent parfois se révéler pour certains d’entre eux  le signe d’une situation à risque. En s’appuyant sur des échantillons  représentatifs de collégiens et de lycéens, ces résultats dressent un  portrait d’ensemble des usages d’alcool de la 6e à la terminale.
Introduction – Il n’est pas justifié à proprement parler  d’évoquer une large diffusion de l’alcool durant l’adolescence,  l’expérimentation y étant largement répandue avant même l’entrée au  collège. En revanche, les premières consommations régulières comme les  premières ivresses se développent fortement pendant les « années collège  » pour s’intensifier ensuite tout au long du lycée. Deux enquêtes  interrogent les élèves au moment où s’initient ces premières  alcoolisations, qui peuvent parfois se révéler pour certains d’entre eux  le signe d’une situation à risque. En s’appuyant sur des échantillons  représentatifs de collégiens et de lycéens, ces résultats dressent un  portrait d’ensemble des usages d’alcool de la 6e à la terminale.
 
Méthodes – Deux enquêtes scolaires internationales menées  régulièrement en France offrent l’occasion d’observer la diffusion des  usages d’alcool au cours de l’adolescence : l’enquête Espad (European  School Survey Project on Alcohol and Other Drugs), centrée sur les  lycéens et dont le dernier exercice s’est déroulé en 2011 ; l’enquête  HBSC (Health Behaviour in School-aged Children), qui s’est déroulée en  2010 auprès des collégiens. 
 
Résultats – L’alcool est la substance psychoactive la plus précocement
expérimentée  à l’adolescence, souvent dans un cadre familial. Ainsi,  l’expérimentation de boissons alcoolisées est déclarée par 59% des  élèves de 6e, elle progresse en fréquence au cours des « années collège »  jusqu’à concerner 83% des élèves de 3e, puis 93% des élèves en  terminale. Au delà du caractère « culturel » que revêt parfois la  consommation d’alcool, l’adolescence se révèle surtout une période où  les premiers comportements d’alcoolisation parfois excessifs peuvent  apparaître. La part de ceux qui déclarent avoir déjà connu une ivresse  progresse nettement, passant de 17% en 4e à 69% des élèves de terminale.  De même, l’usage régulier d’alcool (au moins 10 fois lors du dernier  mois précédant l’enquête) passe de 3% en 4e à 27% en terminale.  Parallèlement, les types de boissons alcoolisées bues par les  adolescents évoluent également avec l’intensification des usages. Si le  cidre et le champagne sont les boissons les plus communément bues au  début de l’adolescence, les bières et les alcools forts deviennent  rapidement les boissons alcoolisées préférées des lycéens.
La consommation d’alcool des 18-25 ans en 2010 en France : spécificités et évolutions depuis 2005
Jean-Baptiste Richard et al.
 Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), Saint-Denis, France
 Auteur correspondant : François Beck (
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 )
 Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), Saint-Denis, France
Cermes3  - Équipe Cesames (Centre de recherche Médecine, sciences, santé, santé  mentale, société), Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité/CNRS  UMR 8211/Inserm U988/EHESS), Paris, France
Les Baromètres santé de l’Institut national de prévention et d’éducation  pour la santé (Inpes) permettent d’observer de façon régulière des  indicateurs de surveillance épidémiologique en population générale. Il  s’agit d’enquêtes transversales répétées, réalisées par téléphone,  représentatives de la population de France métropolitaine âgée de 15 à  75 ans.
 
La dernière enquête, menée en 2010 auprès de 27 653 individus, dont 2  838 âgés de 18 à 25 ans, permet de faire l’état des lieux des  consommations d’alcool des jeunes et de leurs évolutions depuis 2005.
 
Les 18-25 ans, qui se distinguent des personnes plus âgées par des  consommations d’alcool moins régulières, mais plus excessives,  accentuent leurs différences en ce sens en 2010, avec une stabilisation  de la consommation quotidienne d’alcool associée à une augmentation des  alcoolisations ponctuelles importantes et des épisodes d’ivresses. Les  étudiants et les jeunes femmes se démarquent par des augmentations  particulièrement prononcées par rapport à 2005. Les ivresses répétées  concernent près de deux fois plus d’étudiants en 2010 qu’en 2005, et  plus du double parmi les femmes. Les comportements des jeunes hommes et  femmes ont ainsi tendance à se rapprocher.
Malgré la prise en compte de cette problématique dans les politiques de santé publique, ces résultats soulignent l’importance d’une poursuite des efforts des autorités publiques, des éducateurs, des acteurs de prévention et des associations dans la réduction de la fréquence des ivresses, des alcoolisations ponctuelles importantes et de leurs complications potentielles.









