Journée mondiale du paludisme - L'Organisation mondiale de la Santé lance une action d'urgence contre la résistance aux antipaludiques
 
				
							
								
					 
				
							
								
					 
				
					
						
		| 26 Avril 2013
 GENÈVE / PHNOM PENH (Cambodge) ¦ 24 avril 2013 - À   l'occasion de la Journée mondiale du paludisme, le 25 avril,   l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a reconnu que des progrès   importants ont été accomplis pour prévenir et combattre le paludisme, y   compris dans les pays fortement touchés d'Afrique subsaharienne,   soulignant néanmoins la menace que fait peser la résistance aux   antipaludiques dans le Bassin du Mékong, en Asie du Sud-Est, où une   action d'urgence est aujourd'hui engagée.
GENÈVE / PHNOM PENH (Cambodge) ¦ 24 avril 2013 - À   l'occasion de la Journée mondiale du paludisme, le 25 avril,   l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a reconnu que des progrès   importants ont été accomplis pour prévenir et combattre le paludisme, y   compris dans les pays fortement touchés d'Afrique subsaharienne,   soulignant néanmoins la menace que fait peser la résistance aux   antipaludiques dans le Bassin du Mékong, en Asie du Sud-Est, où une   action d'urgence est aujourd'hui engagée.
 
 « Ces dernières  années, les pays d'endémie, notamment en Afrique  subsaharienne, ont  beaucoup progressé dans la réduction des nouveaux cas  de paludisme et  de la mortalité imputable à cette maladie » a déclaré  le Dr Hiroki  Nakatani, Sous-Directeur général de l'OMS chargé du  VIH/SIDA, de la  tuberculose, du paludisme et des maladies tropicales  négligées. « Mais  ces avancées pourraient être menacées. Dans la Région  de l'Asie du  Sud-Est, des signes de plus en plus préoccupants à nos yeux  indiquent  que le parasite palustre devient résistant à des médicaments  qui ont  été jusqu’ici très efficaces. »
 
 Résistance aux antipaludiques 
 
 Le problème de la résistance aux antipaludiques – c'est-à-dire, la   capacité du parasite palustre à survivre aux médicaments – a commencé à   prendre une ampleur mondiale dans les années 1960, lorsque le parasite a   développé une résistance à la chloroquine, un antipaludique alors   largement employé. Cette résistance est d'abord apparue dans le Bassin   du Mékong avant de se propager en Afrique, entraînant une forte hausse   de la morbidité et de la mortalité imputables au paludisme, en   particulier chez l'enfant.
 
 Aujourd'hui, les combinaisons  thérapeutiques à base d'artémisinine (CTA)  sont le traitement de  prédilection. Une résistance à l’artémisinine,  principale composante de  l'association, a été décelée au Cambodge, au  Myanmar, en Thaïlande et  au Viet Nam. Les efforts nationaux visant à  enrayer la résistance ont  eu un certain impact, mais il faut agir  d'urgence si l'on veut éliminer  totalement les souches résistantes du  parasite et faire en sorte que  ces associations médicamenteuses restent  efficaces.
 
 « Les  conséquences d'une résistance généralisée aux artémisinines  seraient  catastrophiques » a déclaré le Dr Robert Newman, Directeur du  Programme  mondial de lutte antipaludique. « Nous devons intervenir  immédiatement  pour protéger l'Asie du Sud-Est aujourd'hui et l'Afrique  subsaharienne  demain. »
 
 Même si des efforts majeurs sont en cours pour  développer de nouvelles  classes d'antipaludiques, aucun produit de  remplacement ne sera  disponible dans un avenir proche.
 
 Action renforcée dans le Bassin du Mékong 
 
 « Nous devons investir davantage pour lutter contre la résistance aux   médicaments » a expliqué le Dr Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds   mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
 
 C’est à Phnom Penh, à l’occasion d’une manifestation organisée par le   Ministère de la Santé du Cambodge, que l'OMS a lancé une nouvelle action   d'urgence face à la résistance aux artémisinines . Fondé sur le Plan   mondial pour enrayer la résistance à l’artémisinine, lancé en 2011 par   l'OMS, et sur une évaluation multi-partenaires des mesures prises à ce   jour dans le domaine, le cadre d'intervention d'urgence guidera le   renforcement à grande échelle des stratégies recommandées par   l'Organisation pour lutter contre cette menace pour la santé publique.
 
 Le cadre appelle instamment les pays touchés à retirer de la  circulation  les antipaludiques de mauvaise qualité et les monothérapies  orales à  base d’artémisinine, leur usage nuisant à l'efficacité de  l'artémisinine  et des médicaments avec lesquels ils sont associés dans  les CTA. Selon  la dernière évaluation menée ce mois par l'OMS, au moins  31 sociétés à  travers la planète commercialisent encore ces  monothérapies. À l'échelle  mondiale, 44 pays ont interdit leur  commercialisation, mais 14  l'autorisent encore.
 
 « Nous sommes à  un tournant. Ce qui semble être une menace localisée  pourrait  facilement prendre des proportions incontrôlables, avec de  graves  implications pour la situation sanitaire mondiale. » a indiqué le  Dr  Newman. « Cette action nécessitera un financement important, un   engagement politique fort et une collaboration plus étroite aux niveaux   régional et international. »
 
 L'action d'urgence, qui suppose  également de créer à Phnom Penh un  centre régional de l'OMS chargé de  soutenir les efforts d'endiguement de  la résistance, a reçu le soutien  financier de la Fondation Bill &  Melinda Gates et l'AusAID. En  outre, le Fonds mondial de lutte contre le  sida, la tuberculose et le  paludisme a récemment annoncé avoir affecté  US $ 100 millions pour  lutter contre cette menace au cours des trois  prochaines années.
 
 Bien qu'il s'agisse d'avancées importantes, l'OMS estime actuellement   que US $ 300-350 millions environ seraient nécessaires en 2013-2015 pour   intensifier comme il se doit les activités menées dans les pays  touchés  du Bassin du Mékong en vue de combattre le paludisme et  d’enrayer la  résistance.
 
 Besoins mondiaux de financement pour la lutte antipaludique
 
 On estime qu'à l'échelle mondiale, US $5,1 milliards au total seront   nécessaires chaque année de 2011 à 2020 pour assurer un accès universel à   la prévention, aux tests de diagnostic et aux traitements   antipaludiques. Même si de nombreux pays ont augmenté leur financement   de la lutte antipaludique, le total mondial des fonds disponibles   n’était encore que de US $ 2,3 milliards en 2011, moins de la moitié de   l'enveloppe nécessaire. Bien des gens n'ont toujours pas accès aux   mesures de prévention – par exemple, moustiquaires et pulvérisation   d'insecticide à effet rémanent à l'intérieur des habitations – et ne   peuvent pas se faire dépister ou obtenir des médicaments efficaces. Fait   tout aussi inquiétant, le récent ralentissement des achats de   moustiquaires pourrait entraîner des résurgences et des flambées.
 
 Le paludisme est une maladie qu'il est tout à fait possible de prévenir   et de traiter. En 2012, des cas de transmission ont été relevés dans  99  pays et territoires, exposant environ 3,3 milliards de personnes au   risque de maladie. On estime qu’en 2010, 219 millions de cas seraient   survenus à l'échelle mondiale (fourchette : 154 à 289 millions) et que   la maladie aurait tué 660 000 personnes (fourchette : 490 000 à   836 000), principalement des enfants de moins de cinq ans.






