Écrit par IRD - INSERM - ANRS
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26 Avril 2013
Le suivi biologique des
patients infectés par le VIH et sous traitement antirétroviral
s’effectue dans les pays du Nord par des mesures
régulières de la charge virale du VIH et des lymphocytes
CD4 : il est peu pratiqué dans les pays du Sud en raison de son
coût élevé et du manque d’équipement des
laboratoires (surtout en milieu rural). Pourtant, ce suivi biologique est
nécessaire pour identifier le plus précocement possible les
patients en échec thérapeutique dont l’état
nécessite un changement de traitement.
L’Organisation Mondiale
de la Santé (OMS) recommande aujourd’hui de pratiquer ce suivi
biologique dans les pays du Sud "quand
cela est possible". Toutefois, le contexte actuel de baisse des
financements internationaux alloués à la lutte contre le VIH/sida
et de durcissement des contraintes budgétaires auxquels font face les
pays à faibles ressources, en limite sérieusement les
possibilités de réalisation. Dans ce contexte, de vifs
débats tendent à opposer deux camps : d'une part, les
partisans d’une approche dite "de
santé publique" plaident pour un suivi clinique exclusif
visant ainsi à minimiser les coûts. L’objectif est de
faciliter l’accès aux traitements du plus grand nombre de
patients. Le second camp considère, lui, que l’introduction
d’un suivi biologique est indispensable pour améliorer la
qualité de la prise en charge des patients sous traitement et ne pas
pénaliser leur avenir thérapeutique (passage en 2e
ligne, 3e ligne). Ils souhaitent ainsi éviter un
« standard » de soins inéquitable entre le Nord
et le Sud.
L’évaluation
économique associée à l’essai Stratall
ANRS/ESTHER dont les résultats sont publiés dans The Lancet Infectious Diseases online http://www.thelancet.com/journals/lancetid/article/PIIS1473-3099(13)70073-2/abstract apportent des éléments
déterminants pour aider à trancher ce débat.
L’essai Stratall ANRS /ESTHER a
été conduit entre mai 2006 et avril 2010 dans 9 hôpitaux
de district ruraux au Cameroun par des équipes de chercheurs
camerounais (Hôpital Central de Yaoundé, Faculté de
Médecine et des Sciences Biomédicales de Yaoundé et
laboratoire IMPM/CREMER/IRD), et français de l’IRD (UMI 233) et
de l’Inserm/IRD/Aix Marseille Université (Unité mixte de
recherche 912 « Sciences économiques et sociales de la
sante et traitement de l'information médicale »). Il a
reçu le soutien financier de l’ANRS et logistique de ESTHER. « Cet essai a comparé des patients bénéficiant
d’un suivi clinique exclusif trimestriel à des patients ayant en
plus un suivi biologique incluant des mesures de la charge virale du VIH et
des CD4 à l’initiation du traitement puis tous les 6 mois. Au
total, 459 patients ont participé à l’essai »
explique le Docteur Christian Laurent de l’IRD (UMI 233), coordinateur
de cet essai.
L’évaluation
économique démontre que le suivi biologique devient
coût-efficace au Cameroun selon le critère recommandé par
l’OMS (coût par année de vie gagnée
inférieur à 3 fois le PIB par habitant) dès lors que le
prix des tests de la charge virale et du comptage des CD4 est
inférieur à 69$. Cela signifie qu’un pays comme le
Cameroun dont le PIB par habitant est d’environ 1200$, dispose du
niveau de richesse nécessaire qui lui permettrait de financer, en
théorie, une stratégie de suivi biologique pour ses patients
vivant avec le VIH et sous traitement.
Surtout, l’étude
montre que le suivi biologique des patients traités devient aussi
coût-efficace que la mise sous traitement de nouveaux patients lorsque
le prix de ces deux tests descend à 20$. « Ce résultat est capital car les
décideurs de santé publique des pays du Sud sont le plus
souvent soumis à des budgets fixes et limités qui peuvent les
conduire à des arbitrages entre assurer la mise sous traitement de
nouveaux patients éligibles et améliorer la prise en charge des
patients déjà traités par un suivi biologique
adéquat » ajoute le Docteur Sylvie Boyer de l’
Unité Mixte de Recherche 912 (Inserm/IRD/Aix-Marseille
Université), premier auteur de l’article.
Au moment
de l’étude, le coût total (incluant les consommables, le
personnel et les équipements) des tests de charge virale et des CD4
variait entre 63$ (avec l’utilisation, pour la mesure de la charge
virale, de tests génériques Biocentric
développés par l'ANRS) et 95$ (en utilisant des tests de charge
virale industriels). Depuis 2010, note le Professeur Eric Delaporte
(IRD/Université Montpellier 1, UMI 233), co-auteur de l'article, « Des baisses importantes de
prix des réactifs des tests de charge virale ont été
observées au Cameroun. Ces prix oscillent aujourd’hui entre 15
et 20$, ce qui suggère qu’une augmentation de la demande
contribue bien à faire baisser les prix de ces tests ».
Les
résultats mettent également en évidence que le ratio coût-efficacité
du suivi biologique s'améliore considérablement chez les
patients initiant un traitement à un stade avancé de la
maladie, avec un taux de CD4 inférieur à 200 cellules/mm3,
car le nombre d'années de vie gagnées augmente de façon
significative.
Cette
étude économique est la première réalisée
sur des données réelles, recueillies dans un contexte
décentralisé de prise en charge du VIH, contexte qui
représente la réalité des soins dans les pays à
faibles ressources aujourd’hui. Elle met en lumière qu’un
suivi biologique peut être coût-efficace sous certaines
conditions de prix. « La
poursuite de la baisse des prix est nécessaire de façon
à rendre le suivi biologique accessible financièrement dans les
pays à faibles ressources. Plutôt que de renoncer à
mettre à disposition un suivi adéquat pour les patients
du Sud sous prétexte de non rentabilité économique, il
faut plutôt créer les conditions pour rendre celui-ci
coût-efficace. Cela passe notamment par le développement de
nouvelles technologies bon marché (de type « point of
care ») qui ne nécessitent pas un équipement lourd
de laboratoire et une formation spécialisée et qui sont donc
faciles d’utilisation en milieu rural » insiste le
Professeur Jean-Paul Moatti, directeur de
l’Unité mixte 912 (Inserm/IRD/ Aix-Marseille Université),
coordinateur de cette évaluation économique.
Source : Boyer S, March L, Kouanfack
C, Laborde-Balen G, Marino P, Aghokeng
AF, Mpoudi-Ngole E, Koulla-Shiro
S, Delaporte E, Carrieri
MP, Spire B, Laurent C, Moatti JP, on behalf of the
Stratall ANRS 12110/ESTHER Study Group. Monitoring
of HIV viral load, CD4 cell count, and clinical assessment versus clinical
monitoring alone for antiretroviral therapy in low-resource settings (Stratall ANRS 12110/ESTHER) : a
cost-effectiveness analysis. The Lancet Infectious
Diseases, 2013.
Le suivi biologique des
patients infectés par le VIH et sous traitement antirétroviral
s’effectue dans les pays du Nord par des mesures
régulières de la charge virale du VIH et des lymphocytes
CD4 : il est peu pratiqué dans les pays du Sud en raison de son
coût élevé et du manque d’équipement des
laboratoires (surtout en milieu rural). Pourtant, ce suivi biologique est
nécessaire pour identifier le plus précocement possible les
patients en échec thérapeutique dont l’état
nécessite un changement de traitement.
L’Organisation Mondiale
de la Santé (OMS) recommande aujourd’hui de pratiquer ce suivi
biologique dans les pays du Sud "quand
cela est possible". Toutefois, le contexte actuel de baisse des
financements internationaux alloués à la lutte contre le VIH/sida
et de durcissement des contraintes budgétaires auxquels font face les
pays à faibles ressources, en limite sérieusement les
possibilités de réalisation. Dans ce contexte, de vifs
débats tendent à opposer deux camps : d'une part, les
partisans d’une approche dite "de
santé publique" plaident pour un suivi clinique exclusif
visant ainsi à minimiser les coûts. L’objectif est de
faciliter l’accès aux traitements du plus grand nombre de
patients. Le second camp considère, lui, que l’introduction
d’un suivi biologique est indispensable pour améliorer la
qualité de la prise en charge des patients sous traitement et ne pas
pénaliser leur avenir thérapeutique (passage en 2e
ligne, 3e ligne). Ils souhaitent ainsi éviter un
« standard » de soins inéquitable entre le Nord
et le Sud.
L’évaluation
économique associée à l’essai Stratall
ANRS/ESTHER dont les résultats sont publiés dans The Lancet Infectious Diseases online http://www.thelancet.com/journals/lancetid/article/PIIS1473-3099(13)70073-2/abstract apportent des éléments
déterminants pour aider à trancher ce débat.
L’essai Stratall ANRS /ESTHER a
été conduit entre mai 2006 et avril 2010 dans 9 hôpitaux
de district ruraux au Cameroun par des équipes de chercheurs
camerounais (Hôpital Central de Yaoundé, Faculté de
Médecine et des Sciences Biomédicales de Yaoundé et
laboratoire IMPM/CREMER/IRD), et français de l’IRD (UMI 233) et
de l’Inserm/IRD/Aix Marseille Université (Unité mixte de
recherche 912 « Sciences économiques et sociales de la
sante et traitement de l'information médicale »). Il a
reçu le soutien financier de l’ANRS et logistique de ESTHER. « Cet essai a comparé des patients bénéficiant
d’un suivi clinique exclusif trimestriel à des patients ayant en
plus un suivi biologique incluant des mesures de la charge virale du VIH et
des CD4 à l’initiation du traitement puis tous les 6 mois. Au
total, 459 patients ont participé à l’essai »
explique le Docteur Christian Laurent de l’IRD (UMI 233), coordinateur
de cet essai.
L’évaluation
économique démontre que le suivi biologique devient
coût-efficace au Cameroun selon le critère recommandé par
l’OMS (coût par année de vie gagnée
inférieur à 3 fois le PIB par habitant) dès lors que le
prix des tests de la charge virale et du comptage des CD4 est
inférieur à 69$. Cela signifie qu’un pays comme le
Cameroun dont le PIB par habitant est d’environ 1200$, dispose du
niveau de richesse nécessaire qui lui permettrait de financer, en
théorie, une stratégie de suivi biologique pour ses patients
vivant avec le VIH et sous traitement.
Surtout, l’étude
montre que le suivi biologique des patients traités devient aussi
coût-efficace que la mise sous traitement de nouveaux patients lorsque
le prix de ces deux tests descend à 20$. « Ce résultat est capital car les
décideurs de santé publique des pays du Sud sont le plus
souvent soumis à des budgets fixes et limités qui peuvent les
conduire à des arbitrages entre assurer la mise sous traitement de
nouveaux patients éligibles et améliorer la prise en charge des
patients déjà traités par un suivi biologique
adéquat » ajoute le Docteur Sylvie Boyer de l’
Unité Mixte de Recherche 912 (Inserm/IRD/Aix-Marseille
Université), premier auteur de l’article.
Au moment
de l’étude, le coût total (incluant les consommables, le
personnel et les équipements) des tests de charge virale et des CD4
variait entre 63$ (avec l’utilisation, pour la mesure de la charge
virale, de tests génériques Biocentric
développés par l'ANRS) et 95$ (en utilisant des tests de charge
virale industriels). Depuis 2010, note le Professeur Eric Delaporte
(IRD/Université Montpellier 1, UMI 233), co-auteur de l'article, « Des baisses importantes de
prix des réactifs des tests de charge virale ont été
observées au Cameroun. Ces prix oscillent aujourd’hui entre 15
et 20$, ce qui suggère qu’une augmentation de la demande
contribue bien à faire baisser les prix de ces tests ».
Les
résultats mettent également en évidence que le ratio coût-efficacité
du suivi biologique s'améliore considérablement chez les
patients initiant un traitement à un stade avancé de la
maladie, avec un taux de CD4 inférieur à 200 cellules/mm3,
car le nombre d'années de vie gagnées augmente de façon
significative.
Cette
étude économique est la première réalisée
sur des données réelles, recueillies dans un contexte
décentralisé de prise en charge du VIH, contexte qui
représente la réalité des soins dans les pays à
faibles ressources aujourd’hui. Elle met en lumière qu’un
suivi biologique peut être coût-efficace sous certaines
conditions de prix. « La
poursuite de la baisse des prix est nécessaire de façon
à rendre le suivi biologique accessible financièrement dans les
pays à faibles ressources. Plutôt que de renoncer à
mettre à disposition un suivi adéquat pour les patients
du Sud sous prétexte de non rentabilité économique, il
faut plutôt créer les conditions pour rendre celui-ci
coût-efficace. Cela passe notamment par le développement de
nouvelles technologies bon marché (de type « point of
care ») qui ne nécessitent pas un équipement lourd
de laboratoire et une formation spécialisée et qui sont donc
faciles d’utilisation en milieu rural » insiste le
Professeur Jean-Paul Moatti, directeur de
l’Unité mixte 912 (Inserm/IRD/ Aix-Marseille Université),
coordinateur de cette évaluation économique.
Source : Boyer S, March L, Kouanfack
C, Laborde-Balen G, Marino P, Aghokeng
AF, Mpoudi-Ngole E, Koulla-Shiro
S, Delaporte E, Carrieri
MP, Spire B, Laurent C, Moatti JP, on behalf of the
Stratall ANRS 12110/ESTHER Study Group. Monitoring
of HIV viral load, CD4 cell count, and clinical assessment versus clinical
monitoring alone for antiretroviral therapy in low-resource settings (Stratall ANRS 12110/ESTHER) : a
cost-effectiveness analysis. The Lancet Infectious
Diseases, 2013.
Le suivi biologique des
patients infectés par le VIH et sous traitement antirétroviral
s’effectue dans les pays du Nord par des mesures
régulières de la charge virale du VIH et des lymphocytes
CD4 : il est peu pratiqué dans les pays du Sud en raison de son
coût élevé et du manque d’équipement des
laboratoires (surtout en milieu rural). Pourtant, ce suivi biologique est
nécessaire pour identifier le plus précocement possible les
patients en échec thérapeutique dont l’état
nécessite un changement de traitement.
L’Organisation Mondiale
de la Santé (OMS) recommande aujourd’hui de pratiquer ce suivi
biologique dans les pays du Sud "quand
cela est possible". Toutefois, le contexte actuel de baisse des
financements internationaux alloués à la lutte contre le VIH/sida
et de durcissement des contraintes budgétaires auxquels font face les
pays à faibles ressources, en limite sérieusement les
possibilités de réalisation. Dans ce contexte, de vifs
débats tendent à opposer deux camps : d'une part, les
partisans d’une approche dite "de
santé publique" plaident pour un suivi clinique exclusif
visant ainsi à minimiser les coûts. L’objectif est de
faciliter l’accès aux traitements du plus grand nombre de
patients. Le second camp considère, lui, que l’introduction
d’un suivi biologique est indispensable pour améliorer la
qualité de la prise en charge des patients sous traitement et ne pas
pénaliser leur avenir thérapeutique (passage en 2e
ligne, 3e ligne). Ils souhaitent ainsi éviter un
« standard » de soins inéquitable entre le Nord
et le Sud.
L’évaluation
économique associée à l’essai Stratall
ANRS/ESTHER dont les résultats sont publiés dans The Lancet Infectious Diseases online http://www.thelancet.com/journals/lancetid/article/PIIS1473-3099(13)70073-2/abstract apportent des éléments
déterminants pour aider à trancher ce débat.
L’essai Stratall ANRS /ESTHER a
été conduit entre mai 2006 et avril 2010 dans 9 hôpitaux
de district ruraux au Cameroun par des équipes de chercheurs
camerounais (Hôpital Central de Yaoundé, Faculté de
Médecine et des Sciences Biomédicales de Yaoundé et
laboratoire IMPM/CREMER/IRD), et français de l’IRD (UMI 233) et
de l’Inserm/IRD/Aix Marseille Université (Unité mixte de
recherche 912 « Sciences économiques et sociales de la
sante et traitement de l'information médicale »). Il a
reçu le soutien financier de l’ANRS et logistique de ESTHER. « Cet essai a comparé des patients bénéficiant
d’un suivi clinique exclusif trimestriel à des patients ayant en
plus un suivi biologique incluant des mesures de la charge virale du VIH et
des CD4 à l’initiation du traitement puis tous les 6 mois. Au
total, 459 patients ont participé à l’essai »
explique le Docteur Christian Laurent de l’IRD (UMI 233), coordinateur
de cet essai.
L’évaluation
économique démontre que le suivi biologique devient
coût-efficace au Cameroun selon le critère recommandé par
l’OMS (coût par année de vie gagnée
inférieur à 3 fois le PIB par habitant) dès lors que le
prix des tests de la charge virale et du comptage des CD4 est
inférieur à 69$. Cela signifie qu’un pays comme le
Cameroun dont le PIB par habitant est d’environ 1200$, dispose du
niveau de richesse nécessaire qui lui permettrait de financer, en
théorie, une stratégie de suivi biologique pour ses patients
vivant avec le VIH et sous traitement.
Surtout, l’étude
montre que le suivi biologique des patients traités devient aussi
coût-efficace que la mise sous traitement de nouveaux patients lorsque
le prix de ces deux tests descend à 20$. « Ce résultat est capital car les
décideurs de santé publique des pays du Sud sont le plus
souvent soumis à des budgets fixes et limités qui peuvent les
conduire à des arbitrages entre assurer la mise sous traitement de
nouveaux patients éligibles et améliorer la prise en charge des
patients déjà traités par un suivi biologique
adéquat » ajoute le Docteur Sylvie Boyer de l’
Unité Mixte de Recherche 912 (Inserm/IRD/Aix-Marseille
Université), premier auteur de l’article.
Au moment
de l’étude, le coût total (incluant les consommables, le
personnel et les équipements) des tests de charge virale et des CD4
variait entre 63$ (avec l’utilisation, pour la mesure de la charge
virale, de tests génériques Biocentric
développés par l'ANRS) et 95$ (en utilisant des tests de charge
virale industriels). Depuis 2010, note le Professeur Eric Delaporte
(IRD/Université Montpellier 1, UMI 233), co-auteur de l'article, « Des baisses importantes de
prix des réactifs des tests de charge virale ont été
observées au Cameroun. Ces prix oscillent aujourd’hui entre 15
et 20$, ce qui suggère qu’une augmentation de la demande
contribue bien à faire baisser les prix de ces tests ».
Les
résultats mettent également en évidence que le ratio coût-efficacité
du suivi biologique s'améliore considérablement chez les
patients initiant un traitement à un stade avancé de la
maladie, avec un taux de CD4 inférieur à 200 cellules/mm3,
car le nombre d'années de vie gagnées augmente de façon
significative.
Cette
étude économique est la première réalisée
sur des données réelles, recueillies dans un contexte
décentralisé de prise en charge du VIH, contexte qui
représente la réalité des soins dans les pays à
faibles ressources aujourd’hui. Elle met en lumière qu’un
suivi biologique peut être coût-efficace sous certaines
conditions de prix. « La
poursuite de la baisse des prix est nécessaire de façon
à rendre le suivi biologique accessible financièrement dans les
pays à faibles ressources. Plutôt que de renoncer à
mettre à disposition un suivi adéquat pour les patients
du Sud sous prétexte de non rentabilité économique, il
faut plutôt créer les conditions pour rendre celui-ci
coût-efficace. Cela passe notamment par le développement de
nouvelles technologies bon marché (de type « point of
care ») qui ne nécessitent pas un équipement lourd
de laboratoire et une formation spécialisée et qui sont donc
faciles d’utilisation en milieu rural » insiste le
Professeur Jean-Paul Moatti, directeur de
l’Unité mixte 912 (Inserm/IRD/ Aix-Marseille Université),
coordinateur de cette évaluation économique.
Source : Boyer S, March L, Kouanfack
C, Laborde-Balen G, Marino P, Aghokeng
AF, Mpoudi-Ngole E, Koulla-Shiro
S, Delaporte E, Carrieri
MP, Spire B, Laurent C, Moatti JP, on behalf of the
Stratall ANRS 12110/ESTHER Study Group. Monitoring
of HIV viral load, CD4 cell count, and clinical assessment versus clinical
monitoring alone for antiretroviral therapy in low-resource settings (Stratall ANRS 12110/ESTHER) : a
cost-effectiveness analysis. The Lancet Infectious
Diseases, 2013.
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