altMarisol Touraine, ministre de la santé a souhaité qu’une douzaine d’engagements puissent se mettre en place, dans chaque région. Ils visent à essayer de lutter contre les déserts médicaux. Globalement la Corse ne manque pas de professionnels de santé, mais le problème vient d’une concentration de médecin plus importante sur le littoral et les grandes communes. L’âge moyen de ces professionnels de santé est de 56/57 ans, et il est urgent de penser à renouveler ces générations.


Changer la formation et faciliter d’installation des jeunes médecins

Un pacte
Les jeunes générations, quant à elles, expriment des attentes différentes de celles de nos aînés (qualité de vie, emploi conjoint, écoles) et le désir d’un exercice dans des lieux moins isolés et plus regroupés.
La Corse est la deuxième région française la plus âgée, et en 2012 les personnes 75 ans et plus représentaient 10% de la population. Cette dernière est peu dense, avec 36 habitants au km² et des espaces ruraux de très faible densité caractérisent la Corse.
Elle est avant tout un territoire rural et de montagne, qui entraîne des difficultés d’accès à certains équipements pour des zones isolées : 92 des communes sont classées en zone « montagne », 45% de la population résident en zone « montagne » et 37% des médecins généralistes y sont installés. Si rien est fait aujourd’hui, d’ici 2030, la densité de la médecine générale devrait diminuer de prêt de 35%.

Trois objectifs, quatre engagements
L’enjeu du pacte est de lutter contre le désert médical. Trois objectifs comprenant quatre engagements  chacun ont été arrêtés.
10% seulement des médecins s’installent en libéral à la fin de leurs études. Fort de ce constat, l’objectif à atteindre est que l’ensemble des étudiants qui sont en 2ème cycle de médecine générale, (externat, 4 à 7ème année), puissent suivi un stage en médecine générale. Ca sera le cas pour 8 000 étudiants en 2017.
Le CESP (Contrat d’Engagement du Service Public), bourse versées aux étudiants ou aux internes en médecine en contrepartie d’un engagement à s’installer en zones démédicalisées, n’a pas atteint ses objectifs puisque, seulement, 351 contrats ont été signés sur les 800 proposés. Ce dispositif a été peu attractif en Corse. Plus de latitude sera donnée aux ARS pour cibler des territoires, des zones ou des spécialités qui soient plus en adéquation avec le constat fait sur le terrain. Aux zones fragiles recensées, s’ajouteront celles en difficultés. De plus un dispositif identique sera dédié pour les chirurgiens dentistes. L’objectif est de doubler les CEPS d’ici 2017.
Des postes territoriaux de médecins généraistes, seront créés pour des jeunes médecins ayant fini leur internat, des remplaçants ou des collaborateurs pour les aider à s’installer. Une garantie financière mensuelle brute de 4 400 € sur deux ans, sera versée, » en contrepartie d’une installation.
En Corse cet accompagnement sera privilégié au sein des futures maisons de santé.
Un référent unique, dans chaque région,  facilitera l’installation de ces jeunes médecins. Chaque région proposera un site web aux étudiants et aux internes, qui donnera des informations sur les stages, et offriront un accompagnement pour le choix du lieu, les démarches à effectuer et les aides existantes.
Xavier Pieri, référent pour la mise en œuvre du pacte territoire-santé à l’ARS, sera le "référent installation" désigné.

Transformer les conditions d’exercice des professionnels de santé

Communes fragiles en région Corse
Communes fragiles en région Corse
Il s’agira de développer le travail en équipe, afin de changer le mode d’exercice des jeunes médecins, qui aspire à travailler de façon organisé et d’être regroupé, autour de pôle santé ou de maisons de santé. Ils s’appuieront sur un projet, autour d’une organisation qui dépasse le cadre unique de la prise en charge curative, qui deviendra globale (prévention, dépistage, éducation thérapeutique). Les systèmes d’information performants, devront coordonner le tout et d’autres professionnels de santé (Kiné, infirmières, pharmaciens, orthoptistes..) pourront intégrer ce système.
Avant fin 2013, le premier forfait d’équipe sera mis en place.
Dans l’île, sept projets de création de maisons de santé pluri-professionnelles sont en cours d’instruction, (celle de Calenzana sera opérationnelle cette année), dont cinq sur des territoires définis comme fragiles par le SROS ambulatoire. Un partenariat entre la CTC, la Préfecture de Région et l’ARS a été formalisée à travers la création d’une instance régionale de pilotage (IRP), qui instruira ces projets de maison de santé.
Dans le même temps, il faudra rapprocher les maisons de santé des universités pour développer le vivier de terrains de stages des étudiants et des internes en médecine. Pour la Corse, une convention de partenariat ARS-CTC-Universités Marseille, Nice, Université de Corse est en cours d’élaboration.
Autre objectif : Développer la télémédecine adaptée à la typographie et aux régions montagneuses de la Corse. Notamment dans l’approche de la télé expertise, entre les généralistes sur le territoire et les spécialistes éloignés. Une expérimentation sur la filière dermatologique, en articulation avec le plan cancer (dépistage cancers cutané) est prévue pour le courant 2013.
Enfin, il faudra accélérer le transfert des compétences concernant certaines spécialités, en déléguant davantage de tâches, afin de libérer plus de temps médical. Une étude va être menée sur le territoire corse par les deux référents de l’ARS, concernant la filière ophtalmologique.

Investir dans les territoires isolés

Projets PSP/MST
Projets PSP/MST

Garantir un accès aux soins urgents en moins de 30 mn d’ici 2015, c'est un autre objectif à atteindre.
Le contexte de la Corse reste très particulier. 25% de la population réside dans des communes à plus de 30mn d’un accès d’urgence ou d’une antenne SMUR (8 à ce jour). Quatre secteurs restent encore à plus de 40mn des services d’urgences : Deux Sevi-Deux Sorru, Cap Corse, Haut Taravo, Corsta Verde.
L’idée est d’en développer le nombre, ainsi que le statut de «  médecins correspondants SAMU » pour inciter les généralistes à intégrer le dispositif et par la coopération de tous, de conserver le maillage du territoire, et la qualité des prises en charge.
Parmi les autres engagements il s'agira de permettre aux professionnels hospitaliers et salariés de s’appuyer sur des structures ambulatoires. Un certain nombre de praticiens hospitaliers  de centres de santé ou mutualistes, sont près à diversifier leurs activités en exerçant dans des zones démédicalisées. Des conventions ARS/Etablissements permettront la mise à dispositions de médecins dans les territoires les plus fragiles identifiés dans le PRS (Projet Régional de Santé). Deux PH Urgentistes sont déjà installés dans l’Alta Rocca.
Il faudra aussi adapter les hôpitaux de proximité et responsabiliser les centres hospitaliers de niveau régional à leurs territoires. Par exemple dans le Sartenais va être mis en place dans le cadre de la nouvelle organisation de la permanence de soins, une maison médicale de garde, point fixe adossé à l’hôpital de Sartène où les médecins libéraux pourront le samedi, dimanche et jours fériés prendre des consultations de garde sur l’hôpital de Sartène.
Des consultations avancées pourront, aussi, être mise en place, dans les spécialités représentants des carences d’offre.

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