11 Avril 2013
|Au 9 avril 2013, un total de 28 cas humains (dont 8 décès) du nouveau variant d’influenza aviaire A(H7N9), virus recombinant avec des gènes des virus A(H7N9) et A(H9N2)(cf. BHI n°393), a été rapporté en Chine (cf. carte ci-dessous) :
- 13 cas dans la province Shanghai,
- 2 cas dans la province d’Anhui,
- 8 cas dans la province de Jiangsu,
- 5 cas dans la province de Zhejiang.
Depuis le 4 avril 2013, aucune nouvelle province ne semble avoir été touchée. Tous les cas sont âgés de plus de 25 ans, excepté un garçon de 4 ans rapporté à Shanghai (âge moyen : 57 ans). Les hommes sont majoritaires (n=19/28). Sur les 28 cas identifiés, 5 seulement ont présenté des signes cliniques modérés, 23 ont développé des signes cliniques sévères (dont 8 sont décédés). Sur les 11 premiers cas identifiés, 2 avaient des comorbidités rapportées (obésité et maladie cardiaque) et une femme est enceinte parmi les 28 cas. Les personnes contacts des cas (environ 650) sont investigués cliniquement mais aussi prélevés (sérologie et PCR) (source OMS). Aucun contact de cas n’a présenté des signes, excepté 2 membres de la famille du premier cas rapporté de 87 ans (2 fils hospitalisés pour pneumonie en février dont 1 décédé). Aucun lien épidémiologique entre les cas n’a été rapporté. Pour seulement 6 cas sur les 28, des contacts avec des animaux (morts ou non) ont été rapportés. A ce jour, aucun vaccin n’est disponible pour ce nouveau virus.
D’après le ministère de l’agriculture chinois, les autorités agricoles auraient déclaré avoir détecté le virus A(H7N9) dans des échantillons prélevés sur des pigeons dans un marché à Shanghai. L’OIE a notifié un pigeon (de consommation) testé positif pour A(H7N9) ainsi que des poulets dans un marché à Shanghai. Les investigations autour des animaux sont renforcées. La FAO insiste sur la nécessité d'adopter des mesures de biosécurité drastiques alors que ce nouveau virus est difficile à détecter chez les volailles : les animaux ne présentent peu - voire aucun - signes de maladie (contrairement aux épizooties A (H5N1)). Ces précautions de base sont accessibles sur leur site (http://www.fao.org/news/story/fr/item/173688/icode/). En Europe, un embargo sur l’importation de volailles vivantes en provenance de Chine et de produits avicoles est déjà en vigueur.
Des mesures de contrôles prises par les autorités chinoises dans la ville Shanghai sont rapportées : abattages, fermetures de zoos et de marchés, désinfection des écoles,…
A ce stade, aucun lien épidémiologique n’a été identifié entre les 28 cas confirmés des 4 provinces chinoises. On ne peut donc pas pour l’instant exclure la possibilité d’une transmission interhumaine.
L’infection chez l’homme par de nouveaux variants est rare : ces infections peuvent entrainer la survenue de cas sporadiques graves (ex : A(H5N1)) sans transmission interhumaine soutenue ou des infections modérées/graves avec transmission interhumaine soutenue (ex : pandémie A(H1N1), 2009). La situation reste suivie avec la plus grande attention.