| 21 Mars 2013
 L'Institut de veille sanitaire (InVS) et la Fédération  nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS)  ont réalisé en 2010-2011 une étude intitulée ProSanté dans plusieurs  villes de France auprès de personnes en situation de prostitution, avec  le soutien de la Direction générale de la Santé.
L'Institut de veille sanitaire (InVS) et la Fédération  nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS)  ont réalisé en 2010-2011 une étude intitulée ProSanté dans plusieurs  villes de France auprès de personnes en situation de prostitution, avec  le soutien de la Direction générale de la Santé. 
 Cette étude comporte deux volets : un volet santé-social  coordonné par la FNARS avec 12 structures d’accueil et d'accompagnement  de populations en situation de prostitution et un volet médical  coordonné par l’InVS avec des structures de soins anonymes et gratuits.
 Si cette première étude globale sur l’état de santé,  l’accès aux soins et l’accès aux droits, n’inclut que 251 personnes en  situation de prostitution, elle permet néanmoins de définir des  préconisations pour contribuer à l’amélioration de la prise en charge,  la prévention et l’accès aux soins.
Des profils particuliers 
 Pour 88% des personnes incluses dans l’étude, la rue est le  principal lieu de contact avec les clients. Les personnes ayant une  activité de prostitution "indoor " (internet, téléphone, bar,  appartement, salon de massage) n’y sont quasiment pas représentées.  Cette étude permet cependant une meilleure connaissance des populations en situation de prostitution les plus précarisées. L’isolement  relationnel et la précarité des conditions de logement caractérisent en  effet les personnes rencontrées dans l’étude : 39% vivent dans un  logement précaire (hôtel, centre d’accueil….).La moitié n’a pas de titre  de séjour ou a un titre précaire. Les personnes ayant participé au  volet médical sont globalement plutôt jeunes, de sexe féminin, nées à  l’étranger et dans une situation administrative plus précaire.
Un état de santé souvent perçu par les personnes interrogées comme dégradé 
 Plus de la moitié des participants à l’étude déclare être  dans un état de santé moyen, mauvais ou très mauvais , proportion bien  supérieure à celle déclarée par la population générale. Plus du tiers  déclarent une maladie chronique (70% des transgenres), parmi lesquelles  le VIH/sida, une maladie respiratoire, un diabète ou une hépatite virale  Une majorité de participants déclare des problèmes de sommeil et la  consommation de somnifères. Les personnes se révèlent fragiles sur le  plan psychique (sentiment d’anxiété, pensées suicidaires) et très  exposées aux violences physiques ou psychologiques. L’état de santé  observé par les médecins se révèle cependant bon.
En termes de conduites à risque, si l’usage du préservatif masculin est quasi-systématique lors des pénétrations anales/vaginales tarifées, il l’est moins lors de fellations ou de rapports hors prostitution. Les personnes sont peu vaccinées contre l'hépatite B, alors qu’il s’agit d’un virus transmissible par voie sexuelle. La consommation d’alcool et de tabac est plus importante qu’en population générale.
Chez les femmes, on note une grande vulnérabilité sur le plan gynéco-obstétrical : faible prévention vis-à-vis du cancer du col de l'utérus (34% n’ont jamais réalisé de frottis), faible utilisation d'une contraception orale et un fort recours aux IVG. Elles ont également des problèmes de surpoids.
Les personnes transgenres déclarent, quant à elles, être très touchées par le VIH.
Si 74 % des personnes possédaient une couverture maladie, plus de la moitié n’avaient pas de complémentaire santé. Les raisons financières, la barrière linguistique et la méconnaissance des lieux de soins figurent parmi les principales raisons de non recours aux soins.
Sensibiliser les professionnels et mettre en place des partenariats
 Cette étude permet de formuler des recommandations afin de  favoriser la prévention, l’accès aux droits et aux soins. Ces  recommandations visent à la fois les professionnels (intervenants  sociaux, médecins…) susceptibles d’être en contact avec ces personnes  ainsi que les pouvoirs publics. Elles encouragent également la mise en  place de partenariats territoriaux entre associations, acteurs du social  et du sanitaire, institutions et collectivités.
Pour en savoir plus - L’Etude ProSanté 2010-2011 et sa synthèse :









