01 Mars 2013
|Des dizaines de personnes meurent chaque jour faute de pouvoir accéder à des soins de santé adéquats ou du fait de pénuries d’articles médicaux essentiels. Le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien mettent tout en œuvre pour aider à sauver des vies en distribuant des secours médicaux de première nécessité à travers tout le pays. « De nombreuses vies pourraient être sauvées et de nombreux handicaps graves évités si les blessés pouvaient accéder rapidement à des structures de santé convenablement équipées », déclare le Dr Andrea Reis, coordonnatrice des activités de santé du CICR en Syrie. « Des dizaines de structures dans tout le pays font face à des pénuries d’équipement, de matériel et de personnel. » Les combats en cours ont endommagé la plupart des infrastructures du pays, notamment les hôpitaux et autres structures médicales. Les établissements hospitaliers qui sont encore debout se démènent pour continuer à fonctionner. On déplore en outre un manque de respect pour les structures médicales et le personnel de santé de la part de ceux qui prennent part aux combats. Ainsi, depuis le début du conflit, un grand nombre d’auxiliaires médicaux, parmi lesquels des volontaires du Croissant-Rouge arabe syrien, ont perdu leur vie en tentant de sauver celle des autres. Selon le Dr Reis, « la fourniture des soins de santé dans le pays continue de dépendre essentiellement de la capacité du personnel médical d’accéder en toute sécurité aux blessés et aux malades ». Souvent, la vie des blessés ne tient qu’à la rapidité avec laquelle les auxiliaires médicaux et les secouristes parviennent à les évacuer et à les soigner. « Dans les zones durement touchées, comme Alep et Deir Ezzor, rejoindre certains hôpitaux est un véritable défi. Nous avons pu acheminer des secours médicaux dans ces zones par l’intermédiaire du Croissant-Rouge arabe syrien, mais il faut en faire encore beaucoup plus », explique la coordonnatrice santé du CICR. Depuis le début de la crise en Syrie, le CICR, avec l’aide du Croissant-Rouge arabe syrien, a distribué du matériel chirurgical et d’autres articles médicaux en quantité suffisante pour soigner des milliers de patients blessés dans tout le pays, y compris dans les régions contrôlées par l’opposition. Récemment, le CICR a en outre fourni des secours médicaux directement à certains hôpitaux et autres structures de santé à Homs, Damas et Damas-Campagne, outre ceux qu’il a remis à diverses occasions au ministère de la Santé. Parmi les articles les plus demandés et fournis figurent les produits anesthésiques, les matériels de pansement et les solutions pour perfusion. « Les besoins restent immenses », relève cependant le Dr Reis. Pour répondre efficacement aux besoins médicaux, le CICR procède chaque fois qu’il le peut à des évaluations dans les hôpitaux et autres structures de santé, directement ou en collaboration avec le Croissant-Rouge arabe syrien. En février, après avoir évalué les besoins dans plusieurs hôpitaux du gouvernorat de Homs, le CICR a fourni des secours médicaux à Tal Kalakh, Houla et dans d’autres localités. « En Syrie, un grand nombre de structures de santé voient arriver chaque jour des blessés, explique le Dr Reis. Elles ont besoin d’un approvisionnement continu en médicaments et en matériel médical pour pouvoir continuer à fonctionner et à faire face aux besoins. Si elle n’est pas soignée, même une blessure légère peut avoir de graves conséquences, voire une issue fatale. » Le CICR demeure profondément préoccupé par le manque de respect pour les services médicaux en Syrie. En vertu du droit international humanitaire, les parties au conflit sont tenues de respecter et protéger en toutes circonstances le personnel de santé, les véhicules sanitaires (comme les ambulances) ainsi que les hôpitaux et autres unités médicales. Ils ne doivent pas faire l’objet d’attaques, et leurs activités ne doivent pas être inutilement entravées. Les parties doivent en outre faciliter leur passage en toute sécurité et prendre toutes les mesures pratiquement possibles pour faire en sorte que les blessés et les malades puissent recevoir au plus vite les soins médicaux dont ils ont besoin. Depuis le début du mois de février, le CICR a : ● évalué les besoins et les capacités chirurgicales de l’hôpital public Al-Waleed et des hôpitaux privés Al-Zaem et Al-Birr à Homs, et visité l’hôpital national de Tal Kalakh ; ● remis des médicaments et du matériel médical au Croissant-Rouge arabe syrien dans le village de Kafr Laha (région de Houla) ; ● remis 150 kits de perfusion – permettant de soigner 7 500 patients – au ministère de la Santé ; ● fourni des médicaments à l’hôpital Al-Mojtahed de Damas. En février, en collaboration avec le Croissant-Rouge arabe syrien, le CICR a en outre : ● fourni 60 000 litres d’hypochlorite de sodium (produit pour le traitement de l’eau) au service des eaux de Deir Ezzor pour l’aider à assurer l’approvisionnement en eau potable de quelque 1,2 million de personnes ; ● fourni et installé un générateur d’une capacité de 1000 kVA dans une station de traitement des eaux à Al-Qusayr (gouvernorat de Homs), afin d’aider le service local des eaux à maintenir l’approvisionnement en eau potable pour 1,2 million de personnes à Hama ; ● acheminé de l’eau par camion pour 65 000 personnes à Tal Kurdi et à Nabak (gouvernorat de Damas-Campagne) ; ● continué d’améliorer les systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement ainsi que les logements dans 147 sites accueillant près de 35 000 personnes déplacées, à Damas-Campagne, Homs, Alep, Hassakeh, Sweida et Quneitra ; ● fourni 5 000 bouteilles d’eau potable pour quelque 30 000 personnes à Adra al-Ommalieh (Damas). Par ailleurs, conjointement avec le Croissant-Rouge arabe syrien, le CICR a fourni : ● des colis de vivres pour plus de 170 700 personnes à Damas, Damas-Campagne, Homs, Deir Ezzor, Raqqa, Idlib, Alep et Lattaquié ; ● des matelas, des couvertures et des nattes pour plus de 56 500 personnes à Damas, Damas-Campagne, Homs, Deir Ezzor, Raqqa, Idlib, Alep et Lattaquié ; ● des assortiments d’ustensiles de cuisine (casseroles, assiettes, tasses et couverts) pour 29 000 personnes à Homs, Raqqa, Damas, Damas-Campagne et Deir Ezzor ; ● des articles d’hygiène (shampoing, savon, détergent, produits pour l’hygiène féminine, etc.) pour près de 100 000 personnes à Damas, Damas-Campagne, Homs, Deir Ezzor, Raqqa, Alep et Lattaquié.