altContraception orale et risque vasculaire 

Philippe Bouchard*, Alfred Spira*, Yves Ville*, Jacqueline Conard** et, Régine Sitruk-Ware*


Les recommandations essentielles, immédiates, et à long terme :
  1. Education des médecins et des autres acteurs de la contraception, et information écrite des femmes vis à vis des risques thrombotiques, et de la façon de les reconnaitre.

  1. Mieux connaître les conditions de prescription et de recours aux différentes méthodes de contraception. Se doter d’instruments de suivi des recours et des événements indésirables (pharmaco surveillance et pharmaco épidémiologie)

  1. Rechercher les facteurs de risque, mieux les connaître, et les prendre en compte, en particulier les gènes de susceptibilité aux thrombophilies.

  1. Mettre au point des méthodes contraceptives avec des estrogènes moins agressifs comme le 17ß-œstradiol ou l’estetrol (E4). Deux pilules utilisant le 17ßestradiol ou l’un de ses esters sont sur le marché, la surveillance du rapport bénéfice risque est en cours.

  1. Tester de nouvelles méthodes d’administration des œstrogènes naturels par voie transdermique, par exemple, voie qui n’expose pas à un risque thrombotique lorsqu’il s’agit de l’œstradiol, alors que l’ éthinylœstradiol est aussi délétère quelle que soit la voie d’administration.

  1. Poursuivre la recherche pour identifier de nouvelles cibles contraceptives définies par la génomique et la recherche en physiologie ovarienne, ou endométriale, et l’étude des modèles animaux et des gènes de la femme responsables, dans certains cas, lorsqu’ils sont mutés, d’insuffisance ovarienne et/ou d’infertilité.

  1. Poursuivre la recherche dans le domaine de la contraception d’urgence et de la contraception « à la demande ».

  1. Essayer de réduire les effets secondaires des contraceptions progestatives par l’utilisation de produits anti- angiogenèse administrés de manière ponctuelle comme les modulateurs du récepteur de la progestérone.

  1. Mettre au point des méthodes qui auraient une efficacité également contre la transmission des maladies sexuellement transmissibles, notamment du SIDA.

  1. Poursuivre la recherche pharmacologique pour la mise sur le marché de contraceptifs de longue durée d’action, ce que demandent les femmes.

Dans l’immédiat, les méthodes contraceptives existantes doivent toutes rester disponibles, en harmonie avec les décisions européennes, sous stricte surveillance, avec un renforcement du dépistage des facteurs de risque, et, une information des femmes. C’est là une des retombées majeures de la crise française. C’est seulement à ce prix que la maitrise de la contraception, et la qualité de vie des femmes resteront satisfaisantes et, permettront de diminuer encore le nombre de grossesses non désirées.

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