altJean-Jacques Panunzi, président du conseil général de la Corse-du-sud accompagné de Nathalie Ruggeri, présidente de l’ ADEGE (Agence nationale pour la démoustication et la gestion des espaces naturels ), a présidé, récemment à l’hôtel Radisson Blu à Agosta plage, le séminaire de clôture du projet REDLAV Corse-Sardaigne-Ligurie-Toscane, (Réseau transfrontalier de démoustification et de Lutte Anti Vectorielle), un programme communautaire de coopération transfrontalière Italie-France Maritime 2007/2013, dont le chef de file n’est autre que le conseil général. Ce séminaire avait pour objet de dresser le bilan de trois années de coopération technique et scientifique en matière de lutte anti vectorielle et de démoustication.


La lutte contre le moustique dans le collimateur du Redlav
Des chercheurs, médecins, et sociologues sont intervenus tout au long de la journée pour faire le point sur leurs travaux relatifs aux risques d’épidémies. La présentation des équipes du LAV (Lutte Anti Vectorielle) et celle des engins de lutte exposés pour l’occasion ont été faites dans la matinée, suivies par la visite d’une exposition exceptionnelle, du matériel scientifique et d’un laboratoire de recherches spécialement reconstitué. Des ateliers pédagogiques avaient été mis en place l’après midi à l’attention des jeunes élèves d’Ajaccio.
Les italiens présent set ayant participé au projet REDLAV ont, quant à eux, dévoilé les outils de communication « grand public », ainsi qu’un rapport d’études sur les tics.

Lancé en 2012
Lancé en 2010, le projet REDLAV, financé à 75% par l’Union européenne (FEDER),  avait pour objectif de mettre en commun les méthodes de lutte anti-vectorielle et des épidémies. Il réunissait cinq partenaires dont le but était de réduire les nuisances dans le respect des milieux naturels.
Le conseil général de Corse-du-Sud, porteur d’une double mission de lutte anti vectorielle et de confinement de la maladie dans les zones urbaines et naturelles; le conseil général de Haute-Corse, qui assurait le service de surveillance sur des supports et des activités de sensibilisation du public à l’égard des risques de maladies transmises par les moustiques ; la Province di Oristano, engagée dans la lutte contre les organismes nuisibles et les parasites des humains, des animaux et des plantes ; l’Azienda Sanitaria Locale n.2 di Lucca, direction de la prévention en santé publique vétérinaire, qui mène, prévention et contrôle dans la région de la Toscane dans la mise en œuvre du Plan Régional de santé, pour garantir le droit à la santé des citoyens, et l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale del Piemonte Liguria e Valle d’Aosta, service de santé qui exerce ses compétences sur la santé animale, la surveillance épidémiologique, l’hygiène alimentaire et l’élevage.
Un plan d’action, de grande envergure, a été proposé. Il s’articule autour de points précis comme l’amélioration des connaissances et des techniques de lutte antivectorielles dans l’espace, le développement d’une stratégie commune de contrôle transfrontalier antivecteur en matière de traitement biologique, chimique, mécanique et physique, l’amélioration de la prévention du risque sanitaire, l’action d’information et de sensibilisation (site web, matériel d’information, logo) et l’institution d’un observatoire  pour le monitorage entomologique.
La lutte antimoustique présente le programme REDLAV,  représente l’effort majeur de ce plan, qui comprend les luttes anti larvaire et antimoustique. Une exposition photo intitulée « Occhiata » était d’ailleurs à disposition des visiteurs lors de ce séminaire, galerie de photos originales de moustiques du stade larvaire au stade adulte.

Budget multiplié par quatre

Photos Marilyne SANTI
Photos Marilyne SANTI
En présence de nombreux élus, principalement de Corse-du-Sud, Jean-Jacques Panunzi a détaillé son action depuis 2007 date à laquelle l’Etat a transféré la compétence au Département. Promettant de consacrer de nouveaux moyens à ses services, le président a annoncé la mise en service d’un numéro vert à l’été 2013. Une initiative qui devrait permettre aux victimes de nuisances de se signaler via un centre d’appel téléphonique intégré au service LAV, qui déclenchera une intervention sur le lieu de domicile ou professionnel sous 48 heures. Un traitement adapté ne sera envisagé qu’après une étude du cas, le tout dans le respect de l’environnement, sans qu’aucune technique et aucun produit ne soit dissocié de la dimension écologique en vigueur.
Si le risque de paludisme est moins prégnant dans notre île, les inquiétudes liées à la présence du moustique demeurent elles toujours présentes. Car au paludisme  sont venues s’ajouter d’autres menaces, désormais à nos portes. Je pense en particulier au Chikungunya et à la dengue dont plusieurs cas, parfois graves, ont dernièrement été recensés chez nos voisins d’Emilie-Romagne et de Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Qui n’a pas également à l’esprit l’épidémie aussi imprévisible que foudroyante qui a frappé en 2005 nos compatriotes insulaires de La Réunion, affectant en quelques mois à peine près de 40 % de la population ?
Sans être alarmiste, et je m’exprime sous le contrôle de nos éminents experts, la présence avérée depuis peu en Corse-du-Sud du moustique Anophèle et du moustique Tigre est venue augmenter significativement le risque pour nos populations de contracter le paludisme, la dengue ou le Chikungunya.
C’est dire si j’ai conscience de la responsabilité des pouvoirs publics en matière de Lutte Anti Vectorielle et plus particulièrement de la responsabilité qui est celle du Département depuis que cette compétence a été transférée par l’Etat, a souligné Jean-Jacques Panunzi.
En 6 ans, le budget alloué par le Département au service a ainsi été multiplié par quatre pour atteindre cette année 1,6 million d’euros et les effectifs sont passés de 15 à 40 agents, tous formés aux techniques de lutte et de prévention. 35 d’entre eux sont donc aujourd’hui présents sur trois secteurs géographiques distincts : l’agglomération ajaccienne, Propriano et Porto-Vecchio.
Au vu du développement des établissements touristiques, des domiciles des particuliers et des lieux plus sensibles comme les écoles ou les crèches, qui sont déjà passées en 6 ans de 2 000 à plus de 10 000 par an, le CG2A a décidé de renforcer les moyens mis à la disposition des particuliers comme des professionnels à compter de l’été 2013.

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