altUn engagement durable est indispensable pour atteindre les cibles d'éradication et d'élimination d'ici à 2020

Genève, le 16 janvier 2013 – L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) annonce que des progrès sans précédent ont été accomplis dans la lutte contre 17 maladies tropicales négligées* grâce au lancement d'une nouvelle stratégie mondiale, à un approvisionnement régulier en médicaments d'un bon rapport coût/efficacité et de qualité garantie et au soutien des partenaires mondiaux. Le rapport Sustaining the drive to overcome the global impact of neglected tropical diseases révèle qu'à l'échelle mondiale, une nouvelle dynamique a permis de tendre vers l'élimination de nombreuses affections qui touchent avant tout les populations pauvres.

La publication décrit les avancées réalisées pour combattre, éliminer et éradiquer ces maladies. Deux d'entre elles doivent être éradiquées au niveau mondial, la dracunculose (2015) et le pian (2020). Le rapport présente six cibles concernant l’élimination de cinq maladies en 2015 et dix autres cibles pour l’élimination de neuf maladies d’ici à 2020, à l'échelle mondiale ou pour certaines zones géographiques.

« Avec cette nouvelle phase dans la lutte contre les maladies, nous nous rapprochons d'une couverture sanitaire universelle en interventions essentielles » a déclaré le Dr Margaret Chan, Directeur général de l'OMS. « Le défi consiste maintenant à renforcer les moyens des programmes nationaux de lutte dans les pays d'endémie et à rationaliser les chaînes d'approvisionnement de sorte à fournir les médicaments aux personnes qui en ont besoin, lorsqu'elles en ont besoin ».

Les dons de médicaments et le financement concerté des partenaires internationaux ont aidé à accélérer les mesures et les initiatives. Celles-ci ont aujourd'hui un impact mesurable sur les pays touchés, notamment grâce au développement considérable des interventions de chimioprévention. Elles supposent la distribution à grande échelle de médicaments en prise unique sûrs et de qualité garantie pour la prophylaxie de cinq helminthiases et du trachome (chlamydiose).

Pour la seule année 2010, 711 millions de personnes ont reçu un traitement contre au moins une des quatre maladies (filariose lymphatique, onchocercose, schistosomiase et géohelminthiases) pour lesquelles il existe une chimioprévention, laquelle implique la distribution à grande échelle de médicaments en prise unique sûrs et de qualité garantie à des fins de prophylaxie.

L'OMS prévoit qu'au cours des cinq prochaines années, 235 millions de personnes bénéficieront d'un traitement contre la schistosomiase (bilharziose). Pour y parvenir, on entend améliorer la disponibilité des médicaments au moyen de dons et en améliorant la distribution dans les pays.

« Jamais les perspectives de succès n'ont été aussi grandes », a ajouté le Dr Chan. « Des millions de personnes se trouvent aujourd'hui libérées des souffrances et des handicaps qui, depuis des siècles, ont maintenu plusieurs générations enlisées dans la pauvreté »

Le rapport met en exergue plusieurs autres faits marquants :
  • L'éradication du ver de Guinée est en vue. L'OMS fait état d'une baisse du nombre de cas notifiés de dracunculose (maladie du ver de Guinée), avec seulement 521 cas notifiés entre janvier et septembre 2012 contre 1006 cas confirmés pour la même période en 2011, et d’une baisse des cas de trypanosomiase humaine africaine, ( maladie du sommeil) de 30 000 cas annuels au tournant du siècle à moins de 7 000 cas en 2011.
  • La rage a été éliminée dans plusieurs pays, l'OMS envisageant une élimination régionale de cette maladie évitable en 2020. Une nouvelle stratégie consistant à dépister précocement l'ulcère de Buruli et à le traiter par antibiotiques a permis de réduire fortement les souffrances et les handicap associés à cette maladie de la peau chronique et débilitante.
  • Une évaluation a été réalisée de la nouvelle stratégie de l'OMS visant à éradiquer le pian d'ici à 2020 au moyen d'un nouveau traitement antibiotique oral destiné à remplacer celui mis au point dans les années 50 (principalement fondé sur des injections de benzathine benzylpénicilline).
  • Menaces posées par la dengue : en 2012, l'infection virale à transmission vectorielle qui a connu la propagation la plus rapide a été la dengue. La maladie, dont l'incidence a été multipliée par 30 au cours des 50 dernières années, a atteint un potentiel épidémique. Le monde doit modifier l'approche adoptée pour y faire face et mettre en œuvre des mesures préventives durables.
Le rapport définit les notions d'élimination et d'éradication et analyse également certains problèmes toujours présents dans les pays. Il souligne qu'il faudrait mettre en œuvre des programmes nationaux de lutte en vue d'améliorer la coordination et l'intégration. Il met également en exergue la nécessité de renforcer les ressources humaines et de déployer les programmes de lutte en collaboration avec d'autres secteurs tels que l'éducation, l'agriculture et la santé publique vétérinaire.
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*Dengue, rage, trachome, ulcère de Buruli, tréponématoses endémiques (y compris pian), lèpre, maladie de Chagas, trypanosomiase humaine africaine, leishmanioses, téniase/cysticercose, dracunculose (maladie du ver de Guinée), échinococcose/hydatidose, trématodoses d’origine alimentaire, filariose lymphatique, onchocercose (cécité des rivières), schistosomiase (bilharziose), géohelminthiases.

Pour consulter le rapport http://www.who.int/iris/bitstream/10665/77950/1/9789241564540_eng.pdf
Pour un récapitulatif sur les 17 maladies tropicales négligées : http://www.who.int/neglected_diseases/Cheat_sheet_NTDs.pdf
Pour des informations plus détaillées : http://www.who.int/neglected_diseases/en/

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