altIl aura fallu 10 ans après l’apparition du SIDA pour faire admettre aux populations à risques que seul le préservatif était une barrière efficace.

Les 10 années qui ont suivi cette acceptation ont vu le nombre de contaminations diminuer en même temps que le nombre de morts était en chute libre grâce aux trithérapies.

Ces 10 dernières années les chiffres sont repartis à la hausse. 30 années réduites à néant en 2 ans pour en revenir au point de départ.

Pourquoi ?

Parce que vous, les associations, êtes devenues absentes. Une prévention figée dans le temps qui n’a pas évolué, qui ne s’est pas adapté et surtout qui est resté sourde à ce qui se passait. Une apparition tout les 1er décembre pour parler chiffres et études, mais sur le terrain le reste du temps une disparition flagrante de dialogue. Certains d’entre vous préférez passer leur temps à condamner une minorité de la communauté plutôt que d’essayer de la comprendre. Toutes les études de prévention sur la PrEP ont démontré l’efficacité du counseling, prévention renforcée, pas une seule association ne c’est battu pour le mettre en place. Certainement trop occupées à courir après les subventions pour conserver une existence de plus en plus fantomatique dans la communauté. Tout auréolées de gloire, de victoire et d’une réelle utilité bien lointaine auprès des malades

Parce que vous, les scientifiques, avez joué le jeu des laboratoires. Voilà 10 ans que les études de PrEP ont commencé, aucune n’a donné de résultats probants sur la communauté homosexuelle. Dans votre course effrénée à la gloire, à l’enrichissement personnel ou au subventionnement de vos services hospitaliers, vous avez perdu tout contact avec les réalités de terrain. Encore plus quand cela concerne une population dont vous ne connaissez que très partiellement le fonctionnement.

Votre microcosme de chercheurs qui passe leur temps entre deux consultations à travailler pour les laboratoires, ou à faire partie de commissions qui se trompent bien trop souvent en toute impunité, reste hermétique à ce qui se passe dans la vrai vie et figé sur des protocoles d’études inhumains.

Votre réponse se limite à proposer la pilule bleue. Auriez-vous oublié que vous avez à faire à des humains et non des rats de laboratoire ?

De l’aveu même de la communauté, si la PrEP est disponible, ils abandonneront le préservatif de plus en plus souvent.

Vous faites croire que cela protège du SIDA, mais pour vous donner bonne conscience et surtout vous couvrir, vous annoncez qu’il faut mettre le préservatif en plus de la pilule bleu.

Sous prétexte que les Etats-Unis ont autorisé le Truvada en PrEP, sur la base d’une étude qui ne démontre que 44% de protection, vous estimez qu’il faut faire de même en France pour ne pas être une fois de plus à la traine. Vous voulez suivre le bel exemple américain alors qu’ils seront bien plus réactifs que la France pour stopper la PrEP quand ils verront dans 5 ou 10 ans le nombre de morts repartir en flèche. Quand les procès se multiplieront chez eux les autorités de santé Françaises se poseront encore la question de savoir quoi faire. Le Médiator en est un des bons exemples. Pendant ces années, le lobby des laboratoires pharmaceutique aura engrangé des milliards, confortant leur pouvoir indiscutable.  Messieurs les présidents de ses associations du comité, aurez vous le courage de vous assoir sur le banc des accusés au coté des laboratoires et des institutions qui auront autorisé les PrEP ? Lorsque les associations de victimes de PrEP demanderont des coupables pour les vies détruites, aurez vous le courage de reconnaître vos erreur ou ferez-vous comme c’est toujours le cas dans ces affaires : nier tout en bloque et rejeter la faute les uns sur les autres ?

L’ASIGP-VIH

Association de Suivie et d’Information des Gays sur la Prévention du VIH

Président

Stéphane MINOUFLET


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