25 Juillet 2012
|2011 : Coup d’envoi de l’internat dans les cliniques et hôpitaux privés. La loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires (HPST) a confié aux établissements de santé privés plusieurs missions de service public. Parmi elles, l’enseignement universitaire et post-universitaire, mis en place pour l’année universitaire 2011/2012. 7 cliniques et hôpitaux privés membres de la FHPPL ont reçu l’agrément de l’Agence Régionale de Santé (ARS) ; ils ont accueilli 11 internes. Un bon début. À la rentrée 2012, le privé ligérien renouvelle dans les mêmes conditions son offre aux futurs praticiens.
Plus de 1 000 internes de toutes spécialités sont à former dans la subdivision d’Angers et autant dans celle de Nantes d’ici à 2016. La disposition issue de la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST) du 21 juillet 2009, qui associe désormais le secteur privé à la formation des internes, est donc la bienvenue. D’autant que les cliniques et les hôpitaux privés sont des recruteurs, en réalisant 60 % de l’activité chirurgicale française et en étant en première ligne pour l’ambulatoire.
Des établissements privés ligériens préparés de longue date
L’augmentation du numerus clausus, rendu nécessaire pour pallier les départs à la retraite et répondre à l'accroissement de la population, a depuis plusieurs années préparé les cliniques et hôpitaux privés à remplir le rôle de formateurs que la loi leur confère aujourd'hui. Au plan national, une cinquantaine d’établissements ont été agréés ; ils ont accueilli plus de 60 internes au cours de l’année universitaire 2011/2012. Dans notre région, dans les 7 établissements retenus, les médecins volontaires pour devenir maîtres de stages ont été nombreux.
Des critères d’agrément communs au public et au privé
Pour être admis à proposer des stages, les établissements membres de la FHPPL doivent remplir les mêmes conditions que les CHU :
- obligations de moyens (nature et importance des activités de soins et, éventuellement, de recherche clinique ; moyens pédagogiques) ;
- obligations d’encadrement, de suivi et de publication.
Comme dans le public, les demandes de renouvellement d’agréments sont ensuite à déposer au minimum tous les 5 ans.
Plus tôt si le responsable médical du lieu de stage change ou sur demande des coordonnateurs locaux, du directeur de l’UFR de médecine ou encore du président du comité de coordination des études médicales.
Des équipes fortement impliquées
Former un interne nécessite de la part du directeur de l’établissement, du président de la Commission médicale d’établissement (CME) et des équipes médicales un engagement très fort. Les services susceptibles d’accueillir les internes travaillent à leur projet pédagogique et organisationnel en étroite coordination avec le directeur de l’UFR et deux coordonnateurs locaux : un praticien hospitalier chargé de coordonner les stages hospitaliers de 2e, 3e et 4e années du deuxième cycle et un professeur d’université-praticien hospitalier (PU-PH). En dernier ressort, le projet est examiné par le directeur et par le président de la CME de chaque établissement d’accueil, préalablement à la conclusion de la convention avec le CHU.
Essai transformé à la Clinique Victor-Hugo, au Mans, qui attend de nouveaux internes en 2012/2013
« Notre volonté de former des futurs médecins libéraux est ancienne : notre première demande d’agrément date de 1993 ! » explique Adeline Charpentier, adjointe de direction. Une demande renouvelée en 2008, qui a comme la première reçu une fin de non-recevoir. Jusqu’à ce que l’ordonnance de 2011 permette aux facultés de médecine de proposer des stages dans les établissements privés agréés aussi bien que dans les centres hospitaliers publics. « Nous avons demandé et obtenu un agrément pour trois spécialités : la médecine générale, l’oncologie-radiothérapie et la cancérologie. Nous avons accueilli notre premier interne en oncologieradiothérapie
le 2 novembre 2011.
Toute l’équipe s’était préparée de longue date. Nous étions tellement motivés que nous avons peaufiné notre projet pédagogique, afin que les stagiaires trouvent chez nous des conditions de formation optimales. » La Clinique Victor-Hugo a en particulier cherché des référents médicaux et un appui méthodologique au CHU d’Angers. Puis elle a joué la carte de la coopération avec le Centre hospitalier du Mans pour la cancérologie, avec un agrément donné pour un stage mixte : 3 mois à la Clinique, 3 mois et les gardes au CHM.
À l’occasion d’un retour d’expérience organisé par la FHP de Bretagne début juillet, le premier interne de la Clinique Victor-Hugo a livré ses impressions. Principal intérêt d’un internat dans le privé à ses yeux : l’adéquation entre une formation polyvalente sur mesure et son activité future, avec de petits effectifs de stagiaires pleinement intégrés. « Il a pu appréhender l’ensemble de l’activité de l’établissement, en étant associé à la vraie vie des services (consultations, comité de qualité, comité de lutte contre les infections nosocomiales, etc.) ». De plus dans ce service, chaque interne se voit proposer de participer à des travaux de recherche en vue d’une communication au congrès national d’oncologie radiothérapie et une publication des revues scientifiques de haut rang.
Du côté des médecins encadrants, « l’arrivée de l’internat a exigé d’eux un devoir d’excellence qui a décuplé leur motivation. » La Clinique Victor-Hugo se réjouit que le deuxième interne, dans ses murs depuis mai dernier, ait saisi le bouche-à-oreille favorable initié par son prédécesseur dans le stage pour poser sa candidature.
« Notre ambition est de créer un réseau et un vivier de futurs praticiens dans des spécialités qui verront de nombreux médecins partir à la retraite dans les années qui viennent. »
Les postes pour l’année universitaire à venir n’attendent plus que les étudiants !
À ce jour, les 7 établissements privés régionaux agréés pour l’année universitaire 2012/2013 ouvrent leurs portes aux internes dans plusieurs disciplines : médecine générale (dont les urgences), cancérologie, psychiatrie, chirurgie orthopédique et traumatologique et enfin, oncologie option radiothérapie. Des internes qui, pour beaucoup, choisiront ensuite le privé pour exercer en libéral.