altGenève / Juba (CICR) – Une année après la déclaration d’indépendance du Soudan du Sud, beaucoup de besoins humanitaires demeurent insatisfaits. Des communautés entières n’ont notamment pas accès aux services médicaux essentiels. La situation est particulièrement critique dans les régions septentrionales situées à la frontière avec le Soudan. Les combats dont cette zone a récemment été le théâtre ont eu des conséquences directes sur la disponibilité et le prix des denrées alimentaires, ce qui a contribué à l’augmentation du taux de mortalité infantile pour cause de malnutrition.

« À l’hôpital universitaire de Malakal, le nombre d’enfants admis pour cause de malnutrition est monté en flèche ces trois derniers mois, depuis que les combats se sont intensifiés », explique Melker Mabeck, chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Soudan du Sud. « L’état de santé des enfants pris en charge s’est en outre considérablement détérioré. »

Les habitants du Soudan du Sud ont des difficultés énormes à accéder aux soins de santé. Les structures médicales sont rares et il y a pénurie d’agents de santé qualifiés. En outre, l’approvisionnement en médicaments et en matériel médical est très restreint. Selon le ministère de la Santé, le Soudan du Sud compte 120 médecins et à peine plus de 120 infirmières et infirmiers autorisés, pour une population estimée à près de neuf millions d’habitants. Ce chiffre est très inférieur au ratio médecin-patient au Kenya voisin, par exemple, où il y a 14 médecins pour 100 000 habitants, soit dix fois plus qu’au Soudan du Sud, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé de 2006. Les femmes, les enfants et les blessés constituent des groupes vulnérables particulièrement exposés : le Soudan du Sud affiche le taux de mortalité maternelle le plus élevé au monde.

En outre, des maladies telles que la méningite, la rougeole, la fièvre jaune et la coqueluche sont endémiques dans beaucoup de régions du pays. Des maladies évitables comme la malaria et les infections respiratoires aiguës sont les principales causes de problèmes de santé. La bilharziose, la maladie du sommeil et le choléra sont également très répandus.

Un autre problème de santé auquel fait face le pays tient à la présence de quelque 50 000 personnes physiquement handicapées, souvent par suite de blessures liées au conflit armé. Les mines terrestres, dont l’usage était déjà courant à l’époque du conflit entre le Nord et le Sud qui a précédé l’indépendance, sont encore utilisées aujourd’hui.

En coopération avec le gouvernement sud-soudanais, le CICR gère un centre de réadaptation physique à Juba, le seul du genre dans le pays. « Une grande partie des amputés ont été victimes d’accidents dus à des mines ou à des engins non explosés abandonnés sur les champs de bataille », indique Gerd Van de Velde, chef de projet du CICR au centre. « Les activités de réadaptation que nous menons ici redonnent à ces personnes une chance de réintégrer la vie active. »

Le CICR apporte aussi son soutien à des structures de santé comme l’hôpital universitaire de Malakal. En tant que seul hôpital de référence pour les États de l’Unité, de Jonglei et du Nil supérieur, l’hôpital dessert une très vaste zone d’environ trois millions d’habitants. Dans cette région presque entièrement isolée pendant la saison des pluies qui vient de débuter, les mines terrestres sont un véritable fléau. Une équipe médicale du CICR basée à l’hôpital assure des services de pédiatrie et de physiothérapie, ainsi que des soins post-traumatiques et chirurgicaux d'urgence. Elle dispense également des formations en cours d'emploi au personnel hospitalier.

Les premières opérations du CICR au Soudan du Sud remontent à 1986. L'institution a ouvert une délégation à Juba, la plus grande ville du pays, lorsque celui-ci a accédé à l'indépendance le 9 juillet 2011. Elle compte aussi deux sous-délégations dans le nouvel État, à Malakal et à Wau. Au Soudan du Sud, le CICR s'emploie à prévenir les violations du droit international humanitaire et à soutenir les hôpitaux. Il aide en outre les communautés touchées par le conflit à survivre et à devenir autosuffisantes.


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