Les dernières statistiques de l’OMS font apparaître une augmentation de l’hypertension et du diabète, ainsi que d’autres facteurs de risque de maladies non transmissibles
16 Mai 2012
|GENÈVE/16 mai 2012 – Le rapport intitulé Statistiques sanitaires mondiales 2012 publié aujourd’hui met en lumière le problème croissant des maladies non transmissibles.
Selon le rapport, un adulte sur trois dans le monde est atteint d’hypertension artérielle – affection responsable de près de la moitié des décès par accident vasculaire cérébral et cardiopathie. Un adulte sur dix souffre de diabète.
« Ce rapport est une nouvelle preuve de l’augmentation spectaculaire des affections qui déclenchent des cardiopathies et d’autres maladies chroniques, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, » a déclaré le Dr Chan, Directeur général de l’OMS. « Dans certains pays africains, jusqu’à la moitié de la population adulte souffre d’hypertension. »
Pour la première fois, le rapport annuel de statistiques sanitaires de l’Organisation mondiale de la Santé comporte des informations en provenance de 194 pays concernant le pourcentage d’hommes et de femmes atteints d’hypertension et d’hyperglycémie.
Dans les pays à revenu élevé, la généralisation du diagnostic et du traitement au moyen de médicaments peu coûteux, a permis de réduire sensiblement la tension artérielle moyenne de la population – ce qui a contribué à réduire la mortalité par maladie cardiaque. En Afrique, toutefois, plus de 40 % (et jusqu’à 50 %) des adultes de nombreux pays seraient hypertendus. La plupart de ces personnes ne sont pas diagnostiquées, alors qu’un grand nombre pourraient être traitées au moyen de médicaments peu coûteux, ce qui réduirait sensiblement le risque de décès et d’incapacités dus aux cardiopathies et aux accidents vasculaires cérébraux.
Pour la première fois figurent également dans les Statistiques sanitaires mondiales 2012 des données sur les personnes atteintes d’hyperglycémie (taux de sucre élevé dans le sang). Si la prévalence moyenne de cette affection dans le monde se situe aux alentours de 10 %, jusqu’à un tiers des populations de certains pays des îles du Pacifique en souffrent. Non traité, le diabète peut entraîner des maladies cardio-vasculaires, la cécité ou une insuffisance rénale.
L’obésité est un autre grand problème.
Dans toutes les Régions du monde, l’obésité a doublé entre 1980 et 2008, a déclaré le Dr Ties Boerma, Directeur du Département Statistiques sanitaires et systèmes d’information à l’OMS. « Aujourd’hui, un demi-milliard de personnes (12 % de la population mondiale) sont considérées comme obèses. »
Les taux d’obésité les plus élevés ont été relevés dans la Région OMS des Amériques (26 % de la population adulte et les plus faibles dans la Région de l’Asie du Sud-Est (3 %). Partout, les femmes sont plus exposées à l’obésité que les hommes, et donc également plus exposées au risque de diabète, de maladies cardio-vasculaires et de certains cancers.
Les maladies non transmissibles sont actuellement responsables de près des deux tiers de la mortalité mondiale. L’inquiétude suscitée au niveau mondial par l’augmentation du nombre de décès dus aux affections cardiaques et pulmonaires, au diabète et aux cancers a incité l’Organisation des Nations Unies à organiser une réunion de haut niveau sur les maladies transmissibles en septembre 2011 à New York.
L’Assemblée mondiale de la Santé qui doit se tenir à Genève du 21 au 26 mai 2012 passera en revue les progrès accomplis depuis cette réunion et conviendra des nouvelles étapes. Des travaux sont actuellement en cours pour élaborer un cadre mondial de suivi et un ensemble de cibles volontaires pour la lutte contre ces maladies.
Paraissant chaque année, la publication de l’OMS Statistiques sanitaires mondiales est la plus complète au monde. Elle contient des données en provenance de 194 pays pour une série d’indicateurs de mortalité, de morbidité et concernant les systèmes de santé, y compris l’espérance de vie, les maladies et les décès dus à une série de maladies, les services de santé et les traitements, les investissements financiers dans la santé ainsi que les facteurs de risque et les comportements qui affectent la santé.
Parmi les principales tendances rapportées cette année figurent :
- La mortalité maternelle : en 20 ans, le nombre de décès maternels est tombé de plus de 545 000 en 1990 à moins de 290 000 en 2010 – soit une baisse de 47 %. Un tiers de ces décès maternels surviennent dans deux pays – l’Inde avec 20 % du total mondial et le Nigéria avec 14 % .
- L’évolution sur 10 ans des causes de mortalité de l’enfant : les données concernant les années 2000 à 2010 montrent comment les progrès de la santé publique ont aidé à sauver des vies d’enfants depuis dix ans. Le monde a réalisé des progrès importants, le nombre de décès d’enfants étant passé de près de 10 millions d’enfants de moins de cinq ans en 2000 à 7,6 millions de décès annuels en 2010. La baisse du nombre de décès dus aux maladies diarrhéiques et à la rougeole a été particulièrement frappante.
- L’enregistrement des décès : seuls 34 pays (représentant 15 % de la population mondiale) produisent des données de qualité relatives à la cause de décès. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, moins de 10 % des décès sont enregistrés.
Les Statistiques sanitaires mondiales 2012 sont disponibles en anglais, espagnol et français : http:/who.int/entity/gho/publications/world_health_statistics/2012/fr/index.html et par l’intermédiaire de l’Observatoire mondial de la santé, OMS : www.who.int/gho