13 Avril 2012
|Dans le nord du Mali en crise depuis mi-janvier, les populations ont d'énormes problèmes pour accéder aux soins de santé, à l'eau et à la nourriture. Suite aux violences et aux pillages qui ont eu lieu les premiers jours d'avril, le CICR et la Croix-Rouge malienne s'organisent pour répondre aux besoins les plus urgents.
« Il est urgent que nous puissions avoir de nouveau accès à toutes les victimes, en particulier aux blessés et aux malades, ainsi qu'aux personnes détenues. Nous n'oublions pas non plus les dizaines de milliers de déplacés qui n'ont pas encore reçu d'assistance », dit Juerg Eglin, chef de la délégation régionale du CICR pour le Mali et le Niger. « Cela reste toutefois un défi majeur dans le contexte actuel où les capacités opérationnelles des humanitaires ont été drastiquement réduites par l'insécurité et les pillages. »
Assurer la production d'eau potable et l'accès à la santé
Faute d'électricité, l'usine de traitement et les différents forages qui permettent la production d'eau potable pour les habitants de la ville de Gao menacent de s'arrêter. Pour permettre une alimentation suffisante en électricité et éviter que des dizaines de milliers d'habitants se retrouvent sans eau potable, le CICR a fourni, le 8 avril, 20 000 litres de carburant à la centrale électrique. Il prévoit de fournir 5 000 litres tous les jours pendant un mois.
« A Gao, l'hôpital a été totalement pillé », précise M. Eglin. « Le retour d'une partie du personnel de santé qui avait fui les violences permet cependant d’espérer une reprise prochaine des activités les plus cruciales, en particulier les soins d'urgence ou les accouchements ». Pour soutenir cette reprise, le CICR a remis à l'hôpital de Gao le 12 avril des médicaments et du matériel médical. Le même jour, le générateur de l'hôpital a été approvisionné en fuel afin de pouvoir rétablir l'électricité et assurer la production autonome d'eau nécessaire à ces services médicaux.
En accord avec les groupes armés, le CICR a facilité plusieurs transferts de blessés et de malades vers des centres de santé ou vers des médecins qui ont pu leur prodiguer les soins adéquats. Le CICR a notamment organisé l'évacuation d'une femme enceinte de Kidal vers Niamey au Niger.
À Niafunké (région de Tombouctou), grâce à une équipe de secouristes et une infirmière de la Croix-Rouge malienne, les activités médicales ont pu reprendre au centre de santé de référence.
Situation pour répondre aux énormes besoins humanitaires
Dans tout le nord du Mali, les besoins des populations sont immenses et aggravés par la crise alimentaire qui sévit dans la région. « Les actions ponctuelles du CICR sont un début dans ce nouvel environnement encore confus, et il importe que les parties sur le terrain puissent créer les conditions d’une reprise totale de l'action humanitaire », ajoute M. Eglin.
À ce stade, la priorité du CICR consiste à instaurer un dialogue avec tous les acteurs afin d'obtenir des garanties suffisantes pour la sécurité du personnel et des biens nécessaires à l’action humanitaire. De grands efforts sont déployés dans ce sens, avec le soutien des équipes du CICR à Bamako et à Niamey, malgré une présence encore réduite à Gao et à Tombouctou.
Le CICR est également actif dans les pays voisins où des dizaines de milliers de maliens ont trouvé refuge, souvent dans des conditions très précaires, notamment dans le nord du Burkina Faso, dans le sud-est de la Mauritanie et dans la région de Tillabéry au Niger. Le CICR travaille dans ces pays en coopération avec les Sociétés nationales de la Croix-Rouge.