Madame la Présidente de la Fédération Nationale des établissements d’Hospitalisation à Domicile, chère Docteur Élisabeth HUBERT, Monsieur le Président de Soins et Santé, cher Docteur Jean-Paul VARICHON, Monsieur le Directeur, cher Docteur DUBOST, Mesdames et Messieurs,

Il était pour moi très important de venir vous rencontrer à l’occasion de cette deuxième journée régionale de l’Hospitalisation à Domicile.

D’abord, parce que je connais bien la Fédération Nationale de l’Hospitalisation à Domicile, et l’implication de tous les professionnels de l’HAD pour porter haut les valeurs et les missions de l’HAD. Je voudrais en particulier saluer l’engagement sans faille de votre présidente Élisabeth HUBERT : merci Elisabeth pour tout ce que tu fais dans ton domaine aujourd’hui, mais aussi pour l’apport de ton expertise en matière de médecine de proximité dans le cadre de la mission que t’a confiée le Président de la République. Je salue également les Docteurs VARICHON et DUBOST et je vous félicite toutes et tous d’avoir veillé à améliorer
continuellement la coordination de l’ensemble des acteurs de santé publique et privée au service des besoins de nos concitoyens.

Vous contribuez pleinement à la modernisation de notre système de santé en adaptant l’offre de soins au plus près des patients et de leurs proches. Vous êtes des acteurs de cette évolution qui se caractérise par trois points importants :

1er point : l’aspiration légitime de tout patient d’être soigné dans son cadre de son vie. Vous permettez ainsi au libre choix du malade de s’exprimer avec l’assurance d’un haut niveau de qualité de prise en charge garantissant une sécurité des soins indispensable pour les patients. Ainsi, nos plans de santé, publique, qui privilégient l'approche du parcours de soins du patient, en évitant les ruptures de prise en charge, notamment au domicile, ont bien souligné l’intérêt de l’Hospitalisation à Domicile. Il ne s’agit donc pas d’une solution technique mais d’un mode de prise en charge plus humain, qui correspond aux souhaits des patients de pouvoir continuer à vivre chez eux.

Le 2ème point d’explication est liée à une évolution sociétale :
Nous devons faire face à avec comme conséquence le développement des maladies chroniques et de la dépendance.
Et nous savons bien que nous devons adapter l’organisation des soins en complément de la seule hospitalisation classique et ainsi diversifier les modes de prises en charge pour répondre à ces évolutions  indispensables.

3ème et dernier point d’explication de cette adaptation du système de soins à laquelle vous contribuez :je crois que notre culture des soins est encore très, voire trop centrée sur l’hôpital. Il nous faut changer en profondeur cette culture pour ouvrir l’hôpital vers la ville. Et c’est ce que vous faites quand vous prenez en charge un grand nombre de pathologies lourdes : qu’il s’agisse des soins palliatifs, de cancer ou d'accidents vasculaires cérébraux. Il s’agit donc bien d’un secteur d’hospitalisation à part entière dans la ville. Merci de contribuer par votre action quotidienne à ce changement de culture Vous le savez, le Gouvernement a voulu donner toute sa place à cette modalité de prise en charge. L’HAD est désormais un label reconnu. Et la loi Hôpital Patients Santé Territoire du 21 juillet 2009 garantit son statut et son appellation juridique.

Mais, je sais qu’une question vous préoccupe, celle de votre mode de financement suite au passage de l’HAD en T2A depuis 2006. Si ce dernier vous a permis de vous développer et de mieux prendre en compte certaines spécificités de votre activité, entendu de votre part j’ai aussi la nécessité d’unemeilleure adaptation du mode de financement. Il faut que nous y travaillions ensemble car vous n’ignorez pas que nos marges de manoeuvre sont faibles vu le contexte de rigueur budgétaire.

Par ailleurs, mon attention a été appelée sur une situation individuelle difficile, qui m’a touchée car elle concernait les besoins de soins d’un jeune très lourdement handicapé résidant dans un établissement médico-social, mais qui risquait de ne pas pouvoir y rester sans l’intervention d’un HAD vu la sévérité de son handicap. Je veux qu’une réflexion s’engage afin d’examiner les possibilités pour une HAD d’intervenir dans une maison d’accueil spécialisé ou un foyer d’accueil médicalisé au même titre que l’HAD peut intervenir en EHPAD. Un groupe de travail sera constitué prochainement pour y travailler.
S’agissant de la région Rhône-Alpes, si vaste, au peuplement et aux territoires si contrastés, l’Hospitalisation à Domicile constitue une réponse adaptée aux besoins de soins.
Avec plus de 300.000 journées en 2010 et une forte progression d’activité en 5 ans, l’HAD en Rhône-Alpes a un positionnement reconnu.

Je la félicite d’avoir su ainsi affirmer son rôle dans les soins les plus techniques, tout en servant une éthique du vivre ensemble, de la proximité avec les malades et leurs proches.
Aujourd’hui, les priorités de développement d’activité de l’HAD se centrent justement pour les prochaines années sur les soins palliatifs ainsi que sur les soins de suite et de réadaptation, y compris les plus spécialisés. C’est un défi important à relever car il sera largement complémentaire de l’offre que les établissements de santé publics et privés sont et seront en mesure de proposer dans les dix prochaines années.

Le programme de cette journée régionale traduit bien votre dynamique exemplaire à la fois en Rhône-Alpes, et plus globalement dans notre pays :
- vous n’avez cessé de poursuivre l’amélioration de la coordination des acteurs sur les prises en charge dans des disciplines aussi variées que la gériatrie, les soins palliatifs, l’obstétrique ou la périnatalité. Il s’agit en effet de secteurs où l’HAD joue un rôle essentiel tant en amont qu’en aval de l’hospitalisation dans l’accompagnement des patients tout au long de leurs soins. Vous intégrez dans ce parcours de soins les professionnels de santé libéraux tout en prenant en compte les besoins d’accompagnement social ou médico-social des patients et de leurs aidants. De par ce positionnement, l’HAD se trouve à un bon niveau pour expérimenter un système de données patients à partager. A quand le dossier unique et partageable ? Je ne peux que vous encourager, vous les acteurs de l’HAD en Rhône-Alpes, d’être pilote sur un projet de
partage de données en santé.

- votre rôle est également essentiel dans le domaine de l’éducation thérapeutique: qui mieux que les professionnels qui soignent les malades dans leur environnement au plus près de leurs habitudes de vie peuvent les accompagner pour modifier justement ces habitudes pour une meilleure santé, pour un meilleur bien-être.

Je me réjouis par ailleurs que les actions menées et en cours au sein de notre région Rhône-Alpes fassent largement écho aux recommandations de la mission IGAS dont les conclusions ont été remises en novembre 2010. Sans en faire une liste détaillée, je voudrais souligner :

· Une organisation solide de la permanence des soins.
C’est un aspect essentiel de la prise en charge pour le patient lui-même et ses proches, et pour les professionnels impliqués. Le médecin d’astreinte coordonnateur de l’HAD est ainsi joignable en permanence pour conseil et aide à la décision, tant par l’infirmier de l’HAD que par le centre 15 que par le médecin traitant du patient. Le patient peut quant à lui accéder 24h/24h à un professionnel, infirmier de l’HAD ou équipe du centre 15.

· L’apport de la télémédecine : la télémédecine, notamment grâce à la télésurveillance, contribue d’abord à un meilleur suivi à domicile pour certaines pathologies chroniques. Mais elle contribue également à améliorer la continuité et la sécurité des soins. En effet la télémédecine, c’est une garantie d’accès égal aux soins pour l’ensemble de nos concitoyens, où qu’ils se trouvent sur notre territoire : qu’ils vivent aux confins de l’Ardèche, à Roanne, à Bourg-en-Bresse, ou dans le Beaujolais. La télémédecine est un atout pour remédier à la désertification médicale, à l’inégalité entre certaines zones rurales ou enclavées, et des zones plus denses.

C’est pourquoi le développement de téléconsultations, notamment sur des territoires qui souffrent d’une faible densité médicale, doit aussi constituer pour vous tous un enjeu de développement de l’activité de l’HAD.
Vous aurez sans doute aujourd’hui, Mesdames et Messieurs, l’occasion d’aborder d’autres pistes de réflexion dont vous souhaiterez me faire part.

Sachez que je me tiens à votre écoute et que vous pouvez compter sur mon appui dans votre mission si essentielle à l’avenir de notre système de santé.

Je vous remercie.


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