29 Juin 2011
|« La réforme de l'hôpital ne doit pas tuer la qualité du service public hospitalier.
Réunie en congrès le 28 juin, la Fédération hospitalière d'Ile-de-France tire la sonnette d'alarme sur la situation des hôpitaux franciliens.
La rigueur budgétaire imposée en 2011 à ces hôpitaux est d'une dureté jamais atteinte auparavant, avec notamment une baisse des dotations pour mission d'intérêt général de 110 millions d'euros, une chute des tarifs de près de 1% ou encore la réduction du financement de la permanence des soins au profit du privé.
La mission imposée aux hôpitaux franciliens est tout simplement impossible. Je déplore que s'élargisse de plus en plus le fossé entre un hôpital virtuel - normé, bardé de réglementations sécuritaires, d'assurance qualité, de conseils d'experts et d'inspecteurs en tous genres - et un hôpital réel, qui fait ce qu'il peut avec des ressources humaines et financières de plus en plus rares, et qui cherche son chemin.
La réforme de l'hôpital et la recherche des économies sont nécessaires, et les hôpitaux franciliens de la FHF ont d'ailleurs déjà fait de gros efforts en réduisant leur déficit de 80 millions d'euros entre 2009 et 2010. En revanche, les hospitaliers ne supportent plus qu'on leur en demande toujours plus sans jamais mettre en perspective leurs conditions de travail. Je constate un malaise croissant et un sentiment d'injustice que les autorités doivent prendre en compte, faute de quoi nous irons dans le mur.
A court terme, le FHF Ile-de-France demande le déblocage sans délai de la réserve prudentielle disponible pour permettre aux hôpitaux de boucler l'exercice budgétaire 2011 dans des conditions moins périlleuses.
Il est temps pour tous de se mettre autour d'une table pour donner aux hôpitaux franciliens les moyens de passer l'année en évitant d'inutiles tensions sociales. »
Frédéric Valletoux
Président de la Fédération hospitalière d'Ile-de-France
Maire de Fontainebleau, conseiller régional d'Ile-de-France