21 Mars 2025
|Une étude dirigée par le Pr Éric Thouvenot, Chef du service de Neurologie du CHU de Nîmes, sur l’utilisation de la vitamine D dans le traitement de la sclérose en plaques, est publiée cette semaine dans the Journal of the American Medical Association (JAMA)
Les résultats du projet D-Lay MS, dirigé par le Pr Éric Thouvenot, Chef du service de Neurologie du CHU de Nîmes, et financé par le Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) national, révèlent que la prise de vitamine D à fortes doses diminue de manière significative l’activité de la Sclérose en plaques (SEP). Cette recherche de pointe, réalisée par le CHU de Nîmes, est publiée dans le JAMA, l'une des revues médicales les plus prestigieuses.
La Sclérose en plaques (SEP) et la vitamine D
La SEP est une maladie auto-immune causée par une attaque du système immunitaire contre la gaine de myéline, un revêtement protecteur entourant les cellules nerveuses. Bien que les causes exactes de la SEP ne soient pas entièrement comprises, une carence en vitamine D peut augmenter le risque de développer la maladie et entraîner un handicap plus sévère. A ce jour, aucune étude n’a montré un effet thérapeutique de la vitamine D une fois la maladie déclarée.
Étude D-Lay-MS : des résultats significatifs
Prise à haute dose (2 ampoules de 100.000UI par mois), la vitamine D pourrait presque doubler le temps avant que la maladie ne montre de nouveaux signes d’activité chez les personnes ayant présenté une première poussée de SEP, le syndrome clinique isolé (SCI).
C'est, du moins, ce qui ressort des données de l'étude en phase 3 présentées par le Pr Éric Thouvenot lors de la réunion annuelle du Comité Européen pour le Traitement et la Recherche sur la Sclérose en Plaques (ECTRIMS) en septembre 2024 à Copenhague.
« Les participants, recrutés dans 36 centres en France, ont été répartis aléatoirement pour prendre soit une ampoule contenant une haute dose de vitamine D, soit un placebo, toutes les deux semaines pendant deux ans, » explique le Pr Thouvenot.
À l’issue d’un suivi clinique et IRM régulier, 60,3 % des patients prenant de la vitamine D n'avaient pas de nouvelle activité clinique ou radiologique de la maladie, contre 74,1 % dans le groupe placebo, soit une réduction de 34% du risque d’activité de la maladie (Figure). De plus, le temps médian avant l'apparition d'une activité de la maladie était presque deux fois plus long pour les patients sous vitamine D (432 jours contre 224 jours). Aucun effet indésirable grave lié à la vitamine D n’a été observé dans l’étude.
« En résumé, la supplémentation en vitamine D à haute dose est sûre, bien tolérée et efficace pour réduire l'activité de la maladie à un stade précoce. Ces résultats prometteurs font de la vitamine D un candidat potentiel pour une thérapie d'appoint dans la stratégie thérapeutique de la SEP, » conclut le Pr Thouvenot.
Les résultats de cet essai thérapeutique ont été publiés par le JAMA (The Journal of the American Medical Association) le 10 mars 2025, confirmant ainsi la valeur scientifique et médicale de l’étude et la place du CHU de Nîmes parmi les institutions de recherche à très fort potentiel publiant dans les meilleures revues mondiales.
Liens :
· ECTRIMS 2024: High-dose vitamin D can delay progression to MS