17 Novembre 2023
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le Prix Danièle Hermann, d’une dotation de 30 000 euros, récompense la carrière d’un chercheur français reconnu et œuvrant dans le domaine de la Recherche cardio-vasculaire
Novembre 2023 - Denis Vivien, Professeur à l’université de Caen, praticien hospitalier en Biologie Cellulaire au CHU de Caen Normandie et Directeur de l’Institut Blood and Brain @ Caen-Normandie, a été distingué par le Prix Danièle Hermann 2023. Ce prix, unanimement attribué par le jury de la Fondation Recherche Cardio-Vasculaire-Institut de France, récompense son projet de recherche novateur axé sur le « Diagnostic et traitement des accidents vasculaires cérébraux (AVC) par ciblage des micro-THROMBI ». Sa recherche a pour objectif de visualiser les caillots sanguins intracérébraux par des outils d’imagerie in vivo (IRM moléculaire) et de cibler des nouvelles thérapies au lieu même où se forme ces caillots sanguins à l’origine des AVC ischémiques. Un projet de recherche ambitieux qui permettra d’assurer une meilleure oxygénation du cerveau en souffrance et de limiter les séquelles consécutives à un AVC. Qui est Denis Vivien ? Expert en biologie cellulaire et en innovation médicale, Denis Vivien a tracé un parcours scientifique remarquable. Après des études en biologie marine à Rennes, il a obtenu une thèse de biologie moléculaire à Paris XI (Orsay) en 1992. Sa passion pour les neurosciences a émergé durant son post-doctorat à New York entre 1994 et 1995, où il étudie la signalisation du TGF-B et la régulation de la prolifération cellulaire. Au fil des années, ses recherches ont évolué pour se concentrant particulièrement sur les AVC. Depuis sa nomination en tant que professeur et praticien hospitalier au CHU de Caen en 2016, il s'est consacré à repousser les frontières de la connaissance des pathologies neuro-vasculaires. Contributions majeures et recherches actuelles Ses recherches ont mis en évidence l'implication inattendue de l'activateur tissulaire du plasminogène (tPA) dans la signalisation neuronale, allant au-delà de son rôle traditionnel dans la fibrinolyse. Son travail a conduit au développement de l'anticorps monoclonal Glunomab, conçu pour bloquer sélectivement les effets nocifs du tPA sans entraver la fibrinolyse, offrant ainsi un immense potentiel pour révolutionner la prise en charge des AVC. Denis Vivien reconnaît l'importance de la collaboration dans la recherche et insiste sur le fait que la force réside dans l'équipe plutôt que dans les individualités. Les enjeux de la recherche sur les AVC Les AVC représentent un défi majeur pour la société, avec une incidence croissante en raison du vieillissement de la population et des changements de mode de vie. Bien qu'il existe des traitements pour les AVC, de nombreux patients restent avec des séquelles significatives. La recherche doit continuer à progresser pour améliorer la prise en charge à court et à long terme de cette pathologie. Denis Vivien croit en une recherche tournée vers des bénéfices concrets pour les patients, s'appuyant sur une médecine personnalisée adaptée aux besoins individuels. Il encourage la collaboration étroite entre chercheurs précliniques et cliniciens pour offrir de l'espoir aux patients, tant dans la phase aiguë des AVC que dans la récupération à long terme. Les AVC, en constante augmentation, nécessitent des recherches continues pour améliorer leur diagnostic, leur traitement personnalisé et pour mieux comprendre leur physiopathologie. La détermination de Denis Vivien à chercher, trouver et guérir, accompagnée de sa passion et de son expertise, est un pilier essentiel pour faire avancer la lutte contre cette pathologie dévastatrice. Ses recherches en cours Plus récemment, il a mis en lumière les récepteurs NMDA exprimés par les cellules endothéliales, associées à des protéines à jonctions serrées. En activant ces récepteurs, le tPA favorise la transmigration des lymphocytes et des macrophages à travers la barrière hémato- encéphalique, alimentant l'inflammation en cas de stress ischémique cérébral. La connaissance de ces mécanismes complexes l’a conduit à générer un anticorps monoclonal, le Glunomab, capable de bloquer sélectivement les effets délétères du tPA sans entraver la fibrinolyse. Cet anticorps est en phase de développement clinique, portant l'espoir de révolutionner la prise en charge des AVC. État des lieux de l’AVC* Les accidents vasculaires cérébraux représentent un fléau social et économique pour une large majorité de pays à travers le monde avec une incidence qui suit directement le vieillissement de la population. Les AVC sont de deux types, ischémiques liés à l’occlusion d’un vaisseau cérébral (80% des AVC) ou hémorragiques liés à la rupture d’un vaisseau cérébral (20% des AVC). - 1 personne/6 aura un AVC dans sa vie à partir de 2030 dans les pays occidentaux avec environ 150.000 nouveaux cas par an en France et une proportion plus large d’AVC chez les femmes. - Même si l’âge est un facteur de risque des AVC, les personnes touchées sont de plus en plus jeunes en raison des changements des modes de vie. Il existe des traitements de ces deux types d’AVC, mais encore trop de patients vont devoir vivre avec des séquelles importantes (paralysies d’un ou plusieurs membres, problèmes de langage et/ou de compréhension, troubles de l’attention, problèmes de sommeil, anxiété, dépression, ....). C’est pourquoi la recherche doit avancer, et vite, pour une meilleure prise en charge à court et long terme de cette pathologie. *Source : Denis Vivien