Madame la députée, chère Valérie,
Monsieur le Sous-Ministre adjoint à la santé publique du Québec (Alain POIRIER),
Monsieur le Président Directeur général de l’Institut national de santé publique du Québec,
Madame la directrice générale adjointe de la santé,
Madame La directrice générale,
Monsieur le directeur (CNSA),
Mesdames et Messieurs.

Je tiens à vous dire à tous à quel point il est important pour moi d’être présente avec vous aujourd’hui, pour témoigner de mon engagement et de celui du Gouvernement en faveur du développement de la prévention, de la promotion, et de l’éducation pour la santé.
En effet, la prévention, la promotion et l’éducation pour la santé sont des composantes essentielles de la politique de santé que nous souhaitons mener. Améliorer et maintenir l’état de santé de nos concitoyens en ayant le souci de les amener à devenir de véritables acteurs de leur santé, voilà notre défi.

La santé ne se limite pas au soin, c’est aussi l’hygiène, le bienêtre, comme nous le rappelle la définition de la santé de l’OMS. C’est pourquoi, il est nécessaire de prendre en compte les personnes dans leur globalité, d’offrir des milieux de vie favorables à la santé, d’agir sur les déterminants de santé, de préférence la cause des causes, comme le dit l’épidémiologiste Sir Michael Marmot.

En fait, la santé se fabrique là où les gens vivent, aiment, travaillent et jouent, comme il est écrit dans la charte d’Ottawa.
La prévention est donc loin de se limiter à ce qui se fait dans le système de soins.

La prévention n’est pas une simple annexe aux politiques de santé publique, elle en est une des composantes à part entière. Et la directrice générale adjointe de la santé, Sophie Delaporte, va l’illustrer en vous présentant les éléments de la réflexion en vue de définir une nouvelle politique nationale de santé.

L’élaboration d’une politique de prévention ambitieuse est un véritable défi. En effet, aujourd’hui, 15 millions de personnes sont atteintes de maladies chroniques en France, et ce nombre est malheureusement appelé à augmenter rapidement dans le futur, en raison du vieillissement de la population et de la généralisation progressive de modes de vie peu favorables à la santé.

C’est un phénomène mondial : d’après l’OMS, les maladies non transmissibles, qui sont principalement les maladies cardio-vasculaires, les maladies respiratoires chroniques et le diabète, ont causé 36 millions de morts, soit 63 % de l’ensemble des décès dans le monde, sachant que le cancer est en constante augmentation.
Ces maladies sont devenues la cause la plus commune de décès prématurés avant 65 ans, et de handicaps. Environ deux tiers de ces décès prématurés seraient évitables, en particulier par des interventions efficaces visant à réduire le niveau d’exposition des personnes et des populations aux facteurs de risques de ces maladies. Ces facteurs sont connus : le tabagisme, une mauvaise alimentation, la sédentarité ou l’usage nocif de l’alcool, pour n’en citer que quelques-uns, sur lesquels travaille l’INPES depuis des années.

On sait que leurs principaux déterminants ne relèvent pas du système de soins, mais sont à chercher dans les milieux de vie : famille, logement, quartier, école, entreprise, ville, prisons, … etc, dans des secteurs d’intérêt collectif tels que l’agriculture, l’éducation, la fiscalité, les échanges commerciaux ou l’aménagement urbain.
Aussi, toute politique se doit de tenir compte de l’impact de ces facteurs sur la santé de nos concitoyens.
Quelle politique conduire pour réduire l’impact des consommations de tabac et d’alcool ? Quelle politique conduire pour réduire l’incidence des cancers ? Quelle politique mener pour améliorer la nutrition, diminuer la sédentarité ?

Comment s’adapter aux évolutions de la société en ayant à coeur de protéger les plus vulnérables d’entre nous : les enfants, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap….

Comment faire face aux disparités qui se creusent entre certaines populations parfaitement informées et soucieuses de préserver leur santé, quand d’autres semblent rester à l’écart de l’accès aux ressources pour le faire ?

Comme le propose Kelly Brownell, chercheur américain, il ne faut pas opposer responsabilité individuelle et action collective. L’enjeu est justement d’utiliser l’action collective pour contribuer à l’exercice de cette responsabilité individuelle. Comment faire en sorte que les environnements incitent à faire les bons choix ?

Je sais que, pour réussir, pour répondre à l’ensemble de ces problématiques, il faut plusieurs ingrédients. D’abord, la compétence des acteurs, et leur engagement. Je tiens à vous remercier, tous ici, pour votre motivation sans faille, et pour votre conviction dans la nécessité de ce combat. Et je sais que cela n’est pas toujours simple, car les résultats d’une politique de prévention ne se voient pas à court terme.

Ensuite, il nous faut des structures adaptées, des textes de loi robustes, des institutions solides et reconnues. Là encore, la France ne manque pas d’atouts. Le corpus législatif formé depuis Simone Veil fait de notre pays une nation reconnue par tous les défenseurs de la santé publique.

Nous avons en outre l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, créé il y a bientôt 10 ans, parce que l’Etat considère la prévention comme un bien public. La mission de cet institut est de promouvoir des comportements, des habitudes de vie et des environnements favorables à la santé, afin de permettre à chaque individu d’entretenir et de développer son capital santé.

Depuis presque 10 ans, l’INPES a su animer, proposer et mettre en place une démarche globale visant à agir sur les déterminants de santé et les environnements.
La création récente des Agences Régionales de Santé dans notre pays constitue une opportunité sans précédent de développer, sur le terrain, des politiques adaptées aux besoins, et coordonnées avec l’ensemble des acteurs. Elles ont permis d’inscrire la santé et la prévention dans une logique de territorialisation des soins, de décloisonnent. Elles assurent donc le continuum entre la prévention et la prise en charge.

Je me réjouis de savoir qu’une convention est en cours d’élaboration entre l’INPES, le Secrétariat général des ministères sociaux, et la DGS.
Il faut aussi renforcer et amplifier notre travail avec les professionnels de santé, et notamment les médecins, pour leur donner des recommandations claires, et des outils simples de pratiques en prévention et en éducation pour la santé.

De même, la prévention doit être intégrée au développement professionnel continu (DPC), et fortement prise en compte dans les nouveaux modes d’organisation de la profession.

Les politiques de prévention sont multiples. Elles agissent à plusieurs niveaux, et prennent en compte la diversité des acteurs et des situations. Pour être de plus en plus efficaces, elles doivent s’adapter à un monde en constante évolution. Ces évolutions ne doivent pas nous effrayer, au contraire. Il faut savoir investir les nouvelles technologies d’information et de communication. Je sais que vous avez pris ce virage et je vous engage à le poursuivre.

Enfin, et c’est pour moi peut-être le plus important, il nous faut relever le défi des inégalités sociales de santé, car, quelle que soit la valeur de nos politiques, elles ne seront satisfaisantes et efficaces que si elles profitent au plus grand nombre, de la même manière.

Voilà en quelques mots ce que je voulais vous dire pour ouvrir ces journées, dont les travaux sont pour moi de la plus grande importance. Nous ne pouvons rien seul, et ce n’est que tous ensemble, quel que soit le secteur auquel vous appartenez, que nous continuerons à progresser et à amener nos concitoyens vers toujours plus de prévention et d’éducation pour la santé.

Pour conclure, je ne résiste pas à l’envie de vous citer cette phrase d’Henry Ford : « se réunir est déjà un progrès, travailler ensemble est une vraie réussite ».

Je vous souhaite d’excellents et fructueux travaux qui seront, je n’en doute pas, portés par la belle dynamique à laquelle vous contribuez chacun, et tous ensemble.


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