ACCORD HISTORIQUE AMELIORANT LA PREPARATION MONDIALE AUX PANDEMIES DE GRIPPE

GENÈVE, 17 avril 2011 – Après une semaine de négociations continues, qui se sont poursuivies dans la nuit de vendredi jusqu’au samedi matin, un groupe de travail d’États Membres à composition non limitée est parvenu à un accord sur un Cadre garantissant, en cas de pandémie, les échanges de virus grippaux avec les partenaires qui ont besoin d’informations pour prendre des mesures de protection de la santé publique.

La réunion du groupe de travail a été organisée sous l’égide de l’Assemblée mondiale de la Santé et coordonnée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Le nouveau Cadre comporte certaines dispositions juridiquement contraignantes pour l’OMS, les laboratoires nationaux chargés de la grippe partout dans le monde et les partenaires de l’industrie dans les pays développés comme en développement, qui renforceront la riposte mondiale et la rendront plus efficace contre la prochaine pandémie. En s’assurant que les rôles et obligations des principaux intervenants soient mieux fixés que dans le passé, y compris par le recours à des contrats, le Cadre va renforcer et accélérer l’accès aux vaccins essentiels, aux médicaments antiviraux et aux kits de diagnostics, en particulier dans les pays à faible revenu.

De plus, avec ce Cadre, le monde sera en meilleure position pour lutter contre la grippe saisonnière et les menaces pandémiques potentielles, comme le virus H5N1, car certaines des activités essentielles commenceront avant la prochaine pandémie : appui plus important au renforcement des laboratoires et de la surveillance, contributions de l’industrie sous la forme de partenariats.

Au cours d’une flambée de grippe, il est crucial de connaître la composition exacte du virus pour surveiller la propagation de la maladie, pour établir son potentiel pandémique et pour produire les vaccins indispensables, ainsi que d’autres avantages technologiques. Pourtant, les pays en développement n’ont souvent qu’un accès limité à ses vaccins pour plusieurs raisons : ils disposent rarement de leurs propres capacités de fabrication, l’approvisionnement mondial peut être limité en cas d’augmentation brutale de la demande, comme au cours d’une pandémie, et les vaccins peuvent fréquemment atteindre des prix inabordables pour certains pays.

Le nouveau Cadre aidera à assurer un accès plus équitable à des vaccins abordables et, dans le même temps, garantira la circulation des échantillons de virus dans le système de l’OMS, de façon à ce que les informations et les analyses cruciales pour l’évaluation des risques pour la santé publique et la mise au point des vaccins soient disponibles.

« Nous avons parcouru un long chemin pour parvenir à cet accord, mais le résultat est une victoire très importante pour la santé publique, a déclaré le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé. Il a renforcé mon idée que la santé mondiale au 21ème siècle dépend de l’association entre les gouvernements et des parties prenantes essentielles, comme la société civile et l’industrie, pour trouver des solutions. »

Les dispositions juridiques détermineront clairement les rôles et les responsabilités de l’OMS, des laboratoires nationaux et des fabricants de vaccins et de produits pharmaceutiques.

« Le Cadre prévoit une approche mondiale beaucoup plus cohérente et unifiée pour garantir que les virus grippaux soient disponibles dans le système de l’OMS, afin de contrôler et de mettre au point des avantages essentiels, comme des vaccins, des médicaments antiviraux et des connaissances scientifiques, tout en veillant à un accès plus équitable à ces avantages dans les pays en développement, a expliqué le Dr Keiji Fukuda, Sous-Directeur général du Groupe Sécurité sanitaire et environnement à l’OMS.

Le groupe de travail était co-présidé par l’Ambassadeur Juan José Gomez-Camacho (Mexique) et l’Ambassadrice Bente Angell-Hansen (Norvège) et il a réuni des États Membres de l’OMS, des représentants de l’industrie, la société civile et d’autres organisations participant à la préparation en cas de grippe pandémique.

« Ces négociations historiques ont démontré que quand les gouvernements font preuve d’habileté et d’envergure politiques, de responsabilité et de haute diplomatie, ils peuvent relever avec succès les défis mondiaux les plus pressants, déclare M. Gomez-Camacho. Elles nous ont aussi aidés à réaliser que les partenariats entre les secteurs public et privé, qui réunissent les gouvernements, les entreprises et la société civile, sont des outils extrêmement puissants et qu’à l’avenir, ils seront à mon avis le seul moyen possible pour que le monde puisse faire face à ces problèmes incroyablement complexes. »

« Cet accord développe la sécurité sanitaire mondiale et la solidarité en temps de pandémie. On y retrouve aussi un partenariat unique avec l’industrie et il comporte des mesures concrètes de coopération à la fois avec l’industrie et avec la société civile, continue Mme Angell-Hansen. Je suis reconnaissante à tous ceux qui ont apporté leur contribution pour parvenir à ce résultat positif. Cela démontre ce qu’il est possible d’atteindre à l’OMS par la diplomatie pour la santé. »

Le Cadre ayant fait l’objet de l’accord sera présenté à l’Assemblée mondiale de la Santé en mai de cette année pour examen et approbation.

Les négociations par les 193 États Membres de l’OMS ont commencé en novembre 2007 à l’époque où on s’inquiétait du potentiel du virus H5N1 de la grippe aviaire en Asie du Sud-Est pour déclencher une pandémie chez l’homme.

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