altL’analyse de cas d’arrêt immédiat et imprévu d’acte chirurgical au bloc opératoire avant incision cutanée, dénommés « No Go au bloc opératoire », a permis d’identifier une utilisation imparfaite de la check-list «sécurité du patient au bloc opératoire». Une actualisation 2018 de la check-list est proposée pour tenir compte de ce retour d’expérience. Explications du Dr Bruno Bally, du service évaluation et outilsour la qualité et la sécurité des soins à la HAS.

Pourquoi actualiser la check-list sécurité du patient au bloc opératoire ?

L’analyse, avec les organismes agréés, de la base de données du dispositif d’accréditation des médecins a permis d’identifier des déclarations de cas de No Go au bloc opératoire. Ces situations ont principalement pour origine des problèmes liés aux matériels et dispositifs médicaux (gestion, stérilisation...), à la gestion des traitements médicamenteux (notamment anticoagulants et antiagrégants) et à des problèmes cutanés à proximité du site opératoire. Or, ces problèmes auraient pu être détectés par la check-list.
Une enquête menée auprès de chirurgiens a également révélé que pour environ la moitié des No Go survenus, la check-list avait été validée, c’est-à-dire qu’elle n’avait pas joué son rôle de barrière de sécurité.
Enfin, dans la littérature scientifique, et bien que la check-list ait fait ses preuves en termes d’amélioration de la sécurité des patients, des difficultés pour sa bonne utilisation persistent. La communication et la prise de décision entre les acteurs étant souvent en cause.
Tous ces éléments témoignent d’une utilisation encore imparfaite de la check-list, et de la nécessité de renforcer l’information à son sujet pour bien l’utiliser.

Quels sont les principaux changements de cette actualisation de la check-list sécurité du patient au bloc opératoire ?

Cette actualisation repose sur 2 points principaux pour aider à promouvoir sa bonne utilisation.

1. Le rappel des 3 objectifs d’égale importance de la check-list :
    • vérifier les éléments indispensables pour une bonne prise en charge des patients ;
    • ensemble et en équipe en permettant de questionner, d’échanger et de partager les points de vue ;
    • pour décider, notamment de la poursuite ou non de l’intervention.
2. La traçabilité de la décision finale prise (Go ou No-Go), réalisée par l’intermédiaire d’une case à remplir à la fin du temps de pause (time-out).

Quelles sont les outils disponibles ?

La HAS, associée à 12 organismes professionnels – Orthorisq (promoteur), AFU, CFAR, OA Chirped, Collège de neurochirurgie, FCVD, Gynerisq, OA - MaxilloRisq, Plastirisq, SFCTCV, Vascurisq et Unaibode – propose une actualisation 2018 de la check-list sécurité du patient au bloc opératoire et de son mode d’emploi (qui remplacent ceux de la version 2016).

Un document plus complet est également proposé, il est disponible sur le site de la HAS et intitulé «No-Go au bloc opératoire – comment renforcer les barrières de sécurité ? ».

On pourra également se reporter au document : «Coopération entre anesthésistes-réanimateurs et chirurgiens : mieux travailler en équipe ».

Enfin, un fichier informatique de données structurées de la check-list permettant son intégration directe dans les logiciels médicaux sera bientôt disponible sur le site de la HAS.

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