26 Mars 2018
|Dans son édition du 19 mars 2018, Le Figaro fait paraître une tribune signée de 124 médecins et professionnels de la santé. Ce texte stigmatise les médecins qui recourent à différentes thérapeutiques qualifiées de «médecines alternatives» et de «fake médecines», les accusant de faire des «promesses fantaisistes» à leurs patients. Les signataires pointent tout particulièrement le recours à l'homéopathie.
Selon cette prise de position, plusieurs milliers de médecins se seraient délibérément détournés de leur formation scientifique et de l'éthique de leur exercice pour verser dans la «pseudo-médecine».
Depuis 1932, le Syndicat national des médecins homéopathes français a si souvent répondu aux arguments médicaux, scientifiques et réglementaires avancés par les adversaires de l'homéopathie qu'il est devenu inutile de le faire [1].
Ce qui est plus marquant cette fois, c'est que les 124 signataires paraissent ignorer que des milliers de leurs confrères utilisant l'homéopathie sont tout aussi compétents qu'eux en matière de diagnostic et de prescription médicale, aussi bienveillants envers leurs patients et aussi conscients des limites de leur exercice.
Si l'on ne se crispe pas sur la nature diffamatoire de cette attaque, la meilleure attitude pour faire progresser le débat est de nous questionner ensemble : pourquoi notre pratique, dérange-t-elle aussi fortement ceux qui veulent lui dénier toute valeur, voire dénoncer sa «dangerosité», jusqu'à exiger que les médecins et professionnels de santé qui l'utilisent ne puissent plus faire état de leur titre professionnel ?
Nous rappellerons seulement quelques faits décidément têtus :
- l'homéopathie donne satisfaction à des millions de patients en France, bien plus encore dans le monde ;
- le nombre de prescripteurs, témoins des résultats au quotidien et tout au long de leur carrière, atteste que l'homéopathie s'avère particulièrement utile dans une démarche préventive et pour les traitements des maladies chroniques, l'une et l'autre étant des priorités de santé publique [2] ;
- le caractère économique de la pratique des médecins homéopathes, l'absence de prise de risques, ont été rigoureusement démontrés lors d'une vaste étude pharmaco-épidémiologique dirigée par des scientifiques de renom et publiée dans des revues médicales internationales, qu'aucun «expert» n'a critiquée [3].
Dès lors, quel est l'intérêt d'éviter que les futurs médecins apprennent l'homéopathie, que sa prescription soit utilisée en première intention pour de nombreuses pathologies rencontrées en médecine de ville ? Pourquoi priver notre pays, surendetté et surconsommateur de médicaments, d'économies pour la collectivité et de bienfaits pour la santé des populations ?
Notre conviction est qu'il n'existe qu'une seule médecine : elle repose sur la fiabilité d'un diagnostic qui indique la stratégie thérapeutique à mettre en œuvre dans le respect du patient. La médecine a besoin de tous les médecins !
A propos du SNMHF
Le Syndicat national des médecins homéopathes français rassemble les médecins libéraux qui considèrent que l'homéopathie apporte une réponse thérapeutique à la plupart des pathologies, en alternative ou en complémentarité des autres techniques médicales, auxquelles elle ne s'oppose pas. Il a pour objet la défense des intérêts matériels et moraux de ses membres, tant sur le plan individuel que sur le plan collectif. Il milite pour une médecine libérale humaniste et considère que les médecins homéopathes ont toute leur place dans le système de santé dont nos concitoyens ont besoin.
Syndicat National des Médecins Homéopathes Français
79, rue de Tocqueville 75017 PARIS · Tél. : 01.44.29.01.31 · Fax : 01.40.54.00.66 · Courriel : snmhf@club-internet.fr
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[1] Dossier de presse SNMHF, Le Syndicat national des médecins homéopathes français répond au rapport de l'European Academies Science Advisory Council, 6 octobre 2017.
[2] Stratégie de transformation du système de santé, dossier de presse du ministère des Solidarités et de la Santé, vendredi 9 mars 2018.
[3] L'étude pharmaco-épidémiologique EPI 3 réalisée en France (2012) compare l'évolution de l'état de santé de plus de 8000 patients suivis pendant un an par 900 médecins, répartis en 3 groupes, souffrant de pathologies les plus fréquemment rencontrées en médecine générale, choisies par un comité scientifique présidé par le Pr Bernard Bégaud (INSERM) : troubles anxiodépressifs, troubles musculosquelettiques et infections des voies aériennes. Ces patients ont été traités par des médecins homéopathes ou non : leur suivi sur un an a montré qu'il n'existait aucune différence significative entre les deux populations de malades, tant en termes de gravité de leur pathologie lors de la prise en charge que de résultats, quelle que soit la thérapeutique utilisée.... Avec un élément non négligeable pour la santé publique : l'absence de iatrogénie et l'absence de « perte de chance » pour les patients traités par l'homéopathie.