09 Juin 2016
|Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), plus de 9 millions de personnes ont besoin d’une aide d’urgence dans la région du lac Tchad en Afrique. Dans quatre pays (Niger, Tchad, Cameroun et Nigéria), plus de 2,4 millions de personnes ont été chassées de chez elles par le conflit qui oppose, depuis six ans, les forces gouvernementales et l’opposition armée.
Alors que la situation se dégrade encore, notamment dans le nord-est du Nigéria, le CICR intensifie ses activités humanitaires dans toute la région.
« Il y a une grave pénurie de nourriture. On peine à imaginer à quel point la population souffre de la faim dans certaines zones où l’aide humanitaire n’est pas encore arrivée. Les plus jeunes sont particulièrement touchés : pas un jour ne passe sans qu’un enfant meure de malnutrition », indique Dominik Stillhart, directeur des opérations du CICR.
Ces derniers jours, une série d’attaques dans la région de Diffa, au Niger, a contraint environ 50 000 personnes à fuir leur foyer. Des centaines de personnes déplacées continuent d’affluer dans différents lieux du nord-est du Nigéria en quête d’un abri et de nourriture. Le conflit, qui touche toute la région et ne cesse d’évoluer, force de nombreuses personnes à prendre la fuite plusieurs fois, ce qui aggrave leur détresse et les place dans une situation extrêmement précaire. La plupart abandonnent tout derrière elles et n’ont même plus le minimum vital.
Depuis le début de l’année, le CICR et les Sociétés de la Croix-Rouge locales ont distribué des vivres à plus de 300 000 personnes déplacées ou de retour chez elles au Nigéria, au Cameroun et au Niger, tandis que 15 000 personnes déplacées ont reçu du matériel pour la construction d’abris d’urgence dans les États d’Adamawa et de Borno, au Nigéria. L’accès aux soins de santé étant limité, les équipes chirurgicales du CICR apportent un soutien aux hôpitaux de Diffa et de Maiduguri. Ainsi, plus de 800 patients, principalement des blessés de guerre, ont reçu des soins d’urgence vitaux depuis janvier 2016.
Un nombre croissant de personnes sont arrêtées dans le cadre du conflit, mettant les services de détention sous pression. Dans toute la région, le CICR visite des détenus pour se rendre compte de leurs conditions de vie et du traitement qui leur est réservé, et participe notamment à la lutte contre la malnutrition.
« Nous sommes l’une des rares organisations présentes sur le terrain et à même d’agir vite. Nous bénéficions progressivement d’un meilleur accès, ce qui signifie que nous atteignons de plus en plus de personnes touchées par le conflit qui ont désespérément besoin d’aide. Nous devons distribuer plus de secours, notamment alimentaires, ou d’autres mourront », conclut M. Stillhart.