L’énurésie nocturne est une affection courante pendant l’enfance qui n’est pas sans conséquences. En France, on estime qu’environ 6 % des enfants de 6 à 10 ans font régulièrement pipi au lit,2 et ce problème peut perdurer jusqu’à l’adolescence voire jusqu’à l’âge adulte.1 Souvent sous-estimée et banalisée, l’énurésie a un impact important sur l’estime de soi des enfants qui en souffrent. Du fait de son énurésie et par rapport aux autres enfants, l’énurétique a souvent une mauvaise perception de lui-même, que ce soit sur son apparence physique ou sur ses compétences scolaires.3 L’énurésie nocturne apparaît aussi comme un facteur d’isolement social. Jugée parfois honteuse par l’enfant lui-même, l’énurésie nocturne peut faire naître un sentiment de culpabilité et être un facteur d’isolement progressif au niveau scolaire et familial.2 Du côté des parents cette situation ne laisse pas indifférent et la majorité d’entre eux déclare être gênée par le fait que leur enfant soit énurétique.2 Selon les parents, les enfants énurétiques sont plus anxieux, plus tristes, plus réservés, plus agités et présentent de plus grandes difficultés d’attention à l’école, à la maison ou lors d’activités extrascolaires.2 Pour ce qui est de la perspective de voir un médecin, plus de la moitié des parents ne consultent pas pour l’énurésie de leur enfant, pensant que le problème va passer tout seul.2
Première Journée Mondiale de l’Énurésie
L’impact de l’énurésie sur l’enfant est une réalité et ne devrait plus être banalisé. Une étude a montré que l’énurésie avait un impact plus important sur le psychisme des enfants qui en souffrent que les maladies chroniques telles que l’asthme ou les maladies cardiaques pourtant considérées comme plus graves.4 Afin de briser les tabous, sensibiliser le public sur l’impact de l’énurésie, systématiser le dépistage et donner un écho mondial à ses conséquences, l’ICCS (Société Internationale de l’Incontinence de l’Enfant) et l’ESPU (Société Européenne d’Urologie Pédiatrique) ont annoncé le 17 octobre 2015 le lancement de la première Journée Mondiale de l’Énurésie lors du 26e Congrès de l’ESPU qui a eu lieu à Prague. La signature de cette première journée mondiale est « Il est temps d’agir » pour souligner le fait que beaucoup de choses restent encore à faire en termes de diagnostic et de prise en charge. A l’initiative d’un groupe de travail formé des membres de l’ICCS et de l’ESPU, cette première journée marque le début d’une prise de conscience mondiale afin de permettre aux familles qui font face à ce problème de retrouver de la sérénité. A partir de 2016, cette journée aura lieu tous les ans en mai.
Les outils de la prise en charge
En marge du lancement de cette première Journée Mondiale de l’Énurésie, le laboratoire Ferring rappelle l’importance du dépistage et profite de cette occasion pour présenter un « serious game » intitulé « Prêt pour la nuit ». Ce nouvel outil de prise en charge, développé et proposé par le laboratoire Ferring, est un jeu éducatif destiné aux enfants de plus de 5 ans. Il a pour objectif de les sensibiliser sur les règles d’hygiène qui précédent le coucher et l’impact que celles-ci peuvent avoir sur le sommeil, notamment dans un contexte d’énurésie. Au fur et à mesure du jeu, l’enfant renforce son implication et devient acteur de sa prise en charge grâce à de nombreux défis qu’il doit relever pour récolter tous les « doudous » qui permettent d’accéder au niveau supérieur. Ce jeu sera disponible prochainement sur la plateforme Apple Store et Google Play en téléchargement gratuit. Son utilisation pourra aussi se faire en ligne sur le site www.pipi-au-lit.net
Pour plus d’informations sur « Prêt pour la nuit » , cliquez sur la première vidéo à droite de l’écran.
Réferences 1. Yeung CK et al. Differences in characteristics of nocturnal enuresis between children and adolescents: a critical appraisal from a large epidemiological study. BJU Int 2006;97:1069-1073.
2. Lottmann H. Observatoire français sur les répercussions et la prise en charge de l’énurésie nocturne chez l’enfant et l’adolescent. Médecine & Enfance 2009;29:298-302
3. Theunis M et al. Self-Image and Performance in Children with Nocturnal Enuresis. European Urology. 2002; 41:660-667
4. Wolan´czyk T et al. Attitudes of enuretic children towards their illness. Acta Paediatr. 2002;91(7):844-8.
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